LE TERRORISME : LE FILS ADULTÈRE DE L’ISLAM POLITIQUE ET DE LA RÉVOLUTION DU JASMIN

 

MONCEF GOUJA — Points.tn

Six ans nous séparent du cataclysme qui avait frappé la Tunisie et par effet de dominos, théorie chère à Henri Kissinger (Qui va reprendre bientôt du service avec D.Trump), avait aussi déclenché un tsunami meurtrier dans tout le monde arabe, faisant disparaître des États (Yemen, Lybie, Syrie), provoquant des guerres civiles, massacrant des centaines de milliers de civils et anéantissant à jamais les espoirs de la naissance d’une nation arabe, qui, il y’a quatre décennies faisait encore trembler les puissances de ce monde, notamment avec la guerre du pétrole, qui avait mis à genoux les sociétés occidentales, trop dépendantes pour leur survie, de l’or noir. Six ans ont aussi suffi à faire basculer la Tunisie, d’un État indépendant, d’une nation souveraine, qui avait réussi à se hisser au rang d’un pays émergent, (avec des taux de croissance avoisinant les 5% sur vingt ans) et qui jouissait du respect de tous les pays de la planète, grâce à une diplomatie agissante et intelligente, pour devenir un État vassal, une Nation soumise aux diktats des pays « frères » et « amis », sans parler de ses ennemis, et aussi en terre conquise, où opèrent impunément, tous les espions de tous les services de renseignement étrangers, qui poussent leurs forfaits jusqu’aux assassinats, tous les réseaux mafieux de la vente d’armes, de la drogue, de la prostitution, du blanchiment d’argent et de toutes les formes de contrebande.

Maudite est la révolution qui engendra les terroristes

Mais cette « révolution » ne s’est pas arrêtée là. Elle a réussi de faire de la petite et sympathique Tunisie, comme la qualifiait jadis la presse occidentale, le plus grand pourvoyeur de terroristes dans le monde, la plus grande pépinière d’incubation et de formation d’assassins au nom d’Allah, qui sévissent dans une grande partie de la planète. De Tripoli, à Damas, de Berlin à Paris, de Bagdad à Kaboul, des montagnes d’Afghanistan au désert libyen, nos « enfants » selon l’expression célèbre de Rached Ghannouchi, qui lui rappellent aussi sa jeunesse, massacrent sans distinction de religion, de race, de sexe, d’âge, des milliers d’êtres humains en criant Allahou Akbar, (Dieu est le plus grand).

Contrairement à une idée reçue, l’islamisme, sous sa version la plus radicale, n’est pas une contre réaction à l’échec du modernisme dans nos contrées. Il est beaucoup plus ancien et son apparition coïncida avec les premières séditions en Islam. C’était dès l’époque des premiers Califes, une lecture réductrice du dogme musulman, qui consiste en la prééminence du religieux sur le politique et le social. Elle pose comme fondement du dogme, que l’Islam est en même temps une religion et un État  (al islam din wa dawla), fondement repris dès le 19 e siècle par le courant wahhabite avant d’être repris par la secte des Frères musulmans et tous les courants takfiristes (qui considèrent comme infidèle tout être humain qui n’appartient pas à leurs communautés, et dont le seul sort qu’il mérite est la mort). Tous ceux qui adoptent cette vision de l’Islam, sont des terroristes potentiels. La différence entre eux, ne tient qu’à leurs évaluations des moments et des moyens pour déclarer le Jihad, la guerre sainte. Cela fait parti de leur profession de foi et constitue un élément fondamental du credo, « aqida ».

Des stratèges qui ne comprennent rien à l’Islam

C’est parce que les stratèges de Washington, de Londres ou de Paris ne comprennent rien à l’Islam, ni aux origines et fondements de la doctrine de l’Islam politique, qu’ils ont opté pour faire de ce dernier un allié stratégique, dans leur volonté de « démocratiser » le monde arabe et musulman ! Ils n’ont jamais compris qu’ils s’allient avec leur ennemi mortel et que tôt ou tard, l’Islam politique tournera ses armes contre eux. Ces stratèges ont même poussé la bêtise jusqu’à détruire les régimes nationalistes dans les pays arabes, en Tunisie, en Libye, en Syrie et en Égypte, pour les remplacer par des régimes dominés par l’Islam politique, sauf qu’en Syrie, ils ont échoué. Pour venir à bout de ces régimes, ils ont financé, armé, soutenu, les pires ennemis de leurs nations, sous le slogan combien fallacieux, de défense de la liberté et de la démocratie. Tout au plus ; ils ont réussi, à transformer un paisible pays comme la Tunisie en l’espace de six ans ; en un grand pays fournisseur de terroristes. Plus de quinze milles terroristes combattent à l’étranger et l’on ne connaît pas exactement le nombre de ceux qui continuent à se tapir dans l’ombre en attendant leur tour, pour attaquer et commettre des attentats et des crimes. La destruction systématique de l’État tunisien, de ses appareils de sécurité, des institutions républicaines, a été opérée par l’Islam politique, sous les gouvernements de la Troïka, et ça continue avec les gouvernements dits du wifak, c.à.d l’alliance de l’Islam politique avec les laïcs inféodés à Washington, Paris ou Berlin, sans parler des agents du roitelet du Qatar.

L’Islam politique a crée le terrorisme

Qui a organisé et convoyé, à partir de la Tunisie, des milliers de terroristes pour aller combattre en Libye, en Syrie et en Irak ? Qui a donné les ordres aux milliers d’imams dans les mosquées de haranguer les foules pour aller pratiquer le Jihad en Syrie. Qui a fabriqué des milliers d’associations dites caritatives pour endoctriner des jeunes filles et garçons, qui se sont révélées des véritables nids de formateurs de terroristes et qui les a financées?. Qui a aidé à l’infiltration de l’armée et des services de sécurité par ces mêmes organisations terroristes ? Qui appelle à réintégrer les hordes terroristes qui fuient le champ de bataille en Syrie, dans le tissu social après leur « repentir » ? Qui empêche les juges d’appliquer la loi aux terroristes arrêtés par la police à l’intérieur du pays ? Qui a fait que plus de huit cents terroristes, selon le chiffre donné par le Ministère de l’Intérieur, vivent sans êtres inquiétés parmi nous ? C’est l’Islam politique dont la matrice est le mouvement Ennahdha, dont l’aile politique n’est que la partie émergente de l’Iceberg ! Ce parti a réussi même à phagocyter son supposé rival pour l’entraîner, dans sa politique de normalisation avec les terroristes, puisqu’on a vu le chef de l’État plaider pour la clémence à l’égard des assassins, parce que selon lui le pays ne dispose pas d’assez de prisons (sic!), avant de se rétracter devant la levée de bouclier suscitée par ces déclarations pour le moins irresponsables !

On a vu même des pseudos gauchistes se ranger du côté des assassins, sous couvert d’humanisme et de droits de l’homme, ceux la même qui appelaient en 2011 à pendre haut et court et de jeter en prison les hauts responsables et cadres de l’État. Ils s’avèrent que ces pseudos gauchistes ont toujours servi l’Islam politique et sont pour une grande partie responsables de son ascension.

Il s’avère aussi, et les preuves s’accumulent tous les jours, que le coup d’État perpétré le 14 Janvier 2011, en engageant le processus de la destruction de l’État, visait à libérer les forces du mal, longtemps retenues par l’ancien régime soit dans les prisons soit par une politique implacable de répression de tout ce qui pouvait engendrer la création de pépinières d’incubations de terroristes. A l’époque les chantres des droits de l’homme, la presse occidentale de droite comme de gauche considéraient ces terroristes comme des victimes de « la dictature ». Cette même presse et ces mêmes chantres accusent actuellement, sans vergogne la Tunisie d’être devenue « une pépinière » du terrorisme, ce qui est hélas vrai ! Il y a un proverbe tunisien qui dit : « Il vend le singe et se moque de celui qui l’a acheté » ! Le singe en l’occurrence est la dite « révolution du jasmin » ou le « printemps arabe ». On connaît qui est le vendeur ! On est même obligé d’emprunter des milliards de dinars de chez ces mêmes vendeurs pour acheter leur singe ! Triste sort, pour ce pays qui a enfanté, Ellisa, Hannibal, Saint Augustin, Ibn Khaldun, Echebbi, Taher Haddad, Bourguiba et qui finit par être un pays « pestiféré » que l’on montre des doigts et où tous ses citoyens qui sillonnent les aéroports sont suspectés d’êtres des terroristes potentiels !

Pendant ce temps, nos gouvernants, continuent à se pavaner dans tous les palaces du monde, croyant êtres les représentants d’une « révolution » qui n’a jamais eu lieu ! Jusqu’au jour où ils seront balayés par une autre révolution ! Celle la ne peut être que nationaliste !

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