Sugihara Chiune, le Schindler japonais
Sugihara, en poste au consulat de Kaunas en Lituanie, est connu pour avoir délivré, entre juillet et août 1940, des visas à quelque 6 000 réfugiés européens, notamment polonais, fuyant le nazisme, malgré les indications contraires du ministère japonais des Affaires étrangères.
Nombre des réfugiés qui furent ainsi sauvés étaient des Juifs, ce qui valut à Sugihara le surnom de « Schindler japonais ». En 1985, le gouvernement israélien lui décerna le titre de Juste parmi les nations. Il est le seul Japonais à avoir reçu cette distinction.
La grandeur de Sugihara tient à son humanité, qu’il laissa prendre le pas sur son rôle de diplomate. Les Juifs qui avaient convergé vers le consulat de Kaunas étaient en grande majorité des femmes et des enfants innocents. Sugihara envoya plusieurs télégrammes au ministère japonais des Affaires étrangères pour insister sur la nécessité de leur délivrer des visas, mais sans obtenir de réponse.
Le ministre de l’époque, Matsuoka Yôsuke, considérait que la participation du Japon au Pacte tripartite rendait impossible la délivrance de tels visas. Mais Sugihara décida « d’agir de façon humaine ». Pour lui, « ne pas délivrer ces visas exposait ces gens au pire. La vie de femmes et d’enfants qui ne prenaient aucune part à la guerre aurait été mise en danger. »
Il se mit alors à délivrer ces visas, mais il lui était impossible d’en préparer plus de deux cents par jour. Jusqu’à la fin août, au consulat puis dans un hôtel après la fermeture de la représentation diplomatique japonaise, il continua à en établir. Au bout du compte, il délivra 6 000 visas.
Parmi les enfants sauvés par Sugihara figurait Leo Melamed, président d’honneur du Chicago Mercantile Exchange.