L'ISRAÉLIENNE NETA ELKAYAM CHANTE À L' INSTITUT DU MONDE ARABE ELLE MET LE FEU AUX PLANCHES

L'ISRAÉLIENNE NETA ELKAYAM CHANTE À L' INSTITUT DU MONDE ARABE ELLE MET LE FEU AUX PLANCHES

Neta Elkayam ! Retenez bien son nom ! Cette chanteuse Israélienne a mis le feu sur les planches de l’Institut du Monde Arabe à Paris, mardi soir, 7 décembre. Ses chansons, sa voix , son orchestre, ont transformé l’Auditorium en Olympia Oriental !

Elle a eu droit à une Standing Ovation à la fin, tant sa prestation fut un succès. De Jérusalem à Casablanca, cette compositrice, chanteuse et musicienne, née à Netivot, en Israël, a une particularité : elle entretient un lien étroit avec le pays d’origine de sa famille : le Maroc.

En effet, elle considère ses origines marocaines comme partie prenante de son identité et n’a de cesse de revisiter en musique cet héritage judéo-marocain, tout en explorant les passerelles entre mélodies pop et jazz, et rythmes d’Afrique du Nord. Elle chante le chaâbi, d'anciennes chansons du patrimoine judéo-marocain. Elle s’en explique: “J'ai aimé le fait que cette musique n'était pas grand public en Israël. J'ai adoré les identités multiples des musiciens juifs qui ont vécu et travaillé au Maroc ... Ils étaient culturellement plus riches que nous, les jeunes marocains en Israël. Je voulais donc intégrer ces « trésors musicaux » dans mon art, les fusionner avec des styles occidentaux qui sont aussi un une partie de moi, pour qu'ils puissent continuer à vivre dans notre culture contemporaine.

Je voulais transformer la culture qui était exclue des livres d'histoire et d'art que j'ai étudiés à l'école, en une culture vivante !”. Elle a essayé d’imposer son style musical en Israël mais elle reconnait que cela est difficile :”Ce n'était pas facile, car en Israël, la musique marocaine est encore étiquetée de « musique conservatrice » et donc, soit elle est catégorisée dans le registre de la « tradition », soit elle fait partie de la Word Music « musique du monde ». Les langues étrangères autres que l'hébreu ou l'anglais sont à peine jouées à la radio israélienne. Ceci étant, le public est différent de l'establishment et du système : il est beaucoup plus ouvert d'esprit et assiste à nos concerts et spectacles.”

Neta Elkayam a conquis un public international en prêtant sa voix à la musique orientale d’Afrique de Nord, et fait vibrer l’axe Jérusalem-Casablanca en montant sur les scènes les plus prestigieuses, entourée de différents orchestres et musiciens de hautvol. Elle a reçu de nombreux prix, notamment le prix ACUM et le prix Sami Michael.

Aussi elle a été nominée aux Ophir Oscars pour son rôle principal dans la comédie musicale Red Fields (Mami), 2019. Ses trois derniers singles : Hak a Mama, classique de la chanson traditionnelle, interprété par la fameuse cheikha juive marocaine Zahra El Fassia dans les années 1920, que Neta reprend dans une vibe hip-hop ; Muhal Nensah, une chanson d’amour des années 1960 de Soliman Al Maghribi (Shlomo Ben Hamu), que Neta et son groupe ont joué et enregistré dans une version électro-jazz ; et Muima, sur un poème de Moshé Benhamou, enregistré dans les années 1970 par la chanteuse Yasmine Al Maghribia, que Neta s’approprie en le nimbant dans une atmosphère musicale contemporaine.

Neta Elkayam s’occupe aussi des arrangements, des textes, et des percussions. Son mari, Amit Hai Cohen, l’accompagne au piano ou de la guitare, Tal Avraham, à la trompette, Gal Maestro, à la contrebasse.

Alain Chouffan

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