Des milliers de Tunisiens : « Le peuple veut pénaliser la normalisation » avec Israël
Le président Kais Saied a appelé à "soutenir nos frères dans cette étape (...) de libération palestinienne"
Des milliers de syndicalistes, représentants de la société civile, militants politiques, avocats et lycéens ont manifesté jeudi dans le centre de Tunis leur soutien au peuple palestinien et réclamé de criminaliser toute normalisation des relations avec Israël.
Dénonçant les frappes israéliennes contre la bande de Gaza, les manifestants, brandissant le drapeau palestinien, se sont rassemblés devant le siège de la centrale syndicale, l’UGTT, avant de défiler jusqu’à l’avenue Habib Bourguiba, la principale artère du centre-ville.
« Le peuple veut pénaliser la normalisation » avec Israël, ont notamment scandé les manifestants en colère contre ce qu’ils ont appelé « des crimes sionistes » et , selon eux, « un silence international sur le génocide à Gaza », l’enclave palestinienne.
Les manifestants ont aussi dénoncé le soutien de la France et des États-Unis à l’État israélien, devenus « des alliés dans l’attaque contre les Palestiniens ».
Depuis samedi, Israël mène des frappes contre la bande de Gaza en réponse à un assaut aérien, terrestre et maritime inédit lancé par le groupe terroriste du Hamas et qui a entraîné la mort d’au moins 1 400 Israéliens.
La Tunisie prépare une caravane d’aide sanitaire et humanitaire en faveur des Palestiniens de Gaza.
Le pays nord-africain, qui a abrité de 1982 à 1994 l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat après son départ du Liban, a depuis toujours adopté une position de ferme soutien à la cause palestinienne.
Lundi, le président Kais Saied a appelé à « soutenir nos frères dans cette étape (…) de libération palestinienne », en recevant des membres du gouvernement.
Mardi, à l’initiative du ministère de l’Éducation, les élèves ont salué le drapeau palestinien.
Dans ses discours, le président Saied a qualifié à plusieurs reprises de « crime », une normalisation avec Israël et une commission parlementaire doit examiner prochainement un projet de loi visant à pénaliser un tel processus.
En octobre 1985, l’aviation israélienne avait procédé à un bombardement massif du quartier général de l’OLP à Hammam Chatt, à 25 km au sud de Tunis, tuant 50 Palestiniens et 18 Tunisiens.
Parmi les victimes figurait la cible principale de l’opération, Abou Jihad, un responsable de la Assifa, la branche militaire du Fatah.