Un Juif de Djerba arrêté par la police tunisienne : La communauté juive de Djerba conteste la saisie de viande avariée chez un citoyen

Un Juif de Djerba arrêté par la police tunisienne : La communauté juive de Djerba conteste la saisie de viande avariée chez un citoyen

 

Samedi soir, plusieurs centaines de membre de la communauté juive de Djerba, kippa sur la tête, sont sortis dans la rue pour dénoncer l'arrestation abusive. Ils ont réclamé la remise en liberté immédiate de Tsion Haddad et l'intervention du chef du gouvernement et du ministre de l'Intérieur. Un tel événement ne s'était pas produit depuis vingt ans dans la plus ancienne communauté juive du Maghreb.

La police a saisi, la semaine dernière, une quantité de viande avariée chez un citoyen à Djerba. L'homme, qui fait partie de la communauté juive vivant sur l'île, travaille comme bijoutier. Cette affaire a pris des proportions d’une certaine ampleur au sein de l'île et a suscité la colère de  plusieurs habitants.

En effet, la communauté juive à Djerba a manifesté contre "les procédures judiciaires entamées à l’encontre de l'homme en question". Dans ce contexte, l’Association tunisienne de soutien aux minorités (ATSM) a estimé, dans un communiqué émis aujourd'hui, que les procédures prises à l'encontre dudit citoyen sont "démesurées" et qu’il s’agit "d’accusations tendancieuses à l’encontre de cet homme de 67 ans".

Selon une vidéo circulant sur la toile, la fille de ce dernier affirme que son père avait acheté un mouton égorgé, afin de célèbrer le jour du Grand pardon (Yom Kippour), mais ne pouvait le consommer étant donné qu'il n'était pas kasher. Il avait donc décidé de le vendre à un restaurateur qui est allé le dénoncer à la police sous prétexte qu'il vendait de la viande avariée.  Selon elle, la police aurait procédé à son arrestation, une information confirmée par l'ATSM.

Cependant, une source sécuritaire assure qu’une grande quantité de viande périmée a été saisie chez ce citoyen. Une si grande quantité qu’elle ne peut-être destinée à la consommation personnelle, d’autant plus qu’une odeur nauséabonde s’en dégageait, nous confie la même source. L’homme a été conduit au poste de la police où un procès verbal a été établi. Selon la source sécuritaire, il serait en liberté à l'heure actuelle.

Le ministère public décidera des suites à entreprendre quant à cette affaire.

 

S.H. et M.G

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14 années 2 mois
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Commentaire de Fradji Guez, très en colère.

Je me suis longuement entretenu ce soir avec Gaby Haddad le frère de Mr Sion Haddad toujours emprisonné à l'heure actuelle.
Je me permets avec l'accord de Gaby de vous rapporter ses propos.
Les faits :
Quelques jours avant Rosh Hashana Mr Sion Haddad a acheté un mouton, le 'vrai' fameux objet du délit ci-joint en photo.
Bijoutier de profession et âge de 67 ans il est propriétaire de 3 points de vente à Houmet Souk et Midoune. Il faut noter que son quotidien est soumis à un certain nombre de pressions de la part de son environnement immédiat.
Revenons en au fait. SION embarque son menu gibier vers l'abattoir l'avant veille de Rosh Hashanah et le présente au Chohet pour pratiquer l'abattage rituel. Après l'intervention du CHOHET il s'avère que le mouton est déclaré non cacher car la lame du couteau comportait une ou des irrégularités probablement dus à l'action d'abattage de l'animal.
Suite à ce constat il est décidé de dépecer le mouton et de ne conserver que les parties avant et arrière de l'animal ce qui représente un peu moins de 12 kg de viande. Les tripes ont été offertes à une amie musulmane de la famille qui a déclaré les avoir consommées avec 'bonheur' et sans aucune incidence sur la santé de sa famille.
Rentré chez lui sa femme a congelé la viande en attendant de passer les fêtes du nouvel an et le shabbat qui s'en est suivi.
Quelques jours plus tard soit le jeudi 28 septembre Sion décidé d'aller vendre les 11,8 kg de viande congelée à des connaissances restaurateurs ou hôteliers. Son 1er contact avec un ami hôtelier et quelques autres restaurateurs ont décliné l'offre car il s'agissait d'une femelle. Bref au final il est accueilli par un restaurateur qui fait mine d'être intéressé, mais ce dernier appelle la police pour le dénoncer. Gaby précise qu'il s'agit d'une personne réputée ne pas aimer les juifs. Sion est donc rattrapé par les flics qui le contrôlent et l'embarquent au commissariat. L'interrogatoire démarre et la viande est posée à l'air libre et ce cinéma s'éternise durant des heures. Le médecin vétérinaire est convoqué et déclare la viande impropre à la consommation. Un PV lui est présenté dénonçant un trafiquant de viande qui cherche à empoisonner de bons citoyens. Ils transmettent l'info au procureur qui demande à le recevoir le lendemain matin, donc la veille de Kippour. De vagues négociations sont initiées avec la famille de Sion et on les rassure en leur disant qu'il sera probablement relâché le lendemain. Donc Sion passe la nuit en garde à vue, son fils Aviel a pu lui porter des médicaments qu'il a pris avec un verre d'eau et une banane. Il a refusé de consommer la Chorba car pas d'appétit au vu des circonstances.
Le lendemain les choses se compliquent car les policiers jouent la montre, ils ne quittent Djerba pour Mednine (50 km) qu'à 15h30 pour rencontrer le procureur à 16h15. Malgré le certificat médical attestant de pb respiratoires et de son diabète il a été décidé de le mettre au trou pour quelques jours avant de juger l'affaire.
Son épouse son frère et son fils se sont rendus dans l'après midi à Mednine pour essayer d'obtenir sa libération, mais ce fut peine perdue.
SION a tout de même été nourri avant l'entrée de Kippour ainsi qu'à la fin du jeune et a pu prendre ses médicaments contrairement à ce qui a été dit et colporte sur FB.
PERSONNE ne l'a roué de coups, il faut arrêter les divagations.
Ce qui est indéniable dans cette histoire c'est que ce monsieur a subi une terrible humiliation et il a été tenu des propos très indignes à son égard. Sans compter de se voir enfermé le jour le plus saint du judaïsme comme un vulgaire malfaiteur.
Il est attendu demain une décision de libération, mais rien n'est encore acquis. Je vous tiens informé.
N'EN RAJOUTEZ PLUS, LA COUPE EST PLEINE.

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