Exercices aériens franco-israéliens en Corse

Le ciel corse a reçu, entre le 31 octobre et le 11 novembre derniers, des visiteurs inhabituels.

 

En effet, la BA 126, c’est-à-dire la base aérienne 126 de Solenzara, a accueilli, pour la première fois à notre connaissance, des chasseurs-bombardiers israéliens. Ces derniers, des F-15 Eagle, type B et D, surnommés "Baz" (heb. : faucon) ont participé à des simulations de combats avec une douzaine de Rafales de l’Armée de l’air française.

Exercices aériens franco-israéliens en Corse (info # 011611/16)[Exclusivité]

Par Stéphane Juffa © MetulaNewsAgency

 

En plus de permettre aux pilotes de chasse des deux armées de s’entraîner les uns contre les autres au plus haut niveau de leur art, ce séjour sur l’Ile de Beauté a servi à dépayser les hommes du Khe’l Avir, dans un environnement qu’ils ne connaissaient pas.

 

Les "Baz" ont été escortés en Corse par un Boeing 707, rebaptisé "Ram"(tonnerre).

 

Des spotters, des civils dont le hobby consiste à observer et à photographier les avions de toutes sortes dans les environs immédiats des aéroports, ont fait état d’au moins trois sorties par jour des appareils frappés de l’étoile de David.

 

On savait que les Israéliens participent régulièrement à l’exercice Red Flag (drapeau rouge) aux Etats-Unis, qu’ils effectuent des entrainements avec les forces aériennes locales en Italie – notamment en Sardaigne – et aussi en Grèce, comme ce fut le cas il y a deux mois.

 

Mais l’exercice conjoint, sur le territoire français, baptisé "White Stripes" (bandes blanches), a de quoi surprendre plus d’un observateur.

 

Au niveau politique, les points de vue des deux pays divergent souvent, comme dans le cas du double vote français à l’UNESCO, niant toute relation entre le peuple d’Israël et Jérusalem, ou encore, et ce ne sont que deux exemples parmi un certain nombre, l’initiative "de paix" israélo-palestinienne de Paris, à laquelle Jérusalem s’oppose catégoriquement.

 

Mais les lecteurs assidus de la Ména savent deux choses : d’abord que les relations entre les armées des deux pays ne sont pas seulement correctes mais également cordiales, de même que celles entre les services de renseignement mutuels et les forces de maintien de l’ordre.

 

Sur le plan militaire, le port d’Haïfa héberge chaque année une dizaine de vaisseaux de la Marine française, qui apprécie grandement les services que les Israéliens proposent, ainsi que la liberté d’action dont elle jouit lors des escales dans le grand port du Nord.

 

Des manœuvres communes entre les deux armadas sont par ailleurs devenues routinières. Au début de l’année en cours, les deux pays ont aussi effectué des exercices conjoints de recherche et de sauvetage, prenant l’hypothèse d’une attaque navale visant l’Etat hébreu.

 

Nous sommes, de même, en position d’informer que des avions de guerre tricolores, ayant décollé du porte-avions Charles De Gaulle en Méditerranée pour des missions opérationnelles en Syrie et en Irak, ont traversé le territoire israélien avec la bénédiction de Tsahal.

 

A Solenzara, toutefois, la coopération entre les deux Etats a atteint un niveau que l’on n’avait plus connu depuis les relations fraternelles qui prévalaient au début des années 60, avant que l’Hexagone, sous De Gaulle, n’impose un embargo sur les armes à destination de l’Etat hébreu.

 

D’autre part, en dépit des divergences politiques et des critiques auxquelles on peut s’attendre en France, de la part du puissant lobby anti-israélien ainsi que de certains pays arabes - à l’exclusion de l’Arabie Saoudite, de la Jordanie et de l’Egypte, qui se féliciteront sans doute de la tenue de White Stripes -, il apparaît que la nécessité de coopérer avec Israël sur le plan militaire surpasse de beaucoup les inconvénients.

 

La Ména a appris par ailleurs, en exclusivité et de source hautement autorisée, que les rencontres de Solenzara n’ont pas uniquement concerné les pilotes et les techniciens. Nous sommes en mesure d’annoncer que les chefs des états-majors des armées de l’air française et israélienne se sont longuement rencontrés sur place, abordant, entre autres, l’extension de la coopération entre les deux forces aériennes.

 

Une coopération qui se trouve globalement sur une "forte pente ascendante", particulièrement sur mer et dans les airs. La coopération des armées de terre, si elle est encore un peu à la traîne, pourrait démarrer très fort dans les mois à venir.

 

Ce qui justifie ce changement d’orientation pour les deux pays, participe de la nécessité primordiale de faire face au terrorisme d’origine moyen-orientale, et notamment au terrorisme instrumentalisé par certains pays.

 

Israël a besoin de la profondeur logistique et du déploiement planétaire de l’Armée française, qui sont sans commune mesure avec les siens, tandis que la France est intéressée par les développements israéliens en matière de haute-technologie militaire, ses drones, l’habileté de ses pilotes, son expérience du combat réel, et la précision de ses services de renseignement.

 

Pour illustrer ce qui précède, il est de notoriété publique que l’avion servant à transporter le président français a été récemment doté d’un système israélien de brouillage de missiles.

 

En plus du danger terroriste, relevant, en France et en Israël, des mêmes organisations islamo-djihadistes, de la menace posée par des dictatures telles que l’Iran, il existe un intérêt commun à synchroniser, si ce n’est à coordonner, les activités des deux armées en ce qui concerne les conflits irakien et syrien, de même que leurs débordements.

 

Pour préciser ce qui précède, et que personne ne confirmera publiquement, la présence et les intenses activités militaires de la Russie dans toute la région, inquiètent les deux états-majors, qui ne sauraient écarter l’hypothèse d’avoir à se confronter à l’appareil militaire de Vladimir Poutine. Or, dans ce postulat, l’addition des capacités des deux pays, partageant, au fond, les mêmes valeurs et les mêmes intérêts, ne serait pas de trop.

 

L’arrivée à la présidence de M. Trump aux Etats-Unis, dont on discerne encore mal les intentions à l’international, dont on craint le manque d’expérience et la proximité avec M. Poutine, rend très utile, dans ce climat d’incertitude, le rapprochement entre les deux commandements généraux.

 

A ceci, il faut ajouter la présence renforcée de l’Iran au Liban après l’accession à la présidence de leur allié, Michel Aoun, et le déploiement accéléré de soldats de la "République Islamiste", tant en Irak qu’en Syrie.

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