Bonne nouvelle : le pire est à venir ! Par Victor Iyhia Assouline

Bonne nouvelle : le pire est à venir !  

Par Victor Iyhia Assouline

 

« Hélas le futur n’est plus ce qu’il était »

 

Dimanche 1er novembre

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais moi je déprime.

Je déprime grave.

J’ai beau faire de longues marches, nager des heures durant, prendre mon vélo et « faire de la pédale » (expression canadienne) autour de chez moi, rien n’atténue mes frustrations, ma colère, mes doutes et ma peur. Oui j’ai peur.

Je n’ai rien en tête, aucun souvenir, rien à oublier, rien à regretter…

mais mon âme est confinée..

Ce que j’étais je ne le suis plus… C’est évident.

Pourtant, le soleil brille en ce 1er novembre 2020. Je suis dans la palmeraie de Marrakech, au royaume du Maroc, mon pays natal. Mon lit est fait, mon humble demeure est propre, astiquée au vinaigre et à l’alcool. Le petit déjeuner est prêt. Mon linge blanc étendu au soleil sur la terrasse. Je suis gâté.

Hadda, ma femme de ménage, a fait les courses. Elle prépare un tagine d’agneau aux coings pour midi. L’arôme qui émane de la cuisine me remplit de nostalgie et vient caresser mes sens, jusqu’à mon chevalet. Je m’apprête à peindre une heure ou deux, comme tous les jours.

Dans ces conditions, la vie devrait être belle même si elle porte un masque, même si on ne peut plus s’enlacer ou s’embrasser, même si on n’a plus le plaisir de se faire inviter chez les autres ou recevoir des amis.

Avant tout je dois boire l’élixir que Hadda me concocte avec des herbes venues de son village au Sahara.

C’est infect, mais elle insiste que c’est bon pour ce que j’ai, que ça guérit la mélancolie et la dépression et même plus.

Le plus je n’en ai vraiment pas besoin.

En cette période de sécheresse, c’est de la torture.

Autour de la piscine, les vielles milliardaires que j’évite comme la peste et qui me trouvaient génial, disent que je suis devenu distant et morose.

Ma Muse aussi trouve que j’ai changé et que ma joie de vivre s’estompe tous les jours de plus en plus.

Il y a de quoi !

Entre le Covid, les poches vides et les élections américaines,

c’est un vrai cauchemar ce cauchemar !

 D’autant plus que je suis dans cette tranche d’âge qu’on sacrifie pour développer leur fameuse « herd immunity »

Bonjour la compassion !

En parlant de cauchemar, le monde est hors de contrôle. Le virus, le changement climatique, les escarmouches au Nagorno Karabakh, la Californie qui brûle et qui tremble et cette tornade trumpiste avec ses milices armées dans les rues américaines…

Franchement il y’a air de fin des temps.

                            « Il y a des bêtises qu’un homme d’esprit achèterait » Claude de Fusée de Voisenon

Je ne suis pas historien, je n’ai pas fait Sciences Po.

 Je ne suis ni docteur ni sociologue, aucune licence en droit ou… en gauche non plus.

Je ne pourrai pas vous énumérer les énormes dégâts causés par cette pandémie,

ou vous illuminer sur les ramifications du réchauffement planétaire,

encore moins essayer de placer les événements actuels dans leur contexte historique sans me couvrir de ridicule.

Mais je suis juif.

Et comme tout bon juif qui se respecte, je suis armé d’un bon shnaz, une fine intuition, et un grand sens moral.

On dit souvent deux juifs, trois opinions.

Voici la quatrième, la mienne, un peu dans le désordre.

En résumé, aux Etats désunis, les camps se partagent entre les républicains optimistes qui disent qu’en 2021 on va tous manger de la m**de, et les démocrates plutôt pessimistes qui disent que non, il n’y en aura pas assez pour tout le monde.

Trop descriptif peut-être, mais ça a le mérite d’être clair !

Ça simplifie les choses non ?

A ce stade je remets ma casquette de dépressif et j’aborde deux sujets sérieux qui sont à l’origine de mes plus grandes inquiétudes.

Les incidents antisémites aux Etats-Unis, mon pays d’adoption pendant plus de 50 ans, ont pris des proportions alarmantes, et la montée des milices armées, des mouvements nazis et des suprématistes, encouragés -et il faut le dire- par certains propos subtilement ambigus du président américain me font penser que l’âge d’or de la juiverie américaine serait peut-être révolu.

J’ai aussi peur pour l’Amérique elle-même, l’hystérie générée par les machinations et les manipulations politiques sophistiquées ont fait de nous tous de simples marionnettes.

Quel que soit le côté gagnant, la possibilité de batailles dans les rues américaines existe.

Pire, une guerre civile éclate ou pire encore...un coup d’état constitutionnel qui verrait la cour Suprême américaine décider la réélection du Président Américain.

Un tel résultat signalera la condamnation à mort d’une démocratie déjà agonisante…

Oula ! Voilà que je déprime encore ! Hadda ! vite ! ma potion magique !

En attendant que la guerre éclate ou que le virus me surprenne, je vais reprendre mon insouciance et ma joie de vivre.

 

Victorassouline48@gmail.com

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