Un nouvel outil propose le décompte de l’Omer dans 49 langues juives différentes

Un nouvel outil propose le décompte de l’Omer dans 49 langues juives différentes

Tout au long des 49 jours entre Pessah et Shavouot, des prières seront publiées en plusieurs langues, dont le ladino, le yiddish ou des langues moins connues tel le judéo-géorgien

Par Andrew Silow-Carroll 

JTA — Il y a 49 jours entre la deuxième nuit de Pessah et la fête de Shavouot, mais qui en fait le décompte ?

Les Juifs du monde entier, en fait, et dans des langues plus ou moins familières.

Le décompte de l’Omer est un rituel ancien auquel le Jewish Language Project redonne vie cette année grâce au Jewish Language Project du Hebrew Union College-Jewish Institute of Religion.

Au cours de ces sept semaines, il publiera chaque jour une version du décompte dans une langue juive vernaculaire différente, allant du ladino au yiddish en passant par des langues moins familières comme le judéo-géorgien ou le judéo-persan.

Ce décompte multilingue de l’Omer est un moyen d’appeler l’attention sur la diversité linguistique juive, de raviver l’intérêt pour des langues en voie de disparition et de mettre à l’honneur la diaspora juive.

« En raison des migrations, des politiques linguistiques nationalistes et du génocide, un grand nombre de langues présentées dans le cadre de ce décompte de l’Omer sont en danger », écrivent Sarah Bunin Benor, directrice fondatrice du Jewish Language Project, et Eden Moyal, son conservateur.

Benor est vice-rectrice de l’HUC-JIR, et Moyal est spécialisé en linguistique et anthropologie à UCLA.

Par le passé, l’Omer (« gerbe » en hébreu) était cette offrande, issue des récoltes et faite au Temple de Jérusalem entre les deux fêtes.

Le décompte quotidien pendant les prières à la maison et à la synagogue a survécu au Temple comme symbole des liens thématiques entre Pessah et Shavouot.

Bien que le décompte soit généralement fait en hébreu, celui du Jewish Language Project se fait en langue vernaculaire, souvent une version judaïsée de la langue locale.

Pour déterminer de quelle manière les diverses communautés effectuaient le décompte, Benor et Moyal ont consulté des documents historiques, des spécialistes de la question ainsi que des locuteurs natifs.

Pour les langues éteintes, comme le judéo-provençal ou le judéo-catalan, le travail a été celui d’un détective et d’un historien.

En judéo-italien, par exemple, le 20e jour de l’Omer sera accueilli par « Oggi e er ventesimo giorno der Ngomer ».

Le Jewish Language Project a vocation à préserver les langues dont le destin est lié aux communautés juives qui les parlent.

« Par exemple, le judéo-esfahani, le judéo-kermani et le lishan didan sont essentiellement parlés par des Juifs âgés qui ont quitté l’Iran pour s’installer en Israël ou aux États-Unis et qui [n’ont] pas transmis leur langue à leurs enfants », écrivent Benor et Moyal.

« Faire une place à ces langues dans ce cadre précis permet de sensibiliser à leur sujet tant qu’il est encore temps de l’apprendre des locuteurs natifs. »

Le décompte sera affiché quotidiennement sur Facebook, Twitter et Instagram, et archivé sur le site Internet du Jewish Language Project.

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