Rencontres ou arnaques ?

Il est très tendance aujourd’hui, de constater le nombre croissant de célibataires qui ne trouvent pas de partenaire, et qu’après maintes tentatives désespérées, le ou la célibataire le trouve ou croit le trouver. Et de fait, se retrouve rapidement sur du court terme confronté à une personne mythomane ou tout simplement qui exagère sur son passé ou ses « capacités sociales », ou confronté sur du long terme au fameux « manipulateur pervers narcissique ». 

Mais comment en arrive t on la, à voir un nombre aussi important de personnes qui mentent consciemment ou inconsciemment et autant de déceptions ou de séparations sur du long terme ? 

On pourrait peut-être se poser la question , de savoir si la présence du menteur ou dans une moindre mesure , l’exagérateur, est récurrente et ne prouverait pas ou ne supposerait pas une demande inconsciente, de la personne en face, d’un besoin du menteur qui fasse rêver. C est à dire en langage plus simple, un besoin de voir absolument le prince charmant ou la Belle aux bois dormants.

En gros ; la femme ou l homme en face aurait des critères trés élevés qui ne correspondraient pas à la réalité mais à leur imaginaire. Un imaginaire bien solitaire qui enlèverait toute honnêteté ou de sincérité dans la rencontre.

Peut etre, faut il se demander , pourquoi trop ou si élevé ?

Il peut y avoir des éléments de réponses, à savoir, le contexte familial, voir la pression familial, qui dans le subconscient collectif exige à la personne de trouver quelqu’un de mieux, voir extraordinaire tel le prince charmant sur son cheval blanc ( comparable à la belle voiture ou le bel appartement ) ou le belle princesse Cendrillon dans son carrosse. ( comparable à sa beauté ou Lady Diana, la blonde ☺ ). Des lors, le fait de tomber face à des personnes somme toute « normale » qui sont à la recherche de la principauté monégasque, comment être naturel, sincère et honnête et reconnaître ses faiblesses ou son véritable statut social ? On en vient à confondre à « mon compte » et en réalité à « être inscrit à Pole Emploi » pour les hommes ou « agente immobilière pour les femmes et qui en fait ne vendent rien ». Et toujours pour ces femmes à se dire, « mince, il tient mal sa fourchette, il mange mal, ou il parle mal, il m intéresse plus » ( du vécu, véridique ). Tout ça, en apparence anodin, mérite d être analyser en profondeur. Ou exige tout au moins une vraie interrogation tant sur le plan psychanalytique que sur le plan social, voire identitaire sans oublier les réactions différentes selon le fait que nous soyons un homme ou une femme.

Dans ce sens en premier lieu, on se doit de souligner, que en ce qui concerne le couple, nous sommes bien loin de la Thora , du monde juif religieux et des mariages arrangés, il y a 50 ans, qui tenaient toute une vie par tradition , amitié et respect dans le couple ( ou aussi mensonge parfois ). Aujourd’hui, seuls 10% à 15% se marient dans ce concept en France. Et eux-mêmes, le milieu orthodoxe notamment, sont touchés par un nombre incroyable de divorces liés aux réseaux sociaux, le désir de liberté pour la femme mais aussi pour l homme. Et les « pétages de plombs » sont plus fréquents qu’on le dit. ( mais caché ). Bref , on peut écrire sans exagérer que la halakha et les lois sur les couples juifs ( et même dans le monde non – juif ) sont touchés par ce phénomène . Au point de faire dire à certains rav, que c est un 
véritable fléau.

Aujourd’hui, le reste 85% des personnes juives - et non juives - qui veulent fonder un couple le font au nom de l Amour et que de l Amour. Ils idôlatrent l amour et oublient l’objectif du couple. A savoir, la construction.

Et que le couple repose sur deux colonnes : 
L’entente et l objectif commun qui cimentent le couple. 
Si une colonne venait à faiblir, la relation s écroule. 
On peut être en harmonie mais pas les objectifs , et la relation dans le couple s écroule.
On peut avoir les memes objectifs, mais ne plus etre en harmonie, et la relation du couple s’écroule aussi.

Fonder un couple, c est d’avoir ses deux colonnes. Et lorsqu’on fait une rencontre, on peut affirmer qu il faut avoir en vision ses deux colonnes. Et non, sombrer dans l imaginaire.. C est dur, car l imaginaire, c est superbe. C est le reve, l amour avec un grand A.

Car pour voir ses deux colonnes, il faut tout simplement être sincère et humble. Et dire les choses. Parler avec son cœur et pas sa langue.

On doit également s interroger sur la transmission familial – et anciennement religieuse - du devoir de fonder un foyer et des lors, se poser la question du rapport aux parents, qui peut être inconsciemment influencerait le choix de l enfant devenu adulte sur ses partenaires. Et le confronterait lorsqu’il devient adulte à choisir sous influence et avec une exigence trop élevée. La mère juive n’est pas un mythe et comme on l’oublie trop souvent, que le père juif existe aussi et on peut glorifier Sigmund Freud de proposer de « tuer le père » bien sur symboliquement. Mais Freud a oublié de « tuer la mère » . Et cela transforme ce constat en fait qu il faut tuer les deux ; « tuer les parents ». 

Si ce n’est pas fait, cela provoque une impossibilité à l’ouverture et à la tolérance de l autre avec sa différence sociale, comportemental et identitaire, et parfois religieuse. Nous sommes en fait ici, dans ce qu on pourrait appeler « la création de l’arnaque ».

Et cette arnaque peut s’accentuer si l’on est inséré dans un groupe (de copains ou de copines) et que la pudeur de la rencontre est dévoilée au groupe tout entier. Chacun y allant bon train pour son jugement sur le nouvel introduit. Parfois favorable, parfois défavorable.. Pouvant ainsi ouvrir ainsi, sur le concept de la médisance. Que nous nommons chez nous, le Lashon Hara, aux conséquences incalculables sur la réputation de quelqu’un et détruisant ainsi , le couple naissant.

C est à dire que face à de telles exigences conscientes ou inconscientes, que peut faire le candidat ou la candidate si la barre est trop haute ? Doit il ou peut il rester honnête ? La peur est elle légitime de se faire « éconduire » pour des motifs parfois futiles ?

On peut également se demander si nous ne sommes pas également dans une société de surconsommation y compris avec les relations humaines à savoir « trop de choix tue le choix »… Et la , nous rentrons dans le domaine du virtuel, de l irréel de l imaginaire, du reve, qui nous éloigne que l amour, le couple c est simple et qu’il réunit deux personnes simples avec leurs qualités et leurs défauts. Et que le couple c est tout simplement ça :

Aimer quelqu’un et accepter ses défauts. Et que le partenaire avant d’être de l amour, doit etre un ami. Il n’y a pas d amour, du respect sur du long terme, s’il n y a pas amitié.

David Haddad

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