Généalogie des Juifs de Sfax et de Gabès

Généalogie des Juifs de Sfax et de Gabès
Romuald Benard ·
 
PARTIE DE JEUNESSE SFAXIENNE
A Sfax, enfant, je ne crois pas m'être ennuyé souvent. En fait quand je dis "je" je pourrais plutôt dire "nous" car là particularité Sfaxienne était l'amitié qui nous liait entre copains, nous n'étions jamais seuls. Je me souviens que dans notre immeuble situé à la rue de l'Amiral Courbet pas très loin de la gare , nous étions environ une dizaine de gosses dont l'âge variait d'environ deux ans pour les plus grands. Les portes restaient ouvertes et c'était un défilé permanent de voisins qui entraient et sortaient nous visiter où pour une raison quelconque, une bouteille d'huile, un peu de farine, un œuf, ou tout simplement prendre de nos nouvelles. Pas de salamalec, pas de fausse modestie, on était une grande famille et dans une grande famille il n'y a point de gêne.
Nos loisirs se résumaient à des jeux d'images, des billes, des noyaux d'abricots lavés et séchés au soleil, des jeux de sociétés pour ceux qui en possédaient (ce n'était pas à la portée de toutes les bourses), on jouait au cow boy avec des pistolets à bouchon qui faisaient beaucoup de bruit, on était intrépides même un peu fous, on s'amusait à se suspendre le long des balcons, accrochés aux barreaux, ou bien, on laissait tomber une corde du 1er étage et la remontions avec beaucoup de facilité pour certains quand d'autres n'y arrivaient même pas . Les terrains vagues ne manquaient pas à Sfax et le ballon était de rigueur pour des parties de foot qui s'éternisaient parfois jusqu'à tard le soir.
Les anniversaires étaient toujours des évènements que nous n'aurions jamais ratés sous aucun prétexte. C'étaient l'occasion de découvrir les cadeaux des copains et de jouer ensemble juste après avoir goûter le tradionnel gâteau. Combien de ces événements se sont perdus depuis. Le ressenti n'était plus le même quand bien même, nous continuons à fêter ceux de nos enfants en France . Plus tard nous avons connus la liberté de nous éloigner de la maison et c'était la fréquentation des cafés vers l'âge de 15 ans, les ballades en mobylette, en vélo, en solex et pour d'autres d'ailleurs très enviés les motos. Je me souviens très bien des regroupements de jeunes autour de ces "bolides" de l'époque, remplis d'admiration et surtout d'envie.
Le cinéma du dimanche dont la séance de 17h était incontournable, faisait le plein, cétait l'occasion de revoir tous nos amis, grands et petits nous nous retrouvions souvent avec nos parents pour voir le dernier film sorti sur les écrans. J'aimais particulièrement deux cinémas à Sfax, le Rex parc qu'il n'était pas loin de notre domicile, j'appréciais l'odeur particulière qu'il y régnait , odeur de désinfectant pulvérisé avant la séance. Je me souviens de la couronne lumineuse qui surplombait l'écran et qui s'éteignait progressivement . Les premières places en bas, d'environ une dizaine de rangées, au tarif le moins cher, nous étaient réservées car peu onereuses. Leur tarif de l'époque n'excédant pas 130millimes, juste après celles du milieu de la salle, coûtaient 160 millimes les dernières étaient au prix de 200 millimes et celles des "nantis" au 1er étage coûtaient 220 millimes. L'autre cinéma le "Hillal" était situé pas loin de l'entrée de la ville arabe juste après le théâtre municipal que nous avions tous connu. C'était un cinéma tout en longueur, je ne sais pas d'ailleurs s'il existait toujours en 1970 date de mon départ. Je me surprends de vous raconter tout cela sans effort, les souvenirs me reviennent à la pelle . Ces moments là nous les avions tous connus, petits et grands, Sfax était une petite ville mais personnellement je n'en ai jamais eu l'impression. Nous avions encore tellement de choses en commun, une génération unique à traversé le temps de ces années là ! D'aucun diront que c'est la vie que l'on a partout dans le monde, je ne le crois pas ! Aussi bien nos parents, les enfants, la famille, nos amis ont vécu cette époque de plénitude, de bonheur et surtout d'insouciance, remplie de souvenirs qui ne sont et ne seront pas oubliés.
La mémoire étant sélective dit-on, dénominateur commun de tous les Sfaxiens !

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