Le ministère tunisien de la Culture a annoncé lundi avoir démis le directeur des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) de ses fonctions, dans la foulée d'une édition 2016 controversée. L'intéressé a contesté cette annonce assurant avoir démissionné de son propre chef.

"Le ministère de la Culture met fin à la mission de M. Brahim Letaïef comme directeur des (...) JCC et appelle le comité directeur à présenter les rapports financier et moral dès que possible", a indiqué le ministère dans un communiqué. Le texte ne fournit aucune indication sur les motifs de cette décision.

Interrogé par l'AFP, Brahim Letaïef a contesté cette annonce, indiquant qu'il avait fait part de sa volonté de démissionner dès vendredi sur sa page Facebook. "Je devais la présenter officiellement aujourd'hui (lundi) au ministère, qui n'a fait qu'anticiper", a-t-il ajouté. A la tête du festival depuis l'an dernier, M. Letaïef a déclaré qu'il allait continuer "la tournée actuelle des JCC en région avant de présenter les rapports financiers et moraux et de (s')en aller".

La 27e édition des JCC, festival réservé aux réalisateurs arabes et africains, s'est déroulée du 28 octobre au 5 novembre. Rendez-vous culturel phare en Tunisie, il a de nouveau connu une forte affluence mais a aussi été marqué par des polémiques sur l'organisation, le choix des films en compétition ou encore les conditions d'accueil des invités.
Lors de la clôture, la comédienne algérienne Bahia Rachedi, apparaissant en pleurs sur une vidéo, avait notamment dénoncé une mise à l'écart des œuvres et artistes de son pays.

Brahim Letaïef, réalisateur âgé de 57 ans, avait pour sa part réclamé "un nouveau format, une nouvelle structure et une autre vision afin d'afficher de nouvelles ambitions" pour les JCC. "On ne peut pas continuer à préparer un grand festival" dans les conditions actuelles, avait-il jugé. Lundi, il a dénoncé une "campagne contre les JCC avant et pendant la dernière édition, malgré sa réussite populaire et son ouverture à de nouveaux horizons".