L'Histoire de Manitou

L'Histoire de Manitou

 

"Léon Ashkenazi naquit à Oran en Algérie en 1922. Il fut l'un des premiers directeurs de l'école d'Orsay près de Paris qui forma après-guerre toute une génération de cadres communautaires et permit de faire renaître, après la Shoah, le judaïsme au pays de Rachi. En 1955, lors d'un premier voyage en Israël avec ses élèves, il rencontra le Rav Tsvi Yehouda Kook, le fils du grand rabbin Abraham Kook qui fut à l'origine de la renaissance du sionisme religieux. "Tout ce que j'avais appris jusque là, dira Manitou, je l'ai revu à travers le prisme d'Israël. En une nuit, de juif, je redevenais Hébreu. La Torah des juifs de diaspora redevint pour moi la Torah des Hébreux. Avant que je connaisse le Rav Kook, je connaissais la Torah. Mais le Rav m'a fait descendre cette Torah sur la terre d'Israël."
 
 
Manitou l'Hébreu  
 
Par Antoine Mercier

La pensée de Manitou

"Léon Ashkenazi monta en Israël en 1968. Il fonda à Jérusalem l'intitut Mayanot et le centre Yaïr grâce auxquels il continua de former de nombreux élèves francophones qui, pour une bonne part, restèrent vivre en Israël. Manitou qualifiait son évolution de « mutation d'identité » : « J'ai vécu cette transformation du peuple comme une histoire personnelle qui se produisait à l'échelle collective". Pour lui, le retour du peuple sur sa terre ne pouvait être seulement considéré comme un phénomène politique classique, mais faisait figure d'événement historique s'inscrivant dans un horizon messianique. Il existe aujourd'hui un paradoxe en Israël. Le pays se développe rapidement. Il étonne chaque jour par ses réalisations économiques et technologiques. Les israéliens restent cependant incertains de l'avenir de leur pays. La population est partagée entre laïcs et religieux. Les uns habitent le pays selon des critères communs comme s'il s'agissait de bâtir un pays comme un autre. Les autres vivent à l'écart de ce développement comme si la réussite du processus de renaissance nationale ne les concernait pas. Toute une partie de la jeunesse israélienne se retrouve ainsi dans une situation quasi schizophrénique. Elle refuse cependant de choisir entre les deux branches de cette alternative et n'aspire ni à l'embourgeoisement dans une citée start-up ni au repli dans un monde passé. Si la pensée de Manitou rencontre un écho de plus en plus puissant, c'est qu'elle ouvre une voie intermédiaire qui autorise la parfaite conciliation de ces deux directions apparemment contraires.
 
L'empreinte du Rav Kook

Dans la lignée du Rav Kook, elle enseigne que le retour du peuple juif sur sa terre ne concerne pas seulement les juifs et Israël mais l'ensemble de l'humanité. Elle décrit l'aboutissement d'un parcours particulier qui a maintenant vocation à rayonner universellement. Israël est appelé a jouer le rôle de peuple de prêtres et de lumière pour toutes les nations que la tradition lui a toujours désigné. Comme le soutient Benjamin Gross : « l’État d'Israël joue le rôle d'une matrice d'unification qui concerne évidemment au premier chef les Israéliens mais implique également tous les autre membres de la famille d'Abraham ». L'aventure sioniste n'est pas un nationalisme étroit mais une ouverture au dépassement de l'identité nationale prélude à l'aboutissement de l'histoire. Fort de cette signification ultime que Manitou enseigne, une génération entière de jeunes israéliens retrouvent à travers l'étude de leur textes un sens pour résister à la pesanteur du présent afin de transmettre une espérance d'avenir en conformité avec le projet de leurs pères." 
 

Commentaires

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54 années 9 mois
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j'ai connu Manitou à l' occasion de ses nombreux passages au foyer Guy Patin où ns l 'écoutions attentivement c'etait une belle personne un homme d'exception   ns ne l oublierons jamais    

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