En vue de donner plus d'informations sur cette affaire tant controversée , Afkarnet ouvre un grand dossierqui sera alimenté au fur et à mesure par de nouveaux documents historiquesdignes de foi ou de faits nouveaux sur la question de l'évacuation des troupes étrangères du territoire tunisien.
Le même jour, les troupes tunisiennes (armée, police et garde nationale) encerclent la base navale de Bizerte, occupée par les troupes Françaises.
Malgré le blocus maritime et aérien décrété par le gouvernement tunisien, l'aviation française bombardent les positions tunisiennes par des incursions aériennes intensives utilisant le napalm.
Voici dans ce qui suit, le film du déclenchement de la bataille de Bizerte:
Le général de Gaulle prend la décision de ne pas répondre aux doléances légitimes de Bourguiba, Président de la jeune république tunisienne, concernant la question de la base de Bizerte pour montrer au monde qu'il ne céde pas au "chantage"du leader tunisien et ordonne une intervention militaire: l'opération Bouledogue est aussitôt déclenchée.
En effet, la base de Bizerte est considérée, par l'état major français, comme l'un des derniers bastions de leur "butin" de "l'empire français". Ils sont farouchement contre l'abondon de la base navale et aérienne de Bizerte. Ils étaient favorables à un statut quo de la situation des centres militaires français. Ils revendisquent le maintien de la présence française en Afrique du Nord vu la situation précaire de la guerre d'Algérie et l'engagement de l'occident dans la guerre froide.
Le 19 juillet 1961, les hommes du 2e RPIMa parachutés sur Sidi Ahmed pour renforcer la défense des installations françaises étaient pris à partie par les armes tunisiennes. Après d’interminables minutes, le vice-amiral Amman, commandant de la base stratégique de Bizerte, donna l’ordre d’ouvrir le feu. Des combats très violents s’ensuivirent jusqu’au 23 juillet.
Le 19 juillet 1961, à 13 h 30, le gouvernement tunisien fait diffuser par radio le communiqué suivant :
« Le survol de la région de Bizerte et du Sud tunisien à partir de Gabès est interdit à tout aéronef. Cette mesure vise tout particulièrement les avions militaires français qui, de l'aveu du ministre français de l'information, ont opéré et opéreront encore des transports de parachutistes à la base de Bizerte. Les forces tunisiennes ont reçu l'ordre d'ouvrir le feu sur tout avion militaire français violant l'espace aérien tunisien »
La jeune armée tunisienne met aussi en batterie ses canons devant la piste de Sidi-Ahmed et ses mortiers sur les collines de la base, tout en occupant les abords du goulet de Bizerte.
À 17 h 55, Amman est informé par un télégramme du ministère des armées qu'il est autorisé à ouvrir le feu et à riposter à toute attaque.
Au cours de la nuit, il est informé d'un certain nombre de mouvements de troupes autour des enceintes de la base. Il envoie à 22 h 38 l'escorteur d'escadre "La Bourdonnais" protéger le cap Bizerte où des mouvements supposés suspects ont été rapportés.
À minuit et demi, le 20 juillet 1961, alors que l'on confirme que les Tunisiens ont placés des canons et armes automatiques sur les berges sous la conduite du martyr Commandant El Béjaoui, L'amiral Amman reçoit un télégramme qui lui indique que le gouvernement français va essayer « d'arranger les choses ». À 1 h 15, 300 à 400 Tunisiens attaquent avec des grenades incendiaires et des charges explosives la porte de l'arsenal de Sidi-Abdellah. La soi-disant "provocation tunisienne" étant clairement établie bien entendu par les militaires français pro du colonialisme d'antan, Amman donne liberté de manœuvre à l'amiral Picard-Destelan pour faire sauter les barrages que les Tunisiens ont achevé la veille. Une fois les troupes françaises parachutées sur Bizerte, l'opération Bouledogue est remplacée par l'opération Charrue longue, lors de laquelle les forces françaises attaquent les batteries de l'armée tunisienne, et le plan Ficelle, dont l'objectif est de libérer le goulet ouvrant le passage entre la mer Méditerranée et le lac de Bizerte où se trouve la base navale.
Les combats s'engagent au matin à l'arsenal de Sidi-Abdellah et sur la base aérienne de Sidi-Ahmed alors que deux Aquilons mitraillent les Tunisiens : morts, blessés et prisonniers se multiplient des deux côtés. En effet, à partir de 4 heures, l'armée tunisienne déclenche un violent tir de mortiers sur Sidi-Ahmed, tandis que des obus ont déjà endommagé la veille des ateliers et des hangars où sept avions — cinq Martinet et deux Morane 500 — ont été partiellement endommagés. Les Français, pour éviter la catastrophe, ripostent rapidement avec leurs mortiers, afin de créer le désordre chez les Tunisiens.
A la suite du déclenchement des hostilités, le département d'État américain publie dans le même temps un communiqué pressant les deux parties « de cesser immédiatement les combats » mais qui reste lettre morte.
L'amiral demande des renforts devant la résistance farouche de l'armée tunisienne et alors que des milliers de manifestants arrivent devant la porte principale de la Baie Ponty.
6 heures, il décide de déclencher l'opération Collines, destinée à dégager les enceintes de Bizerte de l'étreinte tunisienne car, dit-il, « nous avons maintenant épuisé toutes les possibilités de conciliation. il ne nous reste plus qu'un seul argument : nous allons contre-attaquer puisque nous en avons les moyens ».
À 9 h 30, Bourguiba signe son ordre aux forces armées :
« Le Président de la république tunisienne, chef suprême des forces armées, selon la constitution, vous ordonne de résister avec tous les moyens à l'occupation de la ville de Bizerte par les troupes françaises. Bon courage. Que Dieu vous aide. »
Le 19 juillet 1961, les hostilités ont été déclenchées, à Bizerte, entre l'armée tunisienne et les troupes françaises d'occupation.
C'est une date cruciale dans l'histoire contemporaine de la Tunisie indépendante. Aussi, le déroulement des évènements a boulversé l'actualité de l'époque et a eu des retombées sur les relations tunisio-françaises et sur la vie politique, économique, sociale et culturelle de la Tunisie dans la deuxième moitié du XXe siècle.
la suite du film des opérations militaires et les retombées politiques:
Le 20 juillet 1961: A l'aube, il a été enregistré plusieurs affrontements sanglants à Menzel Bourguiba (Ferryville à l'époque coloniale) entre les paras français qui ont transgressé le blocus imposé par l'armée tunisienne et étaient en dehors de leurs casernes.
Le 20 juillet 1961, la Tunisie procède, à 15 h 23 puis 15 h 30, aux premières attaques aériennes contre des avions français — deux hélicoptères Alouette — qui transportent des renforts sur la base de Bizerte, en l'occurrence deux régiments parachutistes d'infanterie de marine. La première attaque intervient alors qu'un hélicoptère assure un transport entre Sidi-Ahmed et le fort du Kébir, la seconde a lieu au camp du Nador.
Le 21, 22 et 23 juillet 1961, les combats se poursuivent au moyen de l'artillerie, de blindés et d'avions.
De même, des affrontements étaient enregistrées autour de la base aérienne de Sidi Ahmed.
Des raids aériens perpétrés par l'aviation françaises contre des zônes civiles de la ville de Bizerte en utilisant de bombes munis du napalm notamment la centrale électrique et l'espace de distribution de l'eau potable. Ainsi, ils avaient privé la population civile de l'eau et de l'Electricité.
Sur le plan diplomatique, la Tunisie a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec la France.
Au cours de la journée, plusieurs manifestations populaires ont été organisées dans les diverses régions du territoire tunisien exprimant leur stigmatisation de l'agression sanglante des troupes françaises stationnées dans la région de Bizerte et leur soutien au gouvernement et leur disponibilité à protéger notre territoire national. A Bizerte; les troupes françaises ont agressé les manifestants et ont blessé 12 manifestants.
Le 21 juillet 1961: Bourguiba annonce la mobilisation des volontaires pour affronter l'armée française par la tactique deguerilla urbaine et éviter les rassemblements. Aussi, Il a annoncé la décision prise par le gouvernement tunisien de la réquisition des installations pétrolière de la Skhura et l'approbation de l'idée de faire participer des volontaires du monde entier.
La réplique française a été particulièrement violente, faisant plus d’un millier de victimes parmi la population civile selon certaines sources non fondées