HELWA YA BALADI SEPTEMBRE A LA MARSA
Comme toujours Paul ressentit les mêmes émotions mais cette fois très amplifiées par la présence de ses amis d’enfance, de sa fille accompagnée de son mari, de ses petits-fils, de son cousin germain, de ses amis tunisiens et de ses amis FaceBook , enfin il allait être entouré de tous ceux qu’il aimait et qui avaient pour la majorité d’entre eux vécu leur jeunesse dans ce beau pays qu’est son pays natal la Tunisie.
Toutes ces émotions résultaient du fait qu’il était entouré de ses amis d’enfance à l’hôtel Dar El Marsa, mais aussi de la présence d’Alex et de Maxime qui vinrent pour la première fois visiter le pays natal de leurs grands parents, et enfin pour l’organisation de ce bel évènement que fut Helwa Ya Baladi qui a consisté en une exposition de ses ouvrages graphiques sur le Tunis de sa jeunesse, suivie de la projection d’une vidéo émouvante relatant le Tunis des années 50 et 60,
enfin, pour conclure cette belle soirée, un délicieux dîner couscous cuisiné par Gérard Moati lui aussi son ami d’enfance, ce dîner fut organisé de main de maître par Gilda et Gérard Moati et servi au Boeuf sur le toit à La Soukra.
Paul eut néanmoins beaucoup de peine pour ceux qui, comme lui, ont vécu là-bas une si belle jeunesse et qui s’interdisent un tel bonheur pour des raisons d’ordre politique.
Cela n’empêcha pas Paul et Monica sa femme de passer du 7 au 14 septembre l’une des plus belle semaine de leur vie.
Furent présents à l’hôtel Dar El Marsa sa fille Laetitia et son mari Christophe, Alex et Max ses petits enfants,
Roland Berrebi son ami d’enfance qu’il n’avait pas revu depuis 60 ans, ainsi que sa charmante épouse Bobbi, Eric Hayat son cousin germain, Guy Haggiag et sa charmante compagne Béatrice, Emelyne son ex épouse et son mari Jean-Claude, ainsi que Janine Stern une amie de longue date.
Paul loua un minibus pendant plusieurs jours avec Camel son sympathique chauffeur qui les conduisit partout, à Sidi Bou Saïd, dans les meilleurs restaurants de Gammarth mais aussi de la Goulette, au Lycée Carnot pour l'événement Halwa Ya Baladi et juste avant l’évènement dans les quartiers de leur jeunesse revoir les immeubles où ils avaient vécu.
Après l’exposition et avant la projection de la vidéo précitée Paul prononça quelques mots dont voici la teneur :
« Je dois vous avouer que je suis ravi et heureux d’être parmi vous ce soir, merci pour votre présence ici, merci pour votre fidélité. Le hasard fait souvent bien les choses surtout si on peut l’aider un peu.
En effet plusieurs générations d’amis sont ici ce soir de la première à l’âge de 8 ans à la dernière à 71 ans. Je ne parlerai que de la première et de la dernière.
A l’âge de 8 ans je connus au petit jardin mon ami Roland Berrebi qui du quitter Tunis à 12 ans pour les US et que je ne revis plus depuis, mais j’ai pu le retrouver il y a 2 ans sur les réseaux sociaux. Il est ici ce soir, voilà pourquoi il faut aider un peu le hasard !
A l’âge de 67 ans je connus Aïda ben Abbes sur FB avec qui je m’exerce dans un groupe de mathématiques et qui devint au fil du temps ma meilleure amie à qui je dois un voyage rempli d’émotions au mois de mai de cette année et qui devint pour moi qui suis fils unique comme une sœur. C’est à elle que nous devons cette exposition dans ce beau lycée. Je dédie cette soirée en son honneur.
Venons en maintenant à la genèse de cette exposition. En réalité j’en vois deux. L’une philosophique et l’autre plus matérielle.
Là jeunesse que j’eus dans ce beau pays comme beaucoup d’entre nous, a été unique dans le temps et dans l’espace. En effet elle a été la première jeunesse d’après guerre, avec la mer et le soleil, les histoires d’amour, ce beau et formidable lycée. On avait cru que cela durerait tout le temps ce qui bien évidemment ne pouvait être le cas aussi comme Milan Kundera l’a dit se souvenir de son passé le porter toujours avec soi c’est comme on dit la condition nécessaire à l’intégrité de soi. C’est en se nourrissant de son passé que l’on peut beaucoup plus aisément se projeter dans l’avenir.
Le deuxième fondement c’est évidemment ce beau et grand lycée qui est le notre. Et qui nous a permis à tous de devenir ce que nous sommes devenus. En ce qui me concerne je voudrais vous raconter deux histoires qui ont marqué ma scolarité et que je relate dans mon autobiographie qui je vous informe est disponible ici à l’IFT et aussi à la bibliothèque du lycée. Elle s’intitule «20 SUR 20 EN MATHS», vous allez vite comprendre pourquoi...
La première anecdote est une énigme arithmétique qui a circulé durant des années à la sortie du lycée Carnot et qui à soulevé débats et incompréhension chez les meilleurs élèves du lycée.
La sortie du lycée était un grand moment et ce à tous les âges. La grosse affluence mettait beaucoup de temps à se disperser, surtout le samedi midi car les discussions allaient bon train. Si peu de sujets étaient relatifs à la classe, plus nombreux étaient ceux préparant des réunions de loisirs du WE sous le beau soleil de Tunis. A cette occasion chez les plus âgés, une drôle d’histoire circulait qui avait donné mal à la tête à plus d’un, et notamment aux meilleurs élèves. Cette histoire est restée une énigme, aux yeux de nombreux d’entre nous, ce qui a eu pour effet de la voir circuler pendant plusieurs années auprès de générations différentes.
On racontait donc que trois jeunes militaires un jour de permission entrent déjeuner dans un restaurant qui servait un menu complet à 10 Francs . Le repas fut excellent, et ils passèrent un très bon moment, d'autant plus que l’aubergiste, militaire à la retraite de son état, sympathisa très franchement avec les trois garçons.
Arriva donc le moment de l’addition, que l’aubergiste établit aisément. Elle était libellée ainsi : 3 Menus à 10 francs = 30 Francs.
Chaque jeune militaire sortit donc un billet de 10 Francs et le posa sur un côté de la table en règlement de leur repas. L’aubergiste prit les trois billets et, comme ils avaient bien sympathisé, posa sur la table 5 pièces de 1 francs à titre de remise. Les 5 pièces n’étant pas partageables en 3, ils mettent chacun une pièce de 1 franc dans leur poche, et les deux pièces restantes furent généreusement remises au garçon de café.
Ce qui fait que la dépense globale se décompose ainsi :
Chacun d’eux a dépensé : 10 Francs sortis de sa poche diminués de 1 franc de remise = 9 francs. Soit au total 3 x 9 francs = 27 francs auxquels il convient d’ajouter les 2 francs de pourboires, ce qui donne un total de 29 francs.
Il manque donc un franc dans cet ajustement : Où est-il ? Où est le franc ?
Mais la vraie question que pose cette énigme, c’est qu’elle comporte dans son énoncé une «arnaque» sous forme de leurre qu’il n’est pas aisé de repérer.
Pouvez-vous m’aider à la repérer dans le texte ?
La deuxième bien plus personnelle raconte dans quelles conditions difficiles j’ai acquis ma compétence en mathématiques prouvant d’ailleurs que les maths peuvent relever d’un combat psychologique.
Dans mon autobiographie je l’ai intitulé les mathématiques sont comme une très belle femme difficile à conquérir.
Je racontais dans quelles conditions très difficiles je pus conquérir les mathématiques en classe de troisième après que le premier jour le professeur m’ordonna de m’installer au fond de la classe et d’y demeurer toute l’année. Mais grâce à mon oncle Victor et à ses conseils méthodologiques le défi fut relevé, car tout en étant resté toute l’année au fond de la classe j’obtins 13 sur 20 au premier trimestre, 14 au second, et 19 au troisième avec le rang de premier de la classe. Il faut dire que tonton Victor qui avait donné des cours à tous ses neveux et nièces n’enseignait que jusqu’à la cinquième car il avait du arrêter sa scolarité en troisième pour cause de guerre ! Mais, excellent pédagogue, il put m’aider efficacement au plan de la méthode.
Pour lire cette histoire dans son intégralité voici le lien : CLIQUEZ ICI
Mais cette histoire eut son épilogue bien des années plus tard :
La voici :
Le 8 ou le 9 juillet 2015 Monica et moi nous nous baignâmes, comme tous les matins, entre 10 heures et midi à quelques mètres sous notre chambre avec vue, au dessus d’une eau claire du golfe d’Amalfi face à Capri. Comme le golfe de Tunis il s’agit bien là aussi d’un endroit paradisiaque.
Ce jour là donc, vers 11 heures du matin mon Smartphone sonna. C’était Maxime mon petit fils qui me dit :
« Pip j’ai eu mon bac avec mention bien avec 17 sur 20 en maths, merci Pip ! » Je le félicitais doublement heureux : En tant que grand père d’abord mais aussi en tant que prof de maths… Bravo Max car de tous mes élèves, ta maman y compris, personne n’avait obtenu un tel résultat au bac, tu peux être fier !
J’étais si heureux de cette excellente nouvelle que j’adressais un texto annonçant la nouvelle à mes amis et cousins en mettant en relief mon rôle de prof de maths sans négliger le bonheur du grand père. Les réponses furent unanimes félicitant tantôt le grand père tantôt le prof de maths. Mais la réponse de Marc mon cousin restera dans l’Histoire. Elle était libellée mot à mot comme suit :
«MERCI TONTON VICTOR»
Voici la video représentative de cette magnifique semaine
Commentaires
tunis
jolie