Ma chère Tunisie, voilà des années que je constate un phénomène de schizophrénie dans tes "oeuvres".
C'est étrange, ce sentiment d'une cassure épouvantable entre la beauté inouie de tes terres, de tes fruits , tes fleurs, et tes couleurs douces ou violentes,et sans doute même les femmes parmi les plus belles du monde, et le parcours à contre-courant de ton peuple.
Ce peuple qui malgré les efforts merveilleux pour lui donner le savoir, l'éducation, n'a pas supporté à la longue la confrontation avec les blonds et les rousses venus d'ailleurs, avec leurs richesse et leur costumes si légers. Ils n'ont pas toléré cette inégalité .
Et se sont retournés vers le seul chef qui ne répondrait pas par des enfermements, des punitions, ou des corruptions.
Allah est revenu , s'emparant de tout l'espoir d'une vie d'ouverture et de savoir. Mais il donne l'espoir qu'il va répondre aux demande d'aide.
Je sais que je ne te reverrai pas, sauf miracle , chose qui n'est pas dans ma culture . Mais je te souhaite, mon cher pays, de réussir à écarter ces démons si dangereux. Ceci pour plusieurs raisons.
D'abord, j'aimerai qu'au-dessus des tombes de mes ancêtres, enfouis là depuis des millénaires pour certains, il y ait un peu de sérénité afin de ne pas trop déranger ces braves gens .
Ensuite, par empathie pour tous les hommes, j'aimerai que ce pays découvre que la vie épanouie se passe différemment d'une aliénation spartiate. 
Enfin, par intérêt direct. Car j'ai évidemment un attachement fort à ma terre, et à certains traits de caractère de l'islam. Et, je veux croire que mon pays avant les autres trouvera le chemin de la liberté à l'égard du culte , et donc apprendra à regarder l'autre selon les plus belles leçons d'humanisme d'Emmanuel Lévinas.
L'autre est un autre soi-même. La paix viendra alors de cette Tunisie-là.
José Boublil