LE CHAT DU RABBIN (TOME 9), LA REINE DE CHABBAT, PAR JOANN SFAR

LE CHAT DU RABBIN (TOME 9), LA REINE DE CHABBAT, PAR JOANN SFAR

Cela fait plusieurs années, à présent, que le dessinateur Joann Sfar a lancé son personnage fétiche, le chat du rabbin. Après « La Bar-Mitsva », « Le Malka des Lions », « L’exode », « Le Paradis terrestre », « Jérusalem d’Afrique », « Tu n’auras pas d’autre dieu que moi », « La Tour de Bab-El-Oued », « Petit panier aux amandes », voici « La Reine de Shabbat ». L’action se passe en terre d’islam, comme en témoignent des expressions relevées au fil des pages : « Houya » (Mon frère), « Zarma » (Comme si), « Hmal » ( Abruti), « Slata Méchouia » ( Salade Grillée), « Makroude » ( Pâtisserie nord-africaine) et la référence à des babouches, au oud ( instrument de musique judéo-arabe), à du houmous , des pistaches grillées, à l’eau de fleurs d’oranger, au cumin et au safran . La Reine de Shabbat, c’est la fille du rabbin, Zlabia, du nom d’une pâtisserie mielleuse dont raffolent les Tunisiens.

Le rabbin qui sent un peu mauvais est veuf depuis quelque temps. Dès lors, il a reporté toute son affection sur sa fille, la jolie Zlabia. Et quand cette dernière propose de garder un chat à la maison, le rabbin est perplexe mais on ne saurait déplaire à la chair de sa chair !

Un chat, d’ailleurs, qui a plutôt l’air d’un renard aux yeux verts et..qui parle. Il est même amoureux de sa maîtresse qu’il envisage d’épouser et dont il aimerait être le père de ses futurs enfants !

Comme le dit le rabbin : « On est un foyer très joyeux, très peuplé puisqu’il y a ma fille, il y a moi, il y a le chat et même un perroquet ». Un perroquet qui miaule d’ailleurs.

Mais Zlabia, qui a grandi, aimerait côtoyer des garçons. Elle pense à la yeshiva que dirige son père. « Papa, pourquoi tu les accueilles pas à la maison, tes étudiants ? ». La réponse est sans appel : « Non ». « Noooon ! Mes élèves, je les vois à la yeshiva ».

Dès lors, Zlabia va fuguer, retrouver ses copines et, pour éviter d’être importunée par des hommes dans les rues, se déguiser en garçon en se coupant les cheveux.

Dans cette B.D. fort sympathique, on croise, au fil des pages, le vieux conteur Malka et son lion, les habitants de la ville qui n’aiment pas trop les Juifs, les copines de Zlabia, la chanteuse de cabaret, Oum Tyia et les costauds des quartiers mal famés.

À découvrir.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Dargaud. Octobre 2019. 78 pages. 14,99 euros.

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