MEIHA NOTRE AVOCATE. PAR ALBERT SIMEONI

MEIHA NOTRE AVOCATE. PAR ALBERT SIMEONI

 

Elles ne savaient ni lire ni écrire et pourtant….
Certains hommes les ont choisies parce qu’elles étaient grasses ( dc bien portantes) et blanches de peau. D’autres les ont choisis pour l’argent, le fric. Des mariages certes oui , peu par amour mais beaucoup de raison. Entre gens pauvres, une batania comme dot suffisait, pourvu que la jeune fille soit qadaye ou fahlé ( fille de maison et dégourdis), entre gens riches, laides mais fortunées c’était de bon temps. Ces mariages arrangés duraient toute la vie et divorcer était considérait comme une honte des deux cotés de la famille.

A la maison du temps où...Nous avions une avocate. Une avocate qui défendait notre cause. Ni barre ni tribunal, elle plaidait assise sur son banc (prononcez bank) cosi… Lorsque sa fille maitraisait mal ses réactions ‘...Allaich men ââich ââli, edeq mijénou deb… ! ( Pourquoi, que je ne vives pas aprés lui, son poids est d’or) Et là ‘ la tortionnaire’ prise de remords cessait de nous bastonner car il faut le reconnaître mon frère et moi étions deux ‘ââferets’ ( diablotins) à la maison. Exemple, le lustre nous servait de trapéze et l’armoire de tremplin. Si nous dépassions l’heure qui nous était impartie c est à dire une demi heure avant le coucher du soleil et avant que la rue HAMAOUDA PACHA à la Goulette , en hiver, ne s’éclaire , nous étions certains de recevoir des coups de frottoir. Donc, nous appelions pour nous ouvrir la porte et du balcon, elle nous promettait de ne pas nous frapper, lorsque nous nois présentions devant la porte du premier étage, je mettais SAUVEUR ne avant, genre bouclier afin qu’il reçoive le premier coup de bâton, le second étant perdait en intensité, et là nous courrions nous jeter sous le lit conjugal, non sans avoir reçu un grand coup sur la tête à cause de la barre métallique du dessous du lit. Nous appelions de toutes nos forces notre grand mére afin qu’elle nous sauve d’une situation délicate tout en promettant à maman z’al de ne plus recommencer. Promesse dans l’air. Alors la méme se levait et ‘...THAB TEQTELEM OULIDETI...( tu veux tuer mes enfants) Ah YEJJI...MNIH...TEOUE MA YATCH I 3â'oudou… !’ ‘ C’est bon , cesse, ils ne recommenceront plus…!) Et là comme par magie, les mouvements du bâton du frottoir , tel un faisceau de lumière qui ratisse large, cessaient…

Puis arrivait pour moi, le pénible supplice des devoirs. Pour un chiffre mal posé...UNE CHTEQA...( tape sur la tête) Pour une erreur de retenue...Une SAHTA (un petite raclée)….Pour un oubli de 9 X9 une BRADA ( grande gifle) ...Bref, et jamais je ne pleurais….Si vous savez combien j’en ai reçu de tout cela…. Et la MEIHA, mon avocate ‘...THAB TREDOU TECHTIQA LOULED….YEEJIIIIIII MEL KRAYA...YEKHIR BECH I YOULI TBIB...OULLE AVOUCATOU… ( TU VEUX L ABÊTIR TON FILS...CA SUFFIT DE LA LECTURE….QUOI TU VEUX QU’IL SOIT MÉDECIN OU BIEN AVOCAT…. ?’) ( Je ne fus ni l’un ni l’autre mais VENDEUR DE BELELLAT EN PLASTIC MOUVANTS ( godes).. Et ma tante qui en rajoutait ‘...RASSOU MLEHEM….’ Il a une tête soudée, plombée) Merci Tata Poupée. z’al . Et là je refermais mes cahiers, heureux d’être sauvé par ma MÉMÉ. ….

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