Saliba, Tournier, Mercure : Librairies disparues de Tunis

Saliba, Tournier, Mercure : Librairies disparues de Tunis
Par Hatem Bourial

La mémoire des Maltais de Tunisie reste encore à écrire et de nombreuses pages de cette longue histoire restent à découvrir.

Sur l’avenue de France, au numéro 15, se trouve une petite librairie qui, depuis de longues années, porte le nom de Ali Bouslama.

Cette librairie se trouve au coin de la rue de l’Ancienne poste, qui soit dit en passant menait aux locaux postaux qui y avaient été installés avant la construction de l’Hôtel de la Poste, rue Charles de Gaulle.

Sur cette avenue de France, il existait de nombreuses librairies qui ont commencé à fermer leurs portes au début des années 1970.

Citons pour mémoire la librairie Tournier et la librairie Sakati qui se trouvaient sous les Arcades.

Citons aussi la librairie Ennajah de Hédi Abdelghani, la librairie Saliba et le papetier Japy qui a longtemps eu son enseigne sur cette avenue.

Quant à la librairie Bouslama, elle a une longue histoire commencée en 1878 lorsque Emmanuel D’Amico, un Italien de souche, la fonda en ces lieux.

La librairie allait au long de son histoire changer plusieurs fois de main et sera la propriété de deux associés Fortin et Nierat qui la cédèrent au duo Namura et Bonici.

La librairie deviendra ensuite la propriété exclusive de Louis Namura et portera son nom comme le montre cette carte d’époque.

Né en 1878, décédé en 1932 Namura léguera la librairie à sa veuve. Ce Maltais naturalisé Français aura travaillé toute sa vie dans le monde des livres puisqu’il fut apprenti dans cette librairie dès son plus jeune âge.

Quant à Jean-Claude Bonici, son associé, il est lui aussi d’origine maltaise. Lorsque le contrat de société qui le liait à Namura fut dissous, il resta dans le domaine de la librairie et tiendra boutique à la rue Amilcar et aussi à l’actuelle rue Mokhtar Attia.

Les deux librairies Bonici seront d’ailleurs elles aussi cédées à Ali Bouslama. La première, au 7 rue Amilcar, a abrité une imprimerie et reste visible. La seconde, rue Mokhtar Attia, a été transformé il y a peu en magasin de confection.

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