Israël : Appels à la prière des mosquées limités

Israël : Appels à la prière des mosquées limités

Le Parlement israélien se prononce en faveur d’une limitation des appels à la prière des mosquées

La Knesst a approuvé, mercredi, en vote préliminaire, deux textes qui prévoient, pour l’un, une interdiction partielle et, pour l’autre, une interdiction totale des appels à la prière des mosquées. Des députés arabes dénoncent un projet raciste.

Le Parlement israélien s’est prononcé, mercredi 8 mars, en vote préliminaire, en faveur de deux textes concernant les appels à la prière des mosquées. Le premier, présenté par le Foyer Juif, un parti nationaliste religieux membre de la majorité, prévoit une limitation de ces appels sonores à la journée et les interdit de 23 heures à 7 heures du matin. Il a été adopté par 55 voix contre 47.

Le second, défendu par Israël Beiteinou, un parti nationaliste laïc lui aussi membre de la majorité, prône l’interdiction totale du recours à des haut-parleurs de mosquées dans les zones urbaines. Il a été approuvé par 55 voix contre 48. L’appel à la prière (adhan, en arabe) est récité par le muezzin cinq fois par jour, généralement via un système de sonorisation puissant installé sur les minarets.

Les défenseurs de ce projet invoquent la nécessité de réduire "les souffrances quotidiennes de centaines de milliers d’Israéliens exposés aux nuisances sonores des haut-parleurs des mosquées".

"La Knesset n’est jamais intervenue pour se mêler des cérémonies religieuses juives"
Au cours d’un débat parlementaire particulièrement houleux, le député Motti Yogev du Foyer Juif a assuré avoir été appelé à se saisir de ce sujet par de nombreux citoyens, "dont des musulmans". Il a également affirmé que les haut-parleurs n’avaient "pas toujours existé" et déclaré que "tous ceux qui veulent se lever pour se rendre à la mosquée" pouvaient utiliser un réveil.

Mais plusieurs députés de d’opposition de la Liste unifiée ont dénoncé un projet raciste. Les appels à la prière font partie "d’une importante cérémonie religieuse musulmane et la Knesset n’est jamais intervenue pour se mêler des cérémonies religieuses juives", a, notamment protesté Ahmad Tibi.

"Cette loi ne porte ni sur le bruit ni sur la qualité de vie. Il s’agit d’une incitation raciste contre une minorité nationale", a quant à lui dénoncé Ayman Odeh, chef de file de la Liste unifiée.

En février, le gouvernement s’était prononcé en faveur d’un projet de loi sur "la prévention du bruit des systèmes de sonorisation dans les établissements religieux". Officiellement, ce texte s’appliquerait à toutes les religions. En réalité personne ne conteste qu’il concerne les mosquées. Le président israélien, Reuven Rivlin, s’était prononcé contre le projet, qui a provoqué une onde de critiques et de manifestations dans le monde arabe.

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