Commémoration de la mort de deux fidèles juifs lors de l’attaque de Djerba en 2023

Commémoration de la mort de deux fidèles juifs lors de l’attaque de Djerba en 2023

 

 

La cheffe de mission adjointe de l’ambassade américaine à Tunis et l’ambassadrice de France ont commémoré dimanche sur l’île de Djerba, en Tunisie, la mort en mai 2023 de deux fidèles juifs dans une attaque menée par un gendarme, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Natasha Franceschi et Anne Gueguen ont allumé des bougies et déposé des fleurs à l’intérieur de la synagogue de la Ghriba, la plus ancienne d’Afrique, où se déroule depuis vendredi et jusqu’à dimanche un pèlerinage traditionnel.

Cette année, il a été réduit à des rituels religieux en raison de l’attaque de l’an passé et de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.

Les deux diplomates ont refusé d’être interviewées par l’AFP, leur entourage arguant que l’événement était trop chargé d’émotion.

Le 9 mai 2023, un gendarme de la Garde nationale avait tué trois de ses collègues ainsi que deux fidèles juifs : Aviel Haddad, un Tunisien de 30 ans, et son cousin Benyamin, un Français originaire de Djerba, âgé d’une quarantaine d’années et père de cinq enfants, venu de France pour le pèlerinage.

L’assaillant avait d’abord abattu un collègue puis s’était rendu en quad jusqu’à la synagogue où des centaines de personnes participaient aux trois jours de pèlerinage, caractérisés par des processions festives derrière la grande menorah, le candélabre juif, monté sur roues.

Quatre autres visiteurs avaient été blessés ainsi que cinq agents de sécurité dans les échanges de tirs à proximité de la synagogue, au cours desquels le gendarme avait été tué.

Les États-Unis et la France avaient condamné fortement l’attaque, se félicitant de « l’intervention rapide des forces de sécurité tunisiennes ».

Le pèlerinage annuel à la synagogue de la Ghriba attire habituellement des milliers de fidèles venant du monde entier. Cette année, pas de procession avec chants et danse, uniquement prières et dépôt de bougies. Très peu de pèlerins ont par conséquent fait le déplacement.

Selon l’un des organisateurs, René Trabelsi, « d’ici à lundi, on va avoir entre 30 et 50 pèlerins […] contre 6 à 7 000 » en temps normal. Mais « le plus important c’est qu’on est là » pour transmettre « le message que Djerba est une terre de paix et de tolérance », a-t-il déclaré à l’AFP, se réjouissant de l’important dispositif de sécurité mis en place.

La Ghriba, dont la construction remonterait au VIe siècle avant notre ère, avait été visée en 2002 par un attentat suicide au camion piégé qui avait fait 21 morts.

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