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Marine Le Pen, candidate FN qualifiée pour le second tour de la présidentielle, a estimé mardi au marché alimentaire de Rungis que l'abattage des animaux de boucherie sans étourdissement préalable, pratiqué dans l'abattage casher comme halal, "devrait être interdit".
"Quasiment, je crois que 90% des abattoirs sont halal en Ile-de-France", a affirmé Mme Le Pen au pavillon des produits carnés de Rungis, où elle est arrivée à 6H00 du matin. "L'abattage sans étourdissement préalable, je suis désolée, ça devrait faire l'objet d'un étiquetage. D'ailleurs, je pense que l'abattage sans étourdissement préalable, ça devrait être interdit", a-t-elle dit.
Cette proposition figure ainsi dans les 144 engagements de la candidate pour la présidentielle : "Faire de la protection animale une priorité nationale. Défendre le bien-être des animaux en interdisant l’abattage sans étourdissement préalable et en remplaçant le plus possible les expérimentations animales."
En 2012, Marine Le Pen tenait déjà cette position, et avait lancé une polémique en affirmant que "l'ensemble de la viande qui est distribuée en Ile-de-France, à l'insu du consommateur, est exclusivement de la viande halal".
Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a jugé mardi auprès de l'AFP cette position "stupéfiante". "Est-ce qu'il y a besoin de lancer de véritables guerres religieuses en France en disant qu'il faut interdire l'abattage rituel juif et musulman ?", s'est interrogé le chef religieux de la première communauté juive d'Europe.
Les cultes juif et musulman interdisent d'égorger des animaux morts, des pratiques d'égorgement sans étourdissement sont donc autorisées par dérogation pour les rituels casher et halal.
Mais les défenseurs du bien-être animal assurent qu'il est particulièrement cruel d'abattre des animaux conscients.