Rarement on aura vu autant de monde et ressenti autant d’émotion, cet après-midi au cimetière de Pantin. A 69 ans, Alain Sion est mort brutalement, à Bucarest, où il s’y trouvait pour des affaires. Foudroyé, sèchement, seul dans sa chambre, par un AVC.

 

Mort terrible !Insupportable ! Dès l’annonce de son décès ses deux filles Joy et Paola se sont rendues sur place. Mais c’était trop tard. Atroce de quitter son père un jour, et le retrouver le lendemain, mort, dans sa chambre. Il fallait voir les larmes qui coulaient à flot sur le visage de ses deux filles. “Papa, papa, est-ce possible ! Non, je ne veux pas, je ne peux pas le croire. Tu es encore avec nous papa ? Dis-moi oui , oui !” criaient ensembles, ses deux filles anéanties par la douleur. Comme l’était Sabrina, son adorable et dévouée amie qui l’a accompagné jusqu’au bout. Bouleversantes obsèques ! Alain Sion était un ami que j’ai appris à connaître grâce à Pierre Besnainou dont il était le meilleur ami. Et quel ami ! Pierre Besnainou qui réside en Israël, a envoyé un avion privé à Bucarest pour chercher le corps et le ramener au cimetière de Pantin à 14 heures 30 juste au moment de la cérémonie.

 

Sa mort tragique endeuille toute la communauté “tune” de Paris. Chaleureux, ouvert, doté d’un humour pertinent, il connaissait tout sur tout. Toujours prêt à la contradiction, il me provoquait avec ses “et ça tu le sais aussi ! Alors tu réponds pas !” Evidemment, il n’était pas d’accord avec ma réponse et trouvait que j’étais de mauvaise foi. S’engager alors entre nous une conversation interminable, ponctuée de rires interminables. On s’amusait à rebondir sur chaque mot. Oui, je l’aimais. Sa culture m’étonnait. Il avait un air d’intellectuel avec sa barbe blanchie et ses petites lunettes rondes. Adieu mon ami !

 

En fait, un ami qu’on aime ne nous quitte jamais. Il continue de vivre au plus profond de notre coeur. Et pour le revoir, dit-on souvent, il suffit de fermer les yeux. Je les fermerai souvent…. A C