Une « alya intérieure », les Français juifs fuient la violence des banlieues

Une « alya intérieure », les Français juifs fuient la violence des banlieues

 

Alya ? Tout d’abord qu’est-ce que c’est que ça ? Alya est un mot provenant de l’hébreu ancien qui signifie littéralement « ascension ». L’idée vient du fait que le juif se doit de « monter » à Jérusalem, la ville considérée comme sainte étant située sur une colline. Par la suite, le terme en est venu – dans la diaspora, soit les juifs dispersés dans les nations – à être utilisé dans un sens plus vaste pour signifier l’acte d’immigration en Israël.

L’alya traditionnelle – c’est-à-dire vers Israël – est déjà impressionnante et inquiétante : l’on recense en effet 5000 départs en 2016 et 7900 en 2015 selon Jérôme Fouquet, directeur du département opinion de l’IFOP. Votre âne d’Issacar le sait que trop bien. J’ai en effet vécu 3 ans à Jérusalem et ai pu voir un nombre toujours grandissant de Français juifs dans les rues. C’en était presque ridicule parfois d’entendre parler français tout autour de soi en plein Jérusalem !

Cependant, ici, point question de cette alya traditionnelle, mais d’une alya intérieure. En d’autres termes, certains juifs ne se sentant pas assez en sécurité, mais ne désirant pas pour autant rejoindre un Israël moderne duquel ne coule pas toujours le lait et le miel – les conditions de vie n’y sont en effet pas idéales – immigrent… dans d’autres quartiers ou villes de France. 60.000 juifs d’Île-de-France ont déménagé ces dix dernières années. Notamment pour les XVIe et XVIIe arrondissements de Paris où le nombre de juifs explose.

Pourquoi un tel acte désespéré ? La raison en est toujours la même : la persécution, l’antisémitisme intolérable qui est si prégnant en France :

Selon une étude de la Fondation pour l’innovation politique, publiée en septembre, sur la violence antisémite en Europe, la France, qui compte la plus importante communauté juive d’Europe, présente aussi le plus grand nombre d’incidents violents, estimés à 4092 sur la période 2005-2015. Elle obtient un score bien supérieur à celui des autres pays lorsqu’il est question d’envisager l’émigration, la crainte d’être agressé physiquement et l’antisémitisme.

Tel est l’alarmant constat que communique le journaliste Stéphane Kovacs.

Cependant, plus que des chiffres – qui n’ont souvent que trop peu d’effets sur nous, êtres sentimentaux que nous sommes – l’article rapporte également des témoignages concrets que j’aimerai vous partager. Et ce, afin que nos esprits étant touchés par les chiffres, nos cœurs puissent être ensuite convaincus par des noms et des visages. Cela dit, précisons que les noms ont été modifiés dans l’article.

  • Sophie, Laurent et leurs trois enfants ont dû quitter, en catastrophe, leur pavillon de Romainville, en Seine-Saint-Denis. Après s’être fait cambrioler en mars, cette famille a retrouvé un matin de mai sa voiture pneus, crevés, taguée au tournevis en grosses lettres : « Juif », « Israël », et une étoile de David…

En avril, deux enveloppes avaient déjà été déposées dans leur boîte aux lettres. Avec à chaque fois une balle et des menaces : « Allah akbar boum boum », « À mort les juifs », « C’est bien vous la cible », « La 3e balle est pour toi ou ta famille ». Puis les murs ont été tagués : « Vive Daech. »

  • L’on se rappellera également du meurtre de Sarah Halimi, une retraitée juive orthodoxe, aux cris d’« Allah akbar », en avril dernier.
  • Monique, 87 ans, ne veut plus mettre les pieds dans son HLM de Stains. Fin août, elle a reçu un courrier, « Je vais vous tuer », signé « Ramé ». Elle y voit « Merah », « en verlan ». Sauf que la police, raconte-t-elle, lui a dit qu’« une seule lettre ne suffit pas pour porter plainte ».
  • Alain, lui, vient de quitter Bondy, sa plainte pour « discrimination raciale ou religieuse » a été classée : « sale juif, vive la Palestine », avaient écrit les cambrioleurs au rouge à lèvres sur le mur de sa chambre.
  • Enfin, dernier témoignage : à Marseille, où l’on relève une trentaine d’actes antisémites par an, Yoni, qui porte la kippa, a été agressé en centre-ville un matin de juin. « Un Maghrébin m’a pointé un revolver entre les deux yeux, en me disant “mets-toi à genoux” », raconte-t-il. Comble du comble, Au commissariat, Yoni rapporte la chose suivante : « on m’a demandé s’il avait crié “sale juif”, poursuit-il. Comme ce n’est pas le cas, on m’a dit que ce n’était pas un acte antisémite, et l’affaire a été classée. » Assez révoltant.

Suite à ce dernier exemple, l’on rajoutera que l’article rapporte qu’une étude réalisée par l’IFOP en 2015 souligne que « l’exposition à la violence antisémite est très corrélée au port de la kippa ». 21 % des hommes de confession juive ne portant jamais la kippa déclarent avoir déjà fait l’objet d’une agression antisémite, mais la proportion grimpe à 77 % chez ceux qui la revêtent régulièrement.

L’on terminera la description du phénomène par ces mots de Sophie qui se demande : « Mais qu’est-ce qu’on a fait pour devoir fuir et vivre cachés comme des malfrats ? »

La réponse est simple et malheureuse : le fait même de respirer, d’être liés au Dieu véritable, rien de plus. Certes, les historiens – en raison d’un biais naturaliste rendant leurs études partiellement subjectives en la matière – ne reconnaîtront jamais un tel fait, mais il demeure : les juifs ont de tout temps, en tout lieu et par toute sorte de personnes été persécutés. Certes, ils ont connu des moments d’accalmies, mais ceux-ci ont toujours été soit relativement courts, soit payés par la dissolution du peuple juif dans la population locale (conversion à l’athéisme, à l’agnosticisme, à l’Islam voire au Christianisme).  Quant aux motifs, parlons-en. Ils sont tellement divers et variés que l’on aurait bien de la peine à en élever un au-dessus des autres : de l’antisionisme à l’illuminatisme (système qui défend que les juifs contrôlent le monde et autres conspirations grotesques), tous les motifs revendiqués par les antisémites ne sont que des paravents pour une haine qui est avant tout spirituelle et éternelle de nature. Le peuple juif – nous le savons en tant que chrétiens – était le peuple exclusivement choisi par Dieu dans l’ancienne alliance.

Ainsi si nous souffrons et pleurons pour les Français juifs et les souffrances absolument intolérables par lesquelles ils passent, nous le faisons en sachant que leur calvaire n’aura de fin que quand Jésus, le messie, reviendra. Toute personne, juive ou chrétienne, ayant été associée ou associée de près ou de loin avec le Dieu véritable provoque logiquement la colère et la persécution de ceux qui ne sont pas seulement « neutres » par rapport à lui, mais bien en rébellion, guerre ouverte contre leur Créateur. Certes, le Seigneur, dans sa grâce, permet que l’état français ne soit pas tout à fait insensible à la question juive voire chrétienne et c’est déjà un fait dont on peut se réjouir.

Cependant, tant qu’il y aura des hommes et des femmes, il y aura de l’antisémitisme. Cette souffrance, nous chrétiens, la partageons et la revêtons après Israël, en tant que « l’Israël de Dieu » (Gal 6, 16), « Nous qui appartenons au Christ, et qui sommes le sperme/la semence/descendance d’Abraham ; héritiers selon la promesse. » (Gal 3, 29), « Reconnaissant que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d’Abraham. » (Gal 3, 7), « sachant que bien qu’ils soient la postérité d’Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants ; mais il est dit : En Isaac sera nommée pour toi une postérité, c’est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité » (Ro 9, 7-8). Aujourd’hui, alors qu’il « n’y a plus ni juifs, ni grecs » (Gal 3, 28), que la Jérusalem terrestre n’importe plus, mais que « la vraie Jérusalem est céleste » (Gal 4, 26). Juifs et grecs croyant en Jésus Christ, le messie promis, et réuni dans le cadre de l’Église, sont les personnes constituant seules le véritable peuple élu. Malgré tout cela, n’oublions pas que les juifs qui ont rejeté Dieu et qui ont dès lors été retranchés du peuple de Dieu (Ro 11, 17) continuent cependant à être persécutés en raison de leurs pères et du statut spirituel paradoxal qu’ils occupent encore en ce monde.

Prions pour les Français juifs et manifestons-leur notre soutien et notre amour en ces temps troubles par lesquels ils passent alors que les persécutions se font plus pressantes. Prions que notre Seigneur les protège et les garde, qu’il leur accorde du repos selon sa grâce et sa miséricorde. Cependant, prions par-dessus tout pour qu’ils reviennent à Dieu, leur Créateur, celui qui les aime et qui est « le seul qui a pu obéir pleinement à la Loi », « celui qui s’est fait sacrifice parfait pour nos péchés, lui-même étant sans péchés », « grand-prêtre médiateur d’une alliance nouvelle, complétée et meilleure auprès de Dieu le Père », « celui qui a envoyé le Saint-Esprit promis par Joël », Yeshua HaMashiah, Jésus le Christ.

Merci d’avoir écouté Les fils d’Issacar. Pour retrouver l’intégralité des épisodes, rendez-vous sur le journal en ligne « Infochrétienne » (trois fois w point Infochretienne point com) et sélectionnez « Timothée Davi » dans le menu « Chroniqueurs ».

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Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode des fils d’Issacar qui sera présenté cette fois par Etienne Omnès. Que notre Seigneur puisse protéger les Français juifs et, dans sa grâce, les amenés à la pleine connaissance de sa personne et de l’œuvre de son Fils qui les a aimés jusqu’à la mort, est ressuscité, règne à présent dans les cieux et reviendra un jour sur les nuées pour juger les vivants et les morts.

 

Source :

« Ces Français juifs qui fuient la violence des banlieues » par Stéphane Kovacs, publié le 24 octobre 2017 à 19:30.

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