Netanyahu-Trump: La solution à un Etat, Israël, prend place sur l’horizon

Netanyahu-Trump: La solution à un Etat, Israël, prend place sur l’horizon (info # 011902/17) [Analyse]

Par Guy Millière © Metula News Agency

 

Pour la plupart des journalistes et des dirigeants politiques européens, résolument favorables au terrorisme génocidaire “palestinien”, le moment a été, à l’évidence, douloureux, et a décuplé la rage anti-Trump qui les imprègne, mais c’est un fait : la rencontre entre Donald Trump et Binyamin Netanyahu à Washington a montré que quelque chose avait effectivement changé dans les relations entre Israël et les Etats-Unis.

 

Donald Trump n’a pas évoqué, sinon de manière très furtive, la tristement célèbre “solution à deux Etats” (qui n’a jamais été une solution) et a, pour l’essentiel, dit qu’il incomberait aux Israéliens de décider souverainement, avec une aide américaine bienveillante, mais sans la moindre pression de la Maison Blanche. Binyamin Netanyahu n’a pas non plus, bien sûr, évoqué la tristement célèbre solution susdite.

 

Ce qui se murmure à Washington est que d’autres solutions sont envisagées, même si elles ne sont pas énoncées explicitement devant des journalistes. Aucune d’elles ne laisse beaucoup de place pour l’Autorité Palestinienne, qui, au vu de l’évolution du monde arabe aujourd’hui, ne pourra bientôt plus compter que sur le soutien de l’Europe.

 

La solution la plus souvent évoquée ces jours derniers à Washington est l’annexion par Israël de ce qui a été défini lors des accords d’Oslo comme la zone C de Judée-Samarie, et, pour les zones A et B, une autonomie strictement conditionnée, avec maintien ou réattribution aux Arabes vivant dans ces zones de la nationalité jordanienne. Il resterait à convaincre pleinement la Jordanie du bienfondé de cette solution, et des négociations sont en cours à cette fin, qui ont commencé lors de la visite du Roi Abdallah II à la Maison Blanche.

 

La solution énoncée par Caroline Glick (octroi de la nationalité israélienne aux Arabes de Judée-Samarie) est jugée trop dangereuse, et je comprends pourquoi : il faudrait une longue période de désintoxication mentale pour que les Arabes de Judée-Samarie cessent d’être habités par la haine meurtrière que l’Autorité Palestinienne a injecté dans leur cerveau.

 

La solution énoncée par Martin Sherman, qui consisterait à inciter les Arabes de Judée-Samarie à partir habiter ailleurs moyennant compensation financière semble trop difficile à mettre en œuvre, et trop à même de susciter un redoublement d’hostilité anti-israélienne ; encore que, si les Arabes de Judée-Samarie disposent de l’autorisation de partir habiter ailleurs et reçoivent une compensation financière, il semble assuré que certains saisiront l’opportunité, à condition que des pays soient prêts à les accueillir.

 

L’une des craintes majeures de la Jordanie est que les un million sept cent mille Arabes des zones A et B, s’ils ont tous des papiers jordaniens en bonne et due forme, puissent déstabiliser Jordanie à un moment où le pays fait déjà face à de grandes difficultés découlant de la situation en Syrie. Les négociations en cours doivent régler le problème.

 

La solution la plus souvent évoquée ces jours derniers ne se mettra, le cas échéant, de toutes façons pas en place dans le court terme. Elle devrait aller de pair avec une alliance militaire d’endiguement de l’Iran des mollahs, que l’Administration Trump s’efforce de mettre en place, et qui comprendrait, outre Israël et la Jordanie, l’Egypte et l’Arabie Saoudite.

 

Ce qui bloque la pleine mise en place de l’alliance est, pour l’heure, le projet d’installation de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, et c’est entre autres pour cela que l’ambassade des Etats-Unis n’a pas encore été transférée dans la capitale d’Israël.

 

Les dirigeants des pays arabes de l’alliance ne s’intéressent, à l’évidence, dans les faits, et même si leurs discours disent souvent le contraire, plus beaucoup à l’Autorité Palestinienne.

 

Une phrase souvent répétée par les politiciens américains dit que lorsque la chaleur monte, ceux qui sentent la chaleur qui monte voient plus aisément la lumière.

 

Les dirigeants des pays arabes de l’alliance sentent, à l’évidence, la chaleur qui monte à Téhéran. Ils voient qu’Israël est une puissance militaire majeure dans la région. Ils se voient faire par les Etats-Unis une offre qu’il leur sera difficile de refuser.

 

Ils n’ont, c’est certain, pas beaucoup d’amitié pour Israël, mais si le choix qui s’offre à eux se résume à l’alliance avec Israël ou l’écrasement par l’Iran, ils ne choisissent pas l’écrasement par l’Iran. Et s’ils doivent pousser l’Autorité Palestinienne de côté pour ériger cette alliance, c’est ce qu’ils choisiront, vraisemblablement de manière discrète.

 

Les dirigeants de l’Autorité Palestinienne, découvrant qu’ils sont sur un siège éjectable, sont, à l’évidence, très amers, et la rencontre entre Mahmoud Abbas et Mike Pompeo, le nouveau directeur de la CIA, à Ramallah, ces jours derniers, a dû se dérouler dans une atmosphère glaciale. Mike Pompeo n’avait aucune bonne nouvelle à annoncer à Mahmoud Abbas, et vu qui est Mahmoud Abbas, c’est très bien ainsi.

 

Rien n’est fixé, bien sûr. Dans une région telle que le Proche-Orient, tout peut tomber ou retomber très vite. Les dirigeants européens feront tout ce qu’ils peuvent pour sauver l’Autorité Palestinienne, les négociations en cours sont complexes (c’est pour cela que Donald Trump a dit qu’Israël devait “montrer de la modération concernant les implantations pendant quelques temps”), mais néanmoins, ce qui s’esquisse est très loin de ce qui se profilait il y a quelques mois encore, quand Barack Obama était au pouvoir.

 

Le journal français de centre droit Le Figaro titrait mercredi dernier, “Trump et Netanyahu enterrent la ‘solution à deux États’”, et l’auteur de l’article était à l’évidence de l’humeur qui sied quand on assiste à un enterrement. Le quotidien français de gauche et d’extrême gauche Libération titrait quant à lui, “Israël : Trump envisage une ‘solution à un ou deux Etats’”, ce qui était une façon de sauver les apparences et d’envisager une survie de la “solution à deux Etats”.

 

Les apparences ne seront pas très longtemps sauves. Depuis, Libération a publié un article décrivant la “position puérile et dangereuse de Donald Trump”, caricaturant ce dernier comme un crétin irresponsable : pour un journal comme Libération, un ami d’Israël, hostile au terrorisme, ne peut être qu’un crétin irresponsable, et l’esprit de responsabilité consiste à soutenir le terrorisme.

 

Ce ne sont là que deux ou trois échantillons.

 

La rage anti-Trump des soutiens européens du terrorisme génocidaire “palestinien” ne va pas retomber de sitôt.

 

La solution à deux Etats est sans doute morte, et il sera difficile de la ressusciter. Il faudrait pour cela la chute de Trump et un retour de la gauche au pouvoir en Israël. Malgré l’acharnement des ennemis de Trump aux Etats-Unis, le président n’est pas un homme à se laisser déstabiliser facilement. Et malgré l’acharnement des ennemis de Netanyahu en Israël, il n’est pas du tout certain que s’il tombait, un homme ou une femme de gauche le remplacerait, et le soutien de Trump à Netanyahu ne pourrait que constituer un atout pour son successeur.

 

La solution à un Etat, Israël, prend toute sa place sur l’horizon. Il était temps.

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