60% des Arabes d’Israël ont une attitude positive envers l’Etat, selon une enquête de l’Université de Tel-Aviv
Près de 60 pour cent des citoyens et résidents arabes d’Israël ont une attitude positive à l’égard de l’État et de ses institutions, selon une enquête du Programme Konrad Adenauer pour la coopération juive-arabe du Centre Dayan de l’Université de Tel-Aviv, diffusé mercredi dernier lors d’une conférence à l’Université sur le thème de «L’identité citoyenne et la participation politique de la population arabe en Israël».
Le sondage, réalisé en coopération avec l’agence de recherche en communication Keevoon, a été mené auprès de 876 citoyens arabes d’Israël et 125 résidents de Jérusalem-Est (possédant un statut de résident permanent en Israël mais pas la citoyenneté), avec une marge d’erreur de 2,25%.
« La conclusion de la recherche est que les Arabes israéliens se sentent généralement bien en Israël », a déclaré Arik Rudnitzky, responsable de projet du programme Konrad Adenauer, ajoutant cependant qu’ils restent « très critiques envers les institutions de l’État ».
90% des Druzes ont une vision positive de l’Etat
60% des personnes interrogées ont répondu avoir une vision favorable de l’Etat d’Israël, contre 37% ayant déclaré avoir une vision défavorable. Le pourcentage favorable a l’Etat d’Israël est plus fort parmi les Arables chrétiens (61% contre 33% défavorables), et beaucoup plus partagé chez les Arables musulmans (49% ayant une vision positive contre 48% négative). 90% des Druzes ont déclaré quant à eux avoir une vision positive de l’Etat d’Israël.
Priés d’évaluer leur degré « d’appartenance » à l’Etat sur une échelle de 1 à 10, 45% des répondants ont répondu 8, 17% entre 5 et 7 et 35% entre 1 et 4.
Selon Michael Borchard, directeur de la branche israélienne de la Fondation Konrad Adenauer, le résultat le plus significatif de l’enquête est la réponse des Arabes possédant la citoyenneté israélienne à la question: « Quel terme vous défini le mieux ? ». Une majorité de 28% a répondu « Israélien arabe », 11% « Israélien », 13% « Arabe citoyen d’Israël » et 2% « musulman israélien ». Seulement 15% se sont déclaré « Palestiniens, 4% « Palestiniens en Israël, 3% « citoyens palestiniens en Israël » et 2% « Palestiniens israéliens ». 8% des sujets interrogés se sont identifiés comme « Musulmans ».
« Les citoyens Arabes israéliens veulent que leur identité spécifique soit reconnue mais n’ont aucun problème à être liés à Israël », commente Michael Borchard. « En fin de compte, ils s’identifient davantage avec Israël qu’avec un éventuel Etat palestinien ».
73% serait fiers d’avoir un parent à la Knesset
Borchard a également souligné que 63% des citoyens arabes interrogés ont affirmé qu’Israël était un lieu de vie « positif », contre 34% qui le considèrent négativement. Les répondants ont par ailleurs caractérisé le niveau de liberté personnelle dans le pays comme « élevé », de même que le degré de stabilité: « Le niveau de stabilité, de liberté personnelle et de qualité de la vie par rapport aux pays environnants est apprécié par eux », commente Michael Borchard.
Arik Rudnitzky a noté que la moitié des personnes interrogées ne considéraient pas la Knesset comme une institution positive et seulement 35% ont une opinion positive du Premier ministre Benjamin Netanyahu. D’un autre côté, 73% ont répondu qu’elles seraient « fières » si l’un de leur parent était élu membre de la Knesset, contre 16% seulement qui se sentiraient « embarrassés ».
« Le nombre de personnes qui ont répondu positivement sur les questions concernant les institutions est remarquablement élevé », a déclaré le Dr. Itamar Radai, directeur du Programme Adenauer du Centre Dayan de l’Université. « Cela reflète leur désir global d’être davantage intégré à la société israélienne, et d’y participer plus ».
« L’enquête indique que les Arabes israéliens considèrent positivement la participation à la vie politique en Israël », a confirmé Arik Rudnitzky, qui a ajouté qu’à leurs yeux les problèmes urgents sont la criminalité de quartier, la violence et la sécurité personnelle (22%), puis le racisme (20%), les problèmes économiques et l’emploi (15% pour cent). Seuls 13% des personnes interrogées ont déclaré que le conflit israélo-palestinien était leur principale préoccupation (contre 19% en 2015).