L'histoire de nos Tunisiens de Djerba .

L'histoire de nos Tunisiens de Djerba .

L'histoire de nos Tunisiens de Djerba .

Une famille de Kohanim s'enfuit de Jerusalem en l'an 70 C.E. et transportèrent une des portes du Temple à Jerba.Il paraitrait qu'elle serait incluse dans la synagogue appelée "Al-Ghriba" ("L'extraordinaire") du quartier "Hara Sghira (Le petit quartier), qui est situé au centre de l'ile.La Ghriba est surtout renommée pour son pelerinage qui est celébré chaque année au moment de Lag Baomer. La population consistait principalement de Kohanim et il n'y avait pas de Levites parmi les résidents.Selon la tradition, l'absence des Levi sur l'ile de Jerba est le résultat d'une malédiction contre eux par Ezra parce qu'ils refuserent de repondre à sa demande d'envoyer des Levi an second

C'est à DJERBA, après la destruction du premier Temple par Nabuchodonosor en 586, que quelques milliers juifs trouvèrent refuge, ils avaient suivi le prophète Jérémie qui lui allait se diriger vers Eléphantine en Haute Egypte, ces juifs ont traversé la Cyrénaique et la Tripolitaine, La majorité d'entre eux serait composée de Cohen (Cohanim) qui auraient même apporté avec eux des pierres du Temple édifié par Salomon, les autres juifs surtout l'élite et les Hauts Fonctionnaires ayant été massivement déportés à Babylone.

On pense que la Synagogue dite de la Ghriba date de cette époque. Cependant, ces juifs auraient rejoint d'autres familles qui avaient suivi les Phéniciens et avaient contribué à l'édification de Carthage pour fonder leur première diaspora.Il existe 11 synagogues dans l'île, de Djerba et on dénombre en 1999 une population de plus de mille juifs vivant dans deux quartiers que l'on appelle "Hara Kebira" et "Hara Sghira" avec leurs maisons décorées avec des mains, des dessins d'yeux, des poissons et des étoiles de David.

Les juifs organisent tous les ans lors de Lag Bahomer une Hilloula , les femmes viennent particulièrement prier pour leur fertilité et celle de leur descendants. De nos jours, la communauté juive de Djerba semble vivre en parfaite harmonie avec ses concitoyens arabes .Au premier, puis au second siècle, après la destruction du second Temple, d'autres juifs viennent rejoindre leurs frères. En effet, plusieurs centaines de milliers de juifs sont massacrés ou déportés par les romains (Titus et Trajan au 1er siècle puis Hadrien au 2ème siècle) dans toute la Méditerranée.

A Gamarth, près de Tunis, on a découvert une nécropole juive datant de cette époque. On est à peu près certain de l'époque, les juifs vivants après le second Temple parlaient l'araméen.Ils sont nombreux, arrivent même par le sud, venant du Yémen, passant par le Soudan, et le Sahara, si nombreux qu'ils font du prosélytisme, et convertissent des tribus Berbères; à l'époque on trouve des juifs dans le Sahara, dans le Hoggar, au Mali à Tombouctou, et au Niger, ces derniers venaient de l'Empire juif du Touat situé plus au nord, (d'où sont issus les noms de Touitou, Touati,).Le Talmud raconte qu'au II ème siècle,

Rabbi Akiba fit un séjour dans cette province appelée alors "Césarienne", il venait de Judée, pour consolider l'instruction et la culture juive, et contrer celle imposée par les Romains.Les juifs sont nombreux lorsque s'écroule l'Empire romain, ils voient passer de nombreux conquérants : Les Vandales tolérants (vers 430), les Grecs de Byzance qui imposent la conversion et les répriment durement, ils assistent aux débuts officiels du catholicisme (St Augustin, d'origine Berbère vit à Hippone, l'actuelle Anaba).Une impératrice juive, la Kahéna, fait face à l'invasion des Arabes en 693, son Empire chevauche la Tunisie (Gabes) et l'ouest de l'Algérie (jusque dans les Aurès). Elle meurt au combat à la tête de sa cavalerie .

D'autres juifs viennent alors enrichir les "autochtones" ils suivent les troupes arabes et viennent de Perse et d'Irak (Bagdad est la ville-phare de cette époque), plus instruits, ces juifs contribuent à la construction de Kairouan, et à son resplendissement. Kairouan devient la nouvelle capitale de l'Ifrikya Ces juifs apportent avec eux le Talmud et les commentaires rabbiniques jusque là inconnus dans cette contrée.Protégés par les gouvernants, et plus tard par le Bey, sous la domination Ottomane, lequel nommait un Caid parmi ses sujets juifs, on peut citer les COHEN-TANOUDJI et les SCEMAMA. Jamais persécutés, les juifs qui se comptent par dizaine de milliers, peuplent de nombreuses villes : Bizerte, Tunis, Hamam Lif (cité de Naro, où on a trouvé les restes d'une synagogue en 1883), Gabès, Tozeur, Hadrumète, Gafsa, Sfax, Sousse, des communautés nomades vivent sous la tente dans le sud tunisien, d'autres dans des maisons troglodytes à Tataouine et à Matmata, mais ceux de Djerba gardent jalousement le secret de leur identité.En Tunisie, on assiste à une ghettoisation des communautés, avec un regroupement des juifs dans les "haras", c'était pour des raisons de sécurité, mais aussi pour des raisons sociologiques et religieuses.Les siècles passent, l'Espagne est devenue musulmane depuis 711. Dans la péninsule ibérique, les trois religions cohabitent, la civilisation resplendit et éblouit le monde par l'éclat des découvertes scientifiques et philosophiques.

En 1239, une colonie de Juifs de Jerba s'établit en Sicile, ou ils obtinrent les concessions de cultiver le Henne, l'Indigo (Tekhelet) et les palmeraies royales. C'était courant pour les hommes juifs de la population de Jerba de chercher à vivre à l'étranger, mais ils revenaient toujours sur l'ile ou leurs familles étaient restées.

Aux 19ème et 20ème siécles, les Yeshivot de Jerba produirent beaucoup de rabbins et scribes et ainsi fournirent des rabbins pour les communautés de toute l'Afrique du nord.David Idan établit une imprimerie en Hébreu à Jerba en 1904 et beaucoup de livres, principalement les "Hagaddot" de Pessah et autres articles liturgiques, étaient imprimes dans cette imprimerie jusqu'en 1960.En 1946, il y avait encore quelques 4.900 juifs a Jerba, établis à Hara Al-sghira, Al-Hara Al-Kabira, et Houmt-Souk, la ville principale de l'ile.Le pèlerinage de la Ghriba à Djerba réunit tous les printemps plus de 5 000 juifs venus de France, d'Israël, et du Canada .

 

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