Un souvenir de Pessah, par Robert Blassin (Belhassen)

Un souvenir de Pessah, par Robert Blassin (Belhassen)

 

On en n’a jamais assez, certaines personnes m’ont demandé de republier un souvenir de Pessah.

Je le fais avec grand plaisir.

Bonne fête de Pessah a tous ceux qui ont la chance d’être Tunes et Feujs.

Petit manger.

En ce temps-là, à Tunis, j'étais âgé de 8 ans, la cuisine se faisait dans des marmites ou fait-tout en "terre cuite"

La cuisson, toujours très longue était assurée par un canoun, sorte de petit brasero en argile cuite,  empli de braises de charbon de bois, que l'on ranimait avec la mraouha ou éventail (objet multifonction : rafraîchir les braises ou recevoir la traiha : tannée !)

Le récipient reposait sur les quatre coins, relevés, du canoun.

Pour Pessah, les petites filles  devaient faire la même chose que leur maman pour le soir du Seder.

Des l’après-midi, c’était l’épluchage des légumes pour la cuisine du merveilleux Msoki.

Fèves, cardon, carottes, épinards, artichauts. les quatorze légumes, en petite quantité, étaient coupés, lavés, pour garnir le petit Tajine avec l’agneau, les épices, et posé sur le feu.

D’autre part, un petit Faad, ou tagine de cœur et foie avec son persil, coriandre et curcuma était aussi de la fête.

Ainsi, je pense, que la future jeune fille, était aguerrie pour le futur...

Le soir à l’heure du repas, c’était d’abord la dégustation du petit manger.

Et l’occasion de féliciter les petites futures demoiselles pour leurs talents de cuisinières.

Mais où sont les neiges d’antan ?

Qui s'en souvient?

Robert Blassin (Belhassen)

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