Hommage a Sidi-Bou par Lucette Krief

Hommage a Sidi-Bou par Lucette Krief

« Sidi Bou » , mot magique dont le seul son ouvre des portes insoupçonnées.Lorsque Patrick Bruel a sorti son disque «le café des délices» tous les ex-tunisiens l’ont écouté avec bonheur, je dirais même avec extase ; car c’est de Sidi Bou qu’il parlait, en chantant !

Eh bien, c’est Sidi Bou Saïd, « la 8ème merveille du monde » disait-on, et à juste titre.Sidi Bou Saïd est un tout petit village, à une dizaine de kilomètres de Tunis, desservie
par un petit train, le T.G.M. ( Tunis-Goulette-Marsa), soit les plages les plus fréquentées au nord de Tunis, lieux de résidences d’été de tous les habitants de la capitale.

Sidi Bou Saïd n’a pas de plage, du moins pas d’accès direct. C’est un promontoire en à-pic sur l’eau, un grand rocher qui domine une baie incomparable.

Dans ce village, toutes les maisons sont blanches, peintes à la chaux et les fenêtres en moucharabieh, sont peintes en bleu d’un bleu vif ; les portes, également bleues, sont ornées de gros clous.Ici tout est bleu, du même bleu que le ciel et la mer.
Et toute personne qui a vu ce paysage y pensera toute sa vie. Car il est un proverbe à Tunis :
« celui qui a bu de l’eau de Zagouhan y reviendra car il ne l’oubliera jamais » ( Zagouhan est la source d’eau qui alimente Tunis) .

Il y a trois choses célèbres à voir à Sidi Bou :
Dar-Zarouk qui domine la baie et dont la terrasse a une vue imprenable !
La villa d’Erlanger, ancienne demeure d’un baron, devenue aujourd’hui un musée
Le Café des Nattes, dont la réputation est mondiale !

C’est un petit café où l’on accède par un grand escalier recouvert de nattes de cordes tressées. C’est le lieu de rencontre le plus prisé, où l’on va boire le thé à la menthe ; le rendez-vous de tous les jeunes et les moins jeunes ; autrefois, calme et serein, il est malheureusement devenu le lieu touristique le plus prisé en Tunisie, avec ses marchands, les voitures, la foule ; et c’est bien dommage !

Je n’ai connu Sidi-Bou Saïd que très tard, car, comme tous les jeunes, j’aimais la mer et la plage.

En Tunisie, les vacances scolaires duraient 3 mois, du 1er Juillet au 30 septembre.

Les familles s’installaient donc pour trois mois ; trois lieux de résidence possibles :
La Goulette « neuve » ou « Vieille » ( celle-ci pour les habitants à l’année )
« Le Kram », essentiellement chéri par les nombreux italiens de Tunis
« La Marsa » divisée en deux, « Marsa Plage » pour la plupart des estivants et « Marsa Résidence « où s’étalait la superbe villa du résident général, représentant de la France en Tunisie. Il y avait aussi « Marsa cube » pour quelques riches bourgeois et certains artistes originaux.

Mes parents avaient choisi « la Marsa » mais plus tard, ils ont préféré « l’Aéroport », petite plage agréable située non loin de l’aéroport.Chaque année donc, sur les routes des plages on voyait défiler des « arabas » espèce de camionnettes tirées par un cheval, sur lesquelles s’entassait tout de ce dont une maison avait besoin (car les propriétaires offraient les meubles, mais rien de plus). Donc, toute la vaisselle, tout le linge, les bassines, les casseroles et tous les accessoires de cuisine étaient empilés sur les charrettes qui croulaient sous le poids. Le pauvre cheval arrivait au but exténué après cette promenade de 10 à 15 kilomètres !
C’était ainsi, cela semblait naturel et personne ne s’en est jamais plaint.

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