JE N’AI PAS PEUR DE LA MORT - Jacques Hadida

JE N’AI PAS PEUR DE LA MORT - Jacques Hadida

 

 Je touche ici un mot que pas grand monde aime car  il signifie la fin de tout.

 Et personne ne veut ni ne souhaite cette fin, alors qu’elle est là qui nous attend.

 Je me demande souvent pourquoi le monde a tant peur de la mort. En effet, ce mot existe et on se doit de se faire à l’idée qu’un beau jour nous ne serons plus là. Je dis un beau jours alors que ce jour est loin d’être beau. Il est plutôt triste.

 Souvenons-nous d’une chose cependant que la mort n'est pas la fin de tout puisqu'il y a le souvenir. La plus formidable de toutes les forces spirituelles, c'est le souvenir. D’Ormesson  nous a dit qu’il y a un jeu entre le temps et la vie. Il repose tout entier sur un mystère effrayant: quand il n'y aura plus rien, il y aura eu quelque chose et la mort elle- même n'efface pas le souvenir.

 Dans l’Histoire du Juif errant de Jean D’Ormesson,  j’ai découvert ce mot plutôt sympathique:” Le secret de la vie, c’est qu’elle se confond avec la mort. Et qu’il n’y a pas de vie dès qu’il n’y a pas de mort. » j’ai aussi trouvé que : »C’est la mort  qui console, hélas et qui fait vivre. C’est le but de la vie et c’est le seul espoir… Quant à Lao Tseu, il m’a offert quatre merveilleux mots: » Dureté et rigidité sont compagnons de la mort, souplesse et flexibilité sont compagnon de la vie ».

 Dans ma tendre jeunesse j’ai eu le privilège de connaître les Stoïques.  Ce groupe de philosophes Grecs de l’époque  a su expliquer à son entourage que si l’on s’habitue à l’idée de la mort, que celle-ci est la continuation de la vie. Il est question de fermeté d’âme devant la douleur. Plus simplement, nous devons vivre conformément à la nature, c’est à dire accepter l’ »ordre des choses ».

 Un partisan du stoïcisme est une personne stoïque qui a une attitude ferme dans la souffrance et comprend que la morale est le but suprême de la philosophie. Il faut apprécier le fait que le corps et la matière sont soumis à des forces physiques qui constituent autant de contraintes pour l’homme  (du plaisir, de la douleur, de l’activité , de l’entendement).

 Je suis persuadé,  car j’ai personnellement vécu cette situation, que si nous nous y mettons, il devient facile d’accepter la chose. J’ai gardé cette prise de position depuis ma jeunesse et n’ai jamais souffert de la perte de mes proches. Je reconnais que souffrir signifie éprouver une sensation douloureuse, pénible. Nous devons apprendre a supporter courageusement nos souffrances.

 Oui, je sais comme tout monde que la mort c’est la fin de la vie, la cessation définitive de toutes les fonctions corporelles et cérébrales.

 C’est bien Montagne qui nous a dit: «  Tous les jours vont à la mort ».

 Je trouve curieuse et intéressante l’expression: » Se jurer fidélité à la vie et à la mort ». Voilà une façon originale de joindre ces deux mots. Qui ne souhaite pas mourir de sa belle mort, de vieillesse et sans souffrance.

 Qui ne souhaite pas « mourir de mort naturelle « ,je suis persuadé que cette expression a su trouver preneur. Et voilà que j’associe la nature à la mort. Qui dit mieux! L’adjectif naturelle nous enseigne ce qu’on trouve tel quel dans la nature, ce qui n’a pas été modifié, altéré, falsifié. Il s’agit donc de l’ensemble des caractères  propres à un être.

 J’en aurai tant à dire de la Nature. Je la respecte et lui donne une majuscule.

 Les deux mots « nature et humaine » lorsque pris ensemble ne cessent de me déranger. Il s’agit de l’ensemble des caractères innés et fondamentaux propres à l’être humain . Il parait que les premiers mouvements de la nature sont toujours droits, ce qui a fait dire à Rousseau: » il n’y a point de perversité originelle dans le cœur de l’homme «

 J’ai beaucoup écrit sur la vieillesse, cette période ultime de la vie, quand nous désirons tous avoir une vieillesse heureuse . Or, ce vieillissement nous cause de la sénescence, cet affaiblissement de nos capacités physiques et intellectuelles. A nous d’accepter notre sort , de sourire plutôt que pleurer, se souvenir de ce qu’a été notre vie, surtout ses meilleurs moments, et se dire:

 « Je pars mais j’ai bien vécu et je laisse derrière moi du monde qui se souviendra du bien que je leur ai fait de mon vivant. Cette idée me plaît et je pars content ».

 

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