Tunisie : «Le miracle économique promis n’est jamais arrivé»

Tunisie : «Le miracle économique promis n’est jamais arrivé»

Par Célian Macé et Hala Kodmani - Liberation

Pour le spécialiste du monde arabe Gilbert Achcar, la révolte tunisienne était «prévisible». Et s’inscrit dans le prolongement des soulèvements de 2011

Originaire du Liban, qu’il a quitté en 1983 pour Paris, Berlin et désormais Londres à la School of Oriental and African Studies, où il est professeur de relations internationales et politiques, Gilbert Achcar observe les soubresauts du monde arabe depuis deux décennies. L’auteur de Le peuple veut (Actes Sud, 2013) et Symptômes morbides (Actes Sud, 2017) assume une grille de lecture marxiste des soulèvements de 2011. Selon lui, les protestations actuelles en sont le prolongement logique.

Comment analysez-vous cette nouvelle révolte tunisienne ?

Elle était tout à fait prévisible. Car tous les ingrédients de l’explosion de 2010-2011 sont encore là. Certains facteurs, comme le chômage des jeunes, se sont même aggravés. Ces deux dernières années, on a vu des éruptions localisées se produire un peu partout dans les petites villes, en Tunisie et dans les pays voisins. Ce sont les prémices d’une seconde vague de protestation régionale. Au Maroc, la colère monte depuis l’année dernière. Au Soudan, on assiste à un mouvement de protestation d’une ampleur sans précédent depuis le début de l’année. Même l’Iran a connu une révolte sociale. Tous ces événements ont pour dénominateur commun l’application des mesures recommandées par le FMI : la réduction des dépenses publiques, la diminution des effectifs de l’administration, la suppression des subventions sur le carburant ou les produits de base, etc.

Pourquoi l’Egypte, qui applique ces mêmes mesures, reste-t-elle muette ?

Parce qu’elle sort d’une répression terrible. Al-Sissi maintient un climat de terreur. Les gens sont confrontés à un discours catastrophiste, on leur dit qu’en cas de révolution, leur pays va se transformer en Syrie ou Libye. Mais cette menace ne marche qu’un temps. Il n’est pas impossible que la population égyptienne parvienne à dépasser cette paralysie. La peur d’un scénario à la syrienne n’est pas un argument dissuasif en soi, sauf face à un pouvoir très brutal qui peut faire un massacre. Ce qui n’est heureusement pas le cas en Tunisie. Le ras-le-bol social est plus fort que tout. La répression peut étouffer les mouvements mais elle ne règle rien. Elle ne fait que reporter les problèmes.

En 2011, les printemps arabes mêlaient colère sociale et aspirations démocratiques. Les revendications politiques, cette fois, semblent passer au second plan…

L’explosion a toujours été sociale et politique. A partir du moment où un mouvement social prend une certaine ampleur, il devient inévitablement politique. Mais cela prend des formes diverses. Du temps de Ben Ali, la protestation visait le renversement de la dictature. Aujourd’hui, le ras-le-bol est davantage social parce qu’il y a un vide politique. La gauche tunisienne a pris le train en marche pour se présenter en leader de la contestation, mais la déception de la jeunesse vis-à-vis des partis est évidente. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) aurait pu jouer ce rôle, mais le syndicat n’a pas rempli sa fonction de contre-pouvoir, il a plutôt cherché des accommodements avec le gouvernement. Pourtant, en Tunisie, le mouvement syndical est historiquement puissant et, au niveau de la base, a une réelle autonomie vis-à-vis du pouvoir. C’était un cas unique dans la région. Le malheur est que cette force, au lieu de pousser fortement vers une politique socio-économique radicalement différente, a joué la carte de la concertation et du compromis. Résultat, l’UGTT est aujourd’hui dépassée.

Les choses n’ont pas avancé assez vite, depuis la révolution ?

La révolution de 2011 fut une révolution des jeunes… et elle a produit le président le plus vieux au monde [Béji Caïd Essebsi a 91 ans, ndlr].Il y a quelque chose qui cloche ! Sans même parler d’âge, c’est un homme de l’ancien régime, qui applique les mêmes méthodes, avec les mêmes cercles que par le passé. Avec Ben Ali, les Tunisiens ont éliminé la partie émergée de l’iceberg. Personne n’est dupe en Tunisie : l’ancien régime est de retour. On n’a voulu voir qu’une révolution pacifique et réussie, mais il y a des symptômes évidents d’un profond malaise, en Tunisie. C’est le pays de la région qui a le plus grand nombre de jeunes engagés avec l’Etat islamique, par exemple !

Pourquoi la Tunisie échoue-t-elle, depuis des années, à réduire le chômage ?

Le FMI reste le maître d’œuvre des grandes orientations économiques. Celles-ci ont pourtant permis les conditions de l’explosion de 2011. Le FMI a fait timidement son mea culpa, mais n’a rien changé sur le fond. Depuis 2011, il y a eu des directives encore plus contraignantes d’austérité, de réduction radicale des dépenses publiques, de soutien au secteur privé… La Tunisie l’a fait, l’Egypte l’a fait, l’Iran le fait. Mais de ces thérapies de choc, les populations n’ont eu que le choc et pas la thérapie ! Le miracle économique promis n’est jamais arrivé. Cela ne peut que provoquer une frustration, et une explosion.

Faut-il s’attendre à d’autres éruptions dans les mois qui viennent ?

Ce qu’on a nommé «printemps» en 2011, en imaginant que ce serait passager, est en réalité un processus révolutionnaire de longue durée, avec des hauts et des bas, des accélérations, des confrontations, parfois même des guerres civiles… Il n’y aura pas de stabilité dans la région, à moyen terme, tant que les politiques socioéconomiques ne sont pas radicalement modifiées.

Commentaires

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54 années 9 mois
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Je distingue la différence entre vouloir et être obligé a faire quelque chose.

Voici le début de mes propositions pour notre loi de finance 2018 effectifs (qui est une exagération des fautes du passé et qui nous révoltENT aujourd’hui).

Page 3 article 12 (Les petits crédits a la consommation crée beaucoup d'inflation).
La solution et de les transformé en cartes de crédit pour connaitre la tendance de la demande
Une autre banque : 
-qui offre des crédits a l'investissement 
-qui utilise un vert non vivant légale parce qu’elle opère pour le vert vivant.
-qui est disponible dans tout le pays contrairement a d'autre banque qui ont réussi
-et qui a des problèmes aujourd'hui

Article 13
La république est de mettre tout le monde sous les mêmes lois.
Les impôts a la manière de cette article est une technique qui a réussi a avoir des investisseurs (perdu en Tunisie) 
Mais rappeler vous :
C'est le dernier moutons qui paye surtout dans une atmosphère de crédit a la consommation.
Explication : 
-j'achète des tomates le premier je ne paye pas beaucoup car l'offre est encore plus que la demande.
-Je vends mes tomates le premier je vends plus chère car l'offre est plus petite que la demande.
(Pour développé la Tunisie il faut développer la Tunisie et non sanctionné la Tunisie pour éliminer l'opposition).

Article 14
Les crédits ne sont pas la solution a l'inflation (impression d'argent).
Les appels d'offre sont meilleurs
Il faut au mois 50% + 1millime de participation personnel (des cas de loi qui perd devants l'argent dans le cas contraires).
Mais rappeler vous - je n'ai presque pas de propriété sur ma carte d'identité a ma connaissance.
(C’est vrai pour des gérants d'industrie aujourd'hui).
Un crédit personnel est un peut comme menacer avec prendre l'œil ou la main de la personne si elle ne paye pas.
Il ne faut pas sanctionner les propriétés de la carte d'identité.

Article 15
Excellent : voir mes propositions d'impôts qui vienne du programme nutritionniste (agriculture).

Article 17
Les subventions sont des mesures qui édite l'évaluation de la situation et sont difficilement retirable.
Exemple de mécanisme désactiver et difficilement réactivable si on applique des subventions en général.
Le prix réel du pain à augmenter donc les compagnies vont essayer de produire plus pour faire de l’argent. 
Voir la loi sur les assurances.

Article 18
Je ne connais pas cette loi spécifique et il reste beaucoup d'articles a lires
Les délais d'accès au compte bancaires était essentiel pour l'existence des banques.
des banques non nécessaire a la collaboration 
Dans un régime d'hiérarchie militaire (voir cuba par exemple, tout le monde a un travail et personne ne travail). 
Le privé contre pouvoir du public est garant de quelques liberté
 
Article 19
Bien qu’on n’est pas le dernier mouton qui applique c'est politiques contesté.
Avec l'argent de cette subvention des appels d'offre a des petites compagnies fonctionnelles requises comme pfe 
Avant de donné le diplôme est hautement conseiller.

Article 20
Il faut apprendre a écrire des phrases courtes.
La vie privé est en danger devant un secteur public qui utilise des techniques de secteur privé et refuse les appels d'offres comme contre attaque à l'inflation de l'impression d'argent des crédits.
Rappeler vous : 
- Empreinte de l’argent fini par imprimer de l’argent.
- Une sur impression d’argents fini par diminuer sa valeur. (Trop d’offre, peut de demande)

Article 21
Un excellent titre "absence de contenu par coup de sécurité qui n'est que l'application de délais"
Conseil : Il faut demander votre autorisation cas par cas avants de permettre a une personne de dépenser 
son argent comme il le veut au lieu de le garder dans la banque (impression) ou de vous le donner.
Rappeler vous que la démocratie et la production peuvent être quand la majorité ne ment pas et que vous n'êtes pas 
pour l'anarchie.

Article 22
Coups de sécurité, utilisation de delai pour protéger contre la lecture.

Article 23
Coups de sécurité, il est important d'être juste et de taxer ceux qui pollue le plus. 
(il faut respecter la civilisation)
La civilisation n'élargies pas son territoire alors que l'empire le fait.

Article 24
Coups de sécurité, bien que le titre sonne bien

Article 25
Drôle vous voulez exporter l'huile usée ? Des toilettes ? 
Coups de sécurité, je doute trouver des explications chez l'organisation mondiale du commerce qui donne plus de détails sur la Tunisie que la tunisie...
Quelque personne commence a flagué la Tunisie comme des toilettes qui ont légalisé l'utilisation des eaux usées.

Article 26
Coups de sécurité,

Article 27
Coups de sécurité,

Article 28
Coups de sécurité,
J'ai lu les codes disponibles dans le site officiel je n'ai pas vue le code d'impôt je vais revoir si je le trouve plus tard
Le code militaire non plus (bien que je peux les détruire avec ma simple réalité d'un simple civile no militaires mérite mieux que d'être populiste).
Des syndicats armées qui imposent des lois a des parlementaires civiles sous menace d'armes est une tentative de rébellion armée. 
Un peut de courage, Il faut les illégalisés, bien que les constructions et les familles surtout nombreuses tunisienne ne sont pas nécessaires. 

Article 29
Mettre tout le monde sous les mêmes règles d'impôt est hautement conseiller
Le taux est déjà trop haut bien qu'il est petit devant l'effectif.
Un taux plus petit augmente la production et de ce faite le revenu de l'état en impôt.
Il faut voir l'expérience des autres pays. 
Je croix que c'est vérifier qu'un taux effectif de 20% augmente la production et encore plus le revenu d'impôt.
Théorique : moins que 20% la production est supposer augmenter la production mais pas le revenu d'impôt.
La Tunisie a un problème de production. Elle a moins que la moyenne de 16000$ par habitant de la terre.

 

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