Israël frappe un aéroport à Damas

La nuit dernière (mardi à mercredi), Israël a attaqué la base aérienne de Mezzé, située à l’ouest de la capitale syrienne.

 

Ladite base aérienne est connue pour abriter le cœur du renseignement militaire aéronautique du régime, ainsi qu’une très vaste prison, dans laquelle sont torturés et engeôlés les ennemis ainsi que les opposants de la dictature alaouite. Le vaste complexe militaire qui a subit la foudre de Tsahal est également célèbre pour ses grands entrepôts, à la fois souterrains et en surface, dans lesquels sont stockées les armes et les munitions les plus avancées dont dispose l’armée des al Assad.

 

La piste principale, longue de 2,8 km, sert fréquemment de lieu de transit aux chargements en provenance de la "République" Islamique Iranienne et à destination de l’Armée syrienne, des soldats perses combattant à leurs côtés, ainsi que de la milice chiite libanaise du Hezbollah.

 

Il est par ailleurs fort probable que des armes de destruction massive, tels des missiles à moyenne portée ainsi que des ogives chimiques sont elles aussi dissimulées dans le complexe de l’aéroport de Mezzé.

 

De même, il y a lieu de penser que des missiles sol-air sophistiqués, originaires de Russie et ayant transité par les arsenaux des Ayatollahs, se trouvent aussi sur cette base, à partir de laquelle Syriens et Iraniens tentent régulièrement d’approvisionner le Hezbollah au Liban afin de le préparer à un affrontement avec l’Etat hébreu.

 

L’aéroport de Mezzé est situé dans l’une des zones les plus sûres de Damas, dont certains quartiers sont aux mains de la rébellion sunnite. Le palais principal de la famille al Assad est distant de moins de 4km à vol d’oiseau du terminal de l’aéroport. C’est là que le dictateur et sa cour ont disposé leurs jets privés, et c’est à partir de Mezzé qu’ils effectuent leurs voyages à l’étranger.

 

De sources arabes, ainsi que par les réseaux sociaux, nous savons que l’objectif visé par les Israéliens a subi d’énormes dégâts ; la piste a explosée en plusieurs endroits, ce qui indique qu’elle recouvrait en sous-sol des installations secrètes. Les témoins oculaires, dont certains ont filmé le sinistre, font état d’explosions et de flammes énormes ayant ravagé le secteur durant le restant de la nuit.

 

Ce raid, qui suit deux attaques précédentes, il y a une semaine, de Tsahal sur des cibles de la région damascène, poursuit probablement les mêmes objectifs. A savoir, empêcher un proche transfert au Hezbollah, au Liban, d’armes de nature à modifier le rapport de force prévalant actuellement entre Israël et le Hezbollah.

 

Les Israéliens en auront profité pour anéantir les capacités de stockage de Mezzé, et pour assener un coup vigoureux au renseignement militaire aérien d’Assad, l’un des plus efficaces de son régime, bénéficiant de l’apport des services russe et iranien.

 

L’agence officielle SANA a fait état de l’opération israélienne, avec passablement de contradictions dans son communiqué.

 

Elle a également annoncé que ces frappes n’auraient pas fait de victimes, ce qui est fort peu probable, en corrélation avec le nombre de personnes qui œuvraient sur place au moment des faits.

 

A notre avis, et après avoir analysé les images en notre possession, ce raid a fait entre plusieurs dizaines et des centaines de victimes, la quasi-totalité étant au service de la dictature alaouite.

 

Une polémique a vu le jour entre les affirmations de SANA et d’autres media arabes et musulmans.

Selon certaines source, les missiles qui ont atteint Mezzé auraient été tirés à partir du sol, vraisemblablement de positions dans le Golan, alors que d’autres observateurs affirment qu’ils ont été largués depuis des chasseurs-bombardiers.

 

Devant le mutisme habituel des autorités militaires israéliennes dans ce genre de cas, il ne nous est pas loisible de trancher de manière certaine. Ce que nous pouvons en dire est que le mode opératoire ordinaire de Tsahal consiste récemment à tirer des missiles Popeye de fabrication locale à partir de l’espace aérien libanais, celui-ci comptant bien moins de défenses anti-aériennes que le territoire syrien.

 

Les Popeye les plus récents disposent d’une quantité impressionnante d’emport d’explosifs, et sont capables d’une précision ahurissante au niveau de l’impact (moins d’un mètre du point ciblé).

 

Cette tactique pour viser des objectifs à Damas a désormais fait ses preuves, notamment lors de l’élimination de l’archi-terroriste Samir Kuntar en 2015.

 

Lors, avec une faible exposition des pilotes et de leurs avions, ainsi que des résultats aussi probants, il n’existe, en principe, pas de raison de modifier le mode opératoire. Et c’est pour cette raison qu’il semble plus logique qu’il se soit agi, cette nuit, d’un raid aérien.

 

Si ce n’est pas le cas, et si les Israéliens ont effectivement eu recours à des missiles sol-sol, la logique voudrait qu’ils poursuivaient deux objectifs : le premier consistant à ne pas titiller le contingent russe, opérant à partir de la Méditerranée et de la région de Lattaquié toutes proches, et la seconde, à tester de nouveaux matériels, éventuellement une émulation sol-sol du Popeye.

 

Si Tsahal n’a pas désiré commenter l’incident, le ministre de la Défense, M. Avigdor Lieberman, qui recevait mercredi les ambassadeurs de l’U.E en poste en Israël afin de discuter des affaires du Moyen-Orient, leur a déclaré qu’"Israël faisait des efforts afin d’empêcher la contrebande d’armes de destruction massive de la Syrie au Hezbollah".

 

Dans un commentaire un peu plus étonnant, Lieberman a confié à ses hôtes que son pays n’avait toujours pas l’intention d’intervenir dans la Guerre Civile Syrienne, mais que les Iraniens et Assad devaient être "out", quelle que soit la solution qui sera trouvée afin de régler le conflit.

 

Pour l’agence de presse nationale syrienne, l’opération de la nuit dernière aurait plutôt constitué "une tentative désespérée destinée à soutenir les groupes terroristes, et à redresser leur moral".

 

Durant la journée de mercredi, la situation en Israël aux abords des frontières syrienne et libanaise est restée calme, sans activités militaires exceptionnelles. A Métula, l’on considère qu’aucun des trois grands ennemis des Israéliens, à savoir les Iraniens, les Alaouites et le Hezbollah, n’est actuellement en mesure de soutenir une confrontation avec Tsahal, ni même de répliquer aux coups qu’il leur assène. 

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