Une manifestation antisémite à Paris

Une manifestation antisémite à Paris (info # 010204/17) [Analyse]

Par Guy Millière © Metula News Agency

 

Une organisation de psychopathes comme il s’en rencontrait en Allemagne au temps du Troisième Reich a organisé hier à Paris une manifestation antisémite. A sa tête se trouve une Juive française gauchiste, elle-même antisémite, Olivia Zemor. Cette organisation (Euro-Palestine) est l’un des fers de lance en France du mouvement BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanctions) destiné à détruire économiquement Israël et à renforcer le terrorisme “palestinien”, tueur de Juifs en Israël et ailleurs. En général, elle appelle à des manifestations de haine anti-israélienne et de soutien aux tueurs de Juifs, et elle essaie de cacher son antisémitisme derrière une façade un peu plus présentable. Cette fois, elle a adopté un discours plus explicite en demandant la “séparation du CRIF et de l’Etat”.

 

Cette façon d’énoncer les choses signifie clairement que la principale instance de représentation des Juifs de France se trouve pointée du doigt comme coupable de collusion avec l’Etat, et d’influence sournoise sur le gouvernement français. Il a manqué, sur l’appel à la manifestation, une caricature du type de celles qui se trouvaient dans le Sturmer [l’Attaquant, à parution hebdomadaire] sous Adolf Hitler. Der Sturmer montrant un Juif au nez crochu tirant les ficelles du pays et traitant les politiciens français comme des marionnettes.

 

De nombreuses organisations juives françaises ont demandé l’interdiction de la manifestation, soulignant, outre son caractère abject, les risques de troubles à l’ordre public qu’elle impliquait. Les craintes de voir des débordements aux allures de pogrom suivre la manifestation ont conduit le Service de Protection de la Communauté Juive à demander aux synagogues du centre de Paris de changer les horaires des offices.

 

La manifestation n’a pas été interdite. Elle a eu lieu sous protection de la police. Parce que la police était très présente, et parce que les manifestants n’étaient pas très nombreux, il n’y a pas eu de troubles majeurs à l’ordre public et pas de débordements aux allures de pogrom. Des slogans dignes de ceux qu’on entend à Gaza sous la dictature du Hamas ont néanmoins été criés. Des éléments de propagande antijuive et anti-israélienne ont été distribués.

 

La liberté de parole est une chose et, dans un Etat de droit, elle doit être considérée comme sacrée. La liberté de manifester est à placer dans la même catégorie que la liberté de parole. Néanmoins, quand la liberté de parole se transforme en incitation à la haine antisémite, et quand des manifestations suscitent des craintes légitimes et fondées au vu de ce qui a pu survenir dans un passé récent en France, et sont considérées comme à même de conduire à des pogroms, il ne s’agit plus de liberté de parole et de liberté de manifester, mais de consentement aux incitations à la haine antisémite et aux risques de violences prévisibles.

 

La France est présentement un pays très détraqué et de moins en moins sûr pour les quatre cent mille Juifs qui y vivent encore.

 

Le livre Une France soumise, dirigé par Georges Bensoussan et paru il y a quelques semaines, permet de faire un très inquiétant état des lieux à ce sujet. 

 

L’islamisation rampante du pays fait que l’essentiel des dirigeants politiques sont en position d’otage, coincés entre les risques d’émeute et le danger de perdre les élections en s’aliénant le vote musulman.

 

L’omniprésence d’idées de gauche tendant vers l’islamo-gauchisme fait que l’antisémitisme politiquement correct, de moins en moins caché sous l’”antisionisme”, imprègne d’autant plus l’atmosphère que quasiment toutes les nouvelles diffusées en France sur Israël dans les grands media sont malveillantes et semblent issues directement d’organes de propagande “palestiniens”. 

 

Dans l’université où j’enseignais encore il y a un an, des expositions et des “réunions d’information” sur l’”apartheid israélien” sont organisées de manière de plus en plus fréquentes. Passer dans les couloirs, il y a un an encore, me donnait la nausée. Aujourd’hui, je ne me risquerais plus dans les mêmes couloirs, et je m’y sentirais autant en danger que si je me rendais au cœur de Gaza en portant une kippa. Une situation du même type se retrouve dans un nombre croissant d’universités françaises.

 

Des élections présidentielles vont avoir lieu dans un mois environ. Certains lecteurs me demandent parfois quel candidat ayant une chance d’être élu serait à même de se conduire correctement vis-à-vis d’Israël et prendrait en compte de manière prioritaire la situation délétère et détestable à laquelle se trouve confrontée la communauté juive. Ma réponse est à chaque fois identique : aucun candidat ayant une chance d’être élu ne se conduira correctement vis-à-vis d’Israël et prendra en compte, sinon en deux ou trois mots vite envolés, la situation délétère et détestable à laquelle se trouve confrontée la communauté juive.

 

François Fillon est peut-être le moins pire, et je dis bien : le moins pire. Il a tenu dans un passé récent sur les Juifs et sur Israël des propos difficiles à oublier. Emmanuel Macron a tenu des propos indignes et impardonnables en Algérie et a pour bras droit Richard Ferrand, un socialiste très lié à une organisation de  “soutien à la Palestine”. Il y a toujours des antisémites au Front National, et il y en a bien plus encore à la gauche de la gauche.

 

Que pèsent quatre cent mille Juifs, tous respectueux des lois et du droit, dans une réalité où il existe des millions de musulmans, dont trente pour cent environ ont des inclinations radicales.

 

Et puis, combien de gens en France, sans être aussi excités que les membres d’Euro-Palestine n’en ont pas moins désormais des sympathies qui peuvent les mener à comprendre Euro-Palestine ?

 

Outre Euro-Palestine, on assiste à la multiplication d’organisations immondes, telles que les Indigènes de la République, organisation raciste aussi antisémite qu’Euro-Palestine et résolument favorable au terrorisme, ou le Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah, qui défend l’auteur de deux assassinats commis de sang-froid à Paris (celui du Lieutenant-Colonel américain Charles R. Ray et celui du diplomate israélien Yaakov Bar-Simantov).

 

Cette situation me conduit à comprendre pourquoi mon ami Sammy Ghozlan disait à la fin des conférences que nous faisions ensemble il y a quelques années, “mieux vaut partir que fuir”.

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