Une simple goutte de miel tomba sur le sol.

Une fourmi, attirée par son parfum sucré, s’en approcha et goûta. La douceur la séduisit instantanément. Elle y revint. Encore. Et encore. Le plaisir croissait à chaque bouchée.

Mais un jour, le désir devint plus fort que la raison.

La fourmi, ivre de cette douceur, se jeta corps et âme dans la goutte. Elle voulait tout : tout goûter, tout posséder. Elle s’y enfonça, s’y laissa envelopper.

Et c’est là que la douceur devint piège.

Engluée dans ce qu’elle désirait tant, elle se retrouva prisonnière. Elle lutta, mais ses pattes ne répondaient plus. Le miel, lentement, l’immobilisa. Puis l’étouffa.

Elle mourut dans ce qu’elle croyait être un paradis.

On raconte cette histoire depuis longtemps.

Le monde, dit-on, est comme cette goutte de miel.
Il séduit, il charme, il offre… mais il avale aussi.

Celui qui sait s’en approcher sans excès peut y trouver la paix.
Mais celui qui plonge, guidé par l’avidité, s’y perdra sans retour.

Le vrai danger n’est pas dans le miel.
Il est dans le trop.