NOUS N’OUBLIERONS JAMAIS…
PAR
THÉRÈSE ZRIHEN-DVIR
Les années passent et le carrousel chaotique de la vie nous mène vers les collines de la joie, du bonheur de vivre mais aussi vers les abîmes de l’horreur et du souvenir, qui reviennent s’abattre à nos pieds comme les vagues de l’océan.
Nous n’oublierons jamais l’affront que notre peuple, le peuple juif a subi. Nous n’oublierons jamais les rouages de la haine et ses myriades de facettes…
Nos frères ont été humiliés, étiquetés, dégradés au rang de la bête, poussés comme du bétail dans des wagons, où l’air ne pénétrait que par des interstices et le tout pour leur permettre de conserver le souffle de la vie, qu’ils couperont lorsqu’ils le décideront, lorsque leur cynisme pathologique le commandera.
L’esprit malade de ceux qui ont germé le mal dans les têtes ne manquait ni d’imagination, ni d’ingéniosité. Ils éprouvaient un plaisir malsain à voir des êtres humains se trainer dans la boue, mourir à petit feu par le froid, la faim, la maladie, la honte et le besoin. Ils les ont tués dans un enfer diversifié où ne manquait aucun dispositif de torture.
Ils les ont séparés de leurs enfants qu’ils ont tués d’abord par l’abandon et la solitude, ensuite par la faim et les chambres à gaz. Les plus fortunés ont été ceux qui ont reçu à leur arrivée, une balle dans la tête, écourtant leur supplice.
Nous n’oublierons jamais la cruauté que ces monstres ont été capables de perpétuer, ont osé infliger à leurs semblables simplement parce qu’ils les croyaient différents, appartenant à un peuple auquel ils refusaient le droit de vivre…Ils s’étaient simplement pris pour le Tout-Puissant. Ils étaient certains d’être pardonnés, que dis-je, d’être glorifiés pour leurs actes inhumains… Devenir les idoles des masses haineuses qu’ils ont façonnées.
Pauvres créatures, vous avez oublié que vous n’êtes que poussière et vent, et que la justice du Tout-Puissant vous poursuivra et poursuivra vos descendants.
Vous voilà bien nantis.
Ce n’étaient pas des juifs que vous aviez tué, c’était le Christ lui-même que vous avez mis dans les chambres à gaz, sous le feu des mitraillettes, traîné dans la boue, dans la honte et l’humilité. Votre médiocrité vous a empêché de reconnaître que le juif, c’est aussi vous. Le Christ vous a abandonnés… Il n’y a qu’à voir ses églises vides, ses sanctuaires délaissés… Le juif qu’il était ne veut plus de vous.
Les églises sont aujourd’hui des mosquées, et le pape, dirigeant spirituel suprême, se soumet à l’Islam. Lui aussi vient à peine d’assimiler qu’il a perdu son chemin, sa foi.
La roue tourne, et rien ne pourra être oublié… Demain, la nouvelle génération effacera le passé par désinvolture ou par lassitude. Mais les annales du temps ont une mémoire impérissable. Et le Créateur qui nous a façonnés à son image, vengera tous ceux qui n’ont pas voulu le reconnaître dans l’autre, et qui ont refusé de croire en Sa Justice.