La recherche de la paix depuis 1967
Introduction
A en croire l’opinion internationale, tous les gouvernements israéliens refusent de se retirer des Territoires et n’ont pas vraiment recherché à aboutir à un règlement de paix avec l’ensemble des pays Arabes et en particulier avec les Palestiniens.
Cette étude contredit cette opinion non fondée et rétablit la vérité historique. Elle prouve pour la première fois et chronologiquement que depuis la fameuse Résolution 242 du Conseil de sécurité, adoptée en novembre 1967, il y a bien eu au cours des cinquante dernières années, d’innombrables tentatives, gestes et déclarations en faveur de la paix, ainsi que de nombreux accords signés avec les Arabes.
Soulignons que depuis le 14 mai 1948, jour de la création de l’État Juif, il existait dans cette région du monde une double asymétrie qui marquait une situation intenable entre l’Etat d’Israël et ses voisins : un seul État juif se battait pour son existence et sa reconnaissance contre 21 pays arabes visant dès le départ à l’anéantir.
Ce conflit est sans doute difficile, complexe, et douloureux à résoudre car les intérêts en jeu sont variés et souvent contradictoires. En outre se sont greffées de manière flagrante des considérations religieuses, politiques et stratégiques poussées au paroxysme de la violence, du terrorisme, et des guerres, d’usure et totales.
Dans ce contexte, une solution adéquate au conflit demeure, à ce jour, très compliquée et ses caractéristiques sont sans précédent dans l’Histoire des peuples.
Notons qu’avant l’établissement de l’Etat d’Israël, les dirigeants juifs de l’époque avaient accepté de nombreux plans internationaux et notamment le partage du pays. Prenons pour exemple la Commission Peel de 1937, les fameux Livres Blancs, et la célèbre Résolution de l’Assemblée générale des Nations-Unies 181 de 1947, appelant au partage de la Palestine mandataire qui fut rejetée d’emblée par tous les pays arabes.
Depuis le premier jour de la création de l’Etat d’Israël tous les dirigeants du pays, de droite comme de gauche, ont appelé à un règlement de paix équitable.
Menahem Begin et Anouar el-Sadate scellent la paix à Camp David, le 17 septembre 1978 (GPO)
Dès le départ, la main fut tendue sincèrement à la paix et à la coexistence. Ce noble geste est d’ailleurs fortement inscrit dans la Proclamation de l’Indépendance de l’Etat Juif, et il fait toujours partie de la politique de tous les gouvernements israéliens.
La base de cette politique reposait jusqu’à la guerre de Six Jours sur trois points principaux :
- Reconnaissance de l’Etat d’Israël.
- Frontières internationales permanentes.
- Installation des réfugiés dans les pays arabes.
Tous les pays arabes avaient refusé catégoriquement toute négociation sur la base de ces points fondamentaux. Ils se sont lancés, dès novembre 1947, dans une guerre totale pour tuer dans l’œuf le jeune Etat juif qui venait de naître. Cinq armées arabes envahirent Israël dans le but précis de l’anéantir. À la fin de la guerre, et suite aux Accords d’armistice de 1949, les pays arabes exigeaient un retrait complet sur les lignes d’avant-guerre, ainsi que le retour de tous les réfugiés. Malgré la fragilité de l’État juif et ses difficultés à intégrer les grandes vagues d’immigration, et notamment les rescapés de la Shoah, Israël était prêt à accepter plus de 100 000 réfugiés arabes et à entamer, sans conditions préalables, des pourparlers de paix.
La Ligue arabe refusait un plan-cadre et rejetait le droit d’Israël à exister parce qu’il s’agissait, selon elle, d’un « corps étranger au Levant, et un tremplin de l’Occident ». Ce rejet a provoqué des guerres, des attaques terroristes et un sabotage systématique contre toute initiative de paix. Pis encore, la Charte palestinienne publiée en 1964 niait toute identité nationale du peuple juif, étant donné que l’objectif des Arabes était la libération de toute la Palestine « de la mer au fleuve ».
Pour atteindre ce but, les pays arabes ont acquis, principalement de l’Union soviétique, des quantités importantes d’armes et de munitions.
La porte de Mandelbaum, poste-frontière à l’intérieur de Jérusalem entre 1948 et 1967 (GPO)
Toutes les tentatives de la part d’Israël, de l’ONU et des Grandes puissances d’amorcer un dialogue avaient échoué, même après la défaite égyptienne dans la campagne de Suez de 1956, et le retrait des forces israéliennes de toute la péninsule du Sinaï et de la bande de Gaza, en mars 1957.
L’hostilité permanente et le refus systématique des pays arabes à s’asseoir à la table des négociations ont obligé Israël à renforcer son droit légitime de se défendre contre toute attaque. Les menaces répétitives ont été mises en exécution avec le blocus du détroit de Tiran et l’expulsion des observateurs de l’ONU de la bande de Gaza. Ce fut une menace existentielle qui s’est acheminée par le déclenchement de la guerre des Six Jours.
Notons que dans la bande de Gaza régnait un régime militaire égyptien, tandis qu’en Cisjordanie, les Jordaniens assuraient le pouvoir. Donc, de 1948 à 1967, l’Egypte et la Jordanie avaient clairement refusé de créer un Etat palestinien et ont même permis des activités terroristes en provenance de ces zones.
50 ans se sont déjà écoulés, et Israël a signé depuis des traités de paix avec l’Egypte et la Jordanie, mais toutes les tentatives d’atteindre cet objectif avec les Palestiniens ont été vouées à l’échec.
Cette étude donc révèle qu’il y a eu de nombreuses initiatives pour régler ce conflit, contrairement à la campagne de désinformation et aux messages de propagande orchestrés par les Palestiniens.
Freddy Eytan
Voir l’intégralité de l’étude de Freddy Eytan : Cinquante ans d’activités diplomatiques pour aboutir à la paix
Pour citer cet article :
Freddy Eytan, « La recherche de la paix depuis 1967 », Le CAPE de Jérusalem, publié le 22 octobre 2017: http://jcpa-lecape.org/la-recherche-de-la-paix-depuis-1967/