Le Paganisme est de Retour

Le Paganisme est de Retour

Par Artus, pour www.nuitdorient.com

 

Etre païen c’est ne pas avoir une foi monothéiste, être athée, agnostique, panthéiste, polythéiste ou avoir une foi religieuse liée à la nature. Le mot a été utilisé la 1ère fois sur le paraphe de la tombe d’une jeune romaine morte prématurément, au début du 4ème siècle, Julia Florentina : « née païenne, baptisée chrétienne ».

D’une façon générale, depuis cette époque, on désigne par païen, toute personne qui n’est ni juive ni chrétienne, généralement le paysan attaché à la terre, ou celui qui adore un élément de la nature, la lune, la pluie, l’éclair… ou divers autres dieux liés à la matière. Un païen perçoit des forces mystiques derrière les phénomènes naturels et leur attribue un ou plusieurs dieux pour les expliquer.

Selon le théologien Franz Rosenzweig, la notion païenne de divinité n’a rien à voir avec un Dieu qui se révèle à son peuple par amour. C’est pourquoi le paganisme n’est préoccupé que par la puissance incontestable d’un être supérieur qui peut prendre n’importe quelle forme. En Islam, Allah est perçu comme ayant une volonté insondable et impénétrable à l’esprit humain, déterminant toute action humaine, sans possibilité de questionnement, ni de libre arbitre. Ceci rejoint le paganisme où l’être humain n’évolue pas dans une transcendance en relation avec Dieu, mais à travers une identité forgée par l’ethnicité, la tribu, le pouvoir absolu, avec toutes les soumissions et les conflits que cela entraîne (L’étoile de la Rédemption- 1921).

En fait, le mot « païen » englobe tellement de désignations qu’il est extrêmement difficile de savoir ce qu’il désigne exactement, en dehors de la négation des notions de dieu unique omniscient et abstrait, ayant conclu une alliance avec un peuple d’humains qui s’engagent à suivre certaines règles et au minimum « les 7 lois noahides ».

Le monothéisme adopté par Abraham, sa famille, puis sa tribu a 3500/4000 ans d’âge. Il a été concrétisé par une loi, une morale, une éthique adoptée par le peuple hébreu au Sinaï. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Après avoir donné naissance à 2 variantes prosélytes, le christianisme au 1er/2ème siècle et l’islam au 7ème siècle, le monothéisme originel semble amorcer à travers ces religions filles un retour vers le paganisme d’antan.

Toutes les religions ont des travers païens. Déjà à sa sortie d’Egypte, au Sinaï, le peuple hébreu avait adoré « le Veau d’Or », au moment où Moïse lui apportait « les Tables de la Loi » explicitant le monothéisme d’Abraham. Il faut une bonne discipline et une force de caractère pour pratiquer les règles morales et éthiques de l’Alliance monothéiste. La moitié de l’humanité est sensée le faire.

L’Occident judéo-chrétien est aujourd’hui sous la menace d’invasions islamiques venant d’Afrique et du Moyen Orient. La question qu’on peut se poser est la suivante. Comment se fait-il que certaines populations athées, laïques ou parfois apparemment chrétiennes acceptent de recevoir et de s’incliner devant des Musulmans qui revendiquent un Islam ancestral qui se dit monothéiste, mais qui, dans les faits et la réalité quotidienne n’a plus rien à voir avec le monothéisme d’Abraham et de Moïse ?

Je veux parler de l’Occident scandinave, nordique et plus près de nous, l’Allemagne, et tous les partis extrémistes d’Europe et d’ailleurs qui ont le vent en poupe et gagnent du terrain sur le plan politique. La tolérance et la générosité n’ont rient à voir avec une acceptation de cet Islam, allant jusqu’à l’adoption de ses idées et de son culte, la conversion et même un engagement militaire au Moyen Orient.

Le fait « païen » et la volonté de s’éloigner du monothéisme peuvent expliquer cet engouement. On constate en Occident le développement irrésistible de groupes de pensées et de sectes (Wicca, Gaïa, Asatrù …) revendiquant leur retour à « la nature » et au paganisme (1).

L’islam des ancêtres d’il y a 14 siècles est aussi imprégné de paganisme. On peut noter 5 exemples notoires.

1. Sacrifice humain. Tuer un être humain au hasard en criant « Allah est grand » est un retour vers le dieu des Mecquois « Houbal », dérivé du Baal canaanéen. Il est représenté par un croissant de lune et lié à des rituels autour de la fertilité, le cycle de la lune étant identique au cycle féminin. Le culte de Baal consistait à honorer les merveilles de la nature, la virilité des hommes, la fécondité des femmes, tout en pratiquant des rites orgiaques, la prostitution sacrée et le sacrifice d’êtres humains.

Quand c’est un enfant qu’on tue, on sacrifie à Molokh (2)

2. Esclavage humain. Quand on vend des femmes et des enfants enlevés après chaque razzia, et cela n’a jamais cessé dans les faits, on n’adhère pas aux principes de l’Alliance, mais on retourne au paganisme.

3. La pierre noire. Le pèlerinage à la Mecque qui consiste à tourner 7 fois autour d’un édifice cubique de pierre et de marbre, la Qaaba, et à adorer une météorite n’a rien d’un Islam monothéiste (3)

4. Le drapeau noir de l’Etat islamique. Observez-le bien et lisez de haut en bas (et non de bas en haut comme certains le prétendent) : « Allah est l’envoyé de Mahomet ». Ce qui est une inversion qui montre qu’Allah est une création humaine et qu’un homme est promu comme créateur. Selon l’écrivain syrien Sadek Jalal el Azem, récemment décédé, « bien que l’Islam ait éradiqué le paganisme et liquidé ses bases, le paganisme est resté bien vivant dans son esprit, et les païens continuent à gouverner la pensée musulmane et arabe, en paralysant tous ses mouvements »

5. Quand un homme peut se substituer à Allah qui régit tout sur terre, sans intervention possible humaine, la voie est ouverte à tous les autoritarismes. Presque tous les états islamiques sont autoritaires. Or le paganisme laisse libre cours à l’instinct, sans contrainte, sans contrôle de la raison pour un comportement juste. Les idéologies fasciste et naziese disaient païennes  dans leur lutte contre le judéo-christianisme, et pratiquaient le culte de la force, de la virilité, du chef, de l'État autoritaire.

 

Aucun Occidental ne s’est indigné devant ces sacrifices d’un autre temps, notamment de chrétiens d’Orient, devant le rapt de femmes et d’enfants nigérians ou yézidis pour les prendre comme esclaves ou les vendre comme tels. Personne ne s’indigne quand on défenestre à Paris une femme de 63 ans la nuit, sans motif autre que le sacrifice pour Allah. Personne ne s’indigne quand dans les Universités européennes ou américaines on empêche de parler un orateur invité, avec violence et des méthodes fascistes, sous prétexte d’idées non acceptées ou non politiquement correctes.

Quand un sondage en Grande Bretagne montre que le seul pays qu’un anglais hait après la Corée du Nord, c’est Israël, on comprend que c’est une haine exacerbée du monothéisme d’Abraham et de Moïse, de l’Alliance de la nation juive, et du respect des dix commandements (ou au moins les 7 lois noahides). Mais Marx et Hitler, comme Mahomet, haïssaient les Juifs, pour les mêmes raisons.

Quand plus de la moitié des 11 candidats à la présidence française manifestent directement ou non leur antisémitisme ou leur antisionisme, est-on loin du paganisme ?

La soumission à l’islam a ses bons côtés pour certains (voir Houellebec), car on rejoint aussitôt un paganisme ancestral, sans normes ni contrainte, qui permet tous les excès, sexe, drogue, non respect du plus faible, de la femme, respect du plus fort, autoritarisme.

L’évolution actuelle vers le néopaganisme et l’Islam païen est la conséquence d’excès de la société libérale et capitaliste qui a rejeté les contraintes du monothéisme judéo-chrétien et qui a sombré dans une mondialisation démesurée favorisant cette évolution de la société moderne.

 

Notes

(1) Les néopaganismes d’aujourd'hui sont surtout des courants de pensée « New Age », tout comme les renaissances druidiques ou les cultes germaniques, indifférents au judéo-christianisme.

Dans le domaine philosophique, on considère souvent que la pensée de Nietzsche est un des fondements du néopaganisme, car directement opposée au judéo-christianisme, bien que Nietzsche n'ait voulu fonder aucune religion, ni idéologie.

L’adoration des éléments de la nature est contraire au culte monothéiste qui laisse l’homme maîtriser et contrôler la nature selon ses besoins

(2) L’idole de Houbal, en agate ou cornaline rouge, était dressée dans la Qaaba au-dessus du puits sec dans lequel on jetait les offrandes votives. L'idole en cuivre de Houbal avait une forme humaine, avec la main droite en or. Sa place à côté de la Pierre Noire laisse supposer qu'il devait exister un lien entre elles. L’idole de Houbal serait à l’origine une Pierre Noire. Dans le Coran, Dieu est appelé Seigneur de la Qaaba et Seigneur de la région de La Mecque. Mahomet a détruit 360 idoles et n’a gardé que celle de Houbal. Lors des processions autour du sanctuaire de la Qaaba, les Mecquois criaient « Houbal est Grand ! » et le  pèlerin embrassait ou touchait l'idole. De nombreux spécialistes concluent qu'Houbal n'est rien d'autre qu'Allah, le dieu des Mecquois.

Molokh est à l'origine une divinité liée au monde souterrain, au monde des morts.

(3) Selon le Coran, Adam construisit la Qaaba, mais elle fut détruite par le Déluge. Abraham reçut l'ordre de la reconstruire, ce qu'il fit avec l'aide d'Ismaël. Alors qu'il cherchait une pierre pour marquer l'angle de la construction, Ismaël rencontra l'ange Gabriel qui lui donna la Pierre Noire qui, en ce temps là, était plus blanche que le lait. Ce n'est que plus tard qu'elle noircit au contact des péchés de ceux qui la touchaient (autre version : au contact d'une femme impure). Maximus Tyrius, au deuxième siècle après J.C. disait déjà: "les Arabes rendent hommage à je ne sais quel dieu, qu'ils représentent par une pierre quadrangulaire".
Dans les oasis du Nejd, patrie des al Saoud et du wahabisme, on avait adoré l'idole des Benou Rabia (une pierre noire) avant que Mahomet ne se mette à prôner le monothéisme. D'abord adorée dans le temple de Rodha, cette idole des bédouins du Nedjd avait ensuite été transportée dans la Qaaba de la Mecque.

Vénérer une pierre est typiquement païen. C’est une pratique polythéiste classique de l’antiquité. La pierre de la Qaaba n’échappe pas à cette règle.

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