Si je n'etais pas Tunisien, par Jose Boublil

Si je n'etais pas Tunisien, par Jose Boublil

 

Je me suis souvent demandé comment je serais si je n'étais pas tunisien. Ou français. Je n'arrive même pas à imaginer tant ces dimensions me sont essentielles. 

Encore aujourd'hui, lorsque défilent certaines images de jeunesse, je me sens des ailes, voler entre Carthage et Gammarth , sentir le parfum des fleurs d'oranger . Le bleu profond des vagues du loin , de l'hiver gris face au Dar Zarouk. Et des gens souriants, aimables, qui portent des  plateaux de verres de thé brûlants. Mes images sont simples, pourtant elles me transportent...

La France a pris le relais, tranquillement , pour diffuser sa grandeur, sa civilisation complexe, magnifique. Depuis les verdure presque irréelle, jusqu'aux châteaux de la Loire. Les calanques, joyaux du monde , ou les décors découpé par l'Eternel sur les cimes enneigées . A cela, s'inscrit une règle incroyable: l'esprit Laïc, la révolution, l'égalité des hommes -souvent des femmes désormais- . Un pays qui avant de m'enseigner ses valeurs avait déjà distribué ses trésors d'humanité à la planète entière. J'ai à peu près tout appris de ce que je sais (très peu). 

Pour Israel, que j'ai réellement découvert à l'âge mûr, je ne suis pas venu pour prendre -même si mes deux autres pays m'ont tant donné sans compter ni rationner- mais pour donner. 

Ce n'est pas, en effet , mon pays : c'est moi qui suis une partie du pays, un élément qui s'inscrit dans mes veines. Le seul pays qui ne me fera jamais la mauvaise surprise d'une insulte aux juifs . Je ne suis là ni pour la couleur de la mer, ni pour les murailles de Jéricho ou de saint jean d'Acre. Juste parce que jamais je ne débattrai ici de "pourquoi les juifs font ci ou ça?", ni même de l'intérêt de croire en Dieu qui n'est plus un sujet de conversation.

Aucun des trois pays n'est supérieur , mais Israel c'est chez moi pour toujours.

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