Article du MONDE sur le livre de Laurent Joly: "L'ÉTAT CONTRE LES JUIFS"

Article du MONDE sur le livre de Laurent Joly: "L'ÉTAT CONTRE LES JUIFS"

 

À L'ATTENTION DE MESSIEURS TAL BRUTTMANN ET LAURENT JOLY AU SUJET DU LIVRE DE LAURENT JOLY, "L'ÉTAT CONTRE LES JUIFS", GRASSET 2018

En page 4 du  MONDE d'aujourd'hui anti-daté du 5  Octobre, Tal Bruttmann indique que le livre de Laurent Joly est une "réponse puissante et claire"  aux chantres de la réhabilitation de Vichy, en particulier Eric Zemmour.

Vous trouverez ci-dessous quelques exemples sur des milliers allant à l'encontre des fabulations pétainistes d'Eric Zemmour.

Parmi les Français juifs déportés, ou Français non-juifs ayant des conjoints juifs, plusieurs d'entre eux Français depuis de nombreux siècles:
 

Elisabeth de Rothschild, née Pelletier de Chambure, vieille aristocratie catholique, déportée à Ravensbuck , elle y décéda le  23 mars 1945.

Jean -Louis de Faucigny-Lucinge , mari de  Liliane d'Erlanger  fille du baron Rodolphe d'Erlanger, israélite. Prévenu par la préfecture d'une arrestation et déportation prochaines, car sa femme était d'origine israélite, il vécut dans la clandestinité  jusqu'à la libération. La famille Faucigny-Lucinge descend du roi Charles X par le Duc de Berry.
Un frère du précédent qui épousa la fille du banquier Ephrussi, israélite allemand, vécut aussi dans la clandestinité de même qu'un autre frère, Bertrand de Faucigny-Lucinge qui avait épousé  la princesse Paule Murat, petite fille du banquier Heine, juif allemand.

Béatrice de Camondo et son mari Léon Reinach et leurs deux enfants Fanny et Bertrand, tous morts en déportation à Auschwitz. Béatrice était la sœur de Nissim de Camondo, pilote français mort pour la France en 1917 en combat aérien.

Jacques Hadamard, d'une vieille famille juive du Comtat-Venaissin, membre de l'Institut, professeur à l'École Polytechnique, un des plus grands mathématiciens du 20ème siècle (wikipedia.org/wiki/Jacques_Hadamard), fut prévenu par des amis de son arrestation et déportation prochaines. Le jour même il partit pour la zone libre et à l'âge de 75 ans, dans la neige jusqu'à la ceinture, il traversa la ligne de démarcation pour gagner l'Espagne, le Portugal et finalement les Etats Unis.

Jules Isaac
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Isaac
Jules Isaac naît à Rennes le 18 novembre 1877, où réside alors son père, militaire de carrière, alsacien ayant opté pour la France en 1871. Il est issu d'une vieille famille israélite, dans laquelle l’amour de la patrie a pris le pas depuis des générations de croyances religieuses. Le grand-père de Jules Isaac, cuirassier-trompette dans la Grande Armée, a combattu à Waterloo. Il a été décoré de la Légion d’honneur, tout comme son fils, le père de Jules Isaac, qui a opté lui aussi pour la carrière des armes. En dépit de ses sympathies pro-républicaines, il est nommé chef d’escadron sous le second Empire. Toute sa famille fut déportée.

Raymond Lévy
         La famille du Dr Raymond Lévy, décoré de la Croix de Guerre à 20 ans en 1918. Il a été mobilisé en 1939, médecin des hôpitaux à Reims. Les titres militaires que son père et son grand-père ont acquis sous le Second Empire sont glorieux -> déporté.

Suzanne Reinach, descendante du Reinach, champion d'Alfred Dreyfus aux côtés de Zola, fut déportée à Ravnensbruck. Elle fut l'épouse de Gilbert Cahen- Salvador dont le père fut délégué de la France à la SDN.

Jean Cahen Salvador né le 25 décembre 1908 à Paris, s'évada du Convoi No. 62 parti le 20 novembre 1943 qui l'emmenait du camp de Drancy vers Auschwitz. Il était le fils aîné de Georges Cahen Salvador, délégué de la France à la Société des Nations, SDN. 

Vladimir Jankélévitch entre en 1922 à l'École normale supérieure où il étudie la philosophie ; il y a pour maître Léon Brunschvicg (1869-1944). En 1923, il rencontre Henri Bergson avec qui il entretient une correspondance.

Dès le mois de janvier 1940, il entre dans la clandestinité à Toulouse où il passera les années de guerre (sous plusieurs identités dont celle d’André Dumez). Il est révoqué le 18 juillet 1940 comme n’ayant pas la nationalité française « à titre originaire », puis destitué une seconde fois en vertu du « statut des juifs » en décembre 1940. Toute sa famille fut déportée.

 "Le pardon est mort dans les camps de la mort". Qui a bien pu écrire une telle phrase ? Un philosophe, un Juif, un Français, un moraliste,Vladimir Jankélévitch ?  un survivant sommé de protester sans relâche contre l'indifférence. Sous le titre "L'Imprescriptible", se trouvent réunis deux textes : Pardonner ? et  Dans l'honneur et la dignité, parus respectivement en 1971 et 1948, qui tentent de maintenir " jusqu'à la fin du monde " le deuil de toutes les victimes du nazisme, déportés ou résistants. 
"Si nous cessions d'y penser, (déportés, fusillés, massacrés, torturés, piétinés, offensés), nous achèverions de les exterminer, et ils seraient anéantis définitivement.”

Ces Français juifs ou Français catholiques ayant des conjoints juifs, que Zemmour appelleraient des "Français de souche", sont quelques exemples sur des milliers à être arrêtés et déportés par Vichy vers les camps d'extermination..

 

Avec mes très vifs remerciements à Tal Bruttmann et à Laurent Joly pour leurs remarquables travaux d' "HISTORIENS" sur la persécution antisémite de Vichy

 

Renato Bensasson

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