Les agressions antisémites ont atteint des niveaux alarmants en Europe
En Allemagne, plus de 6.000 crimes et délits antisémites ont été recensés l’an dernier, contre seulement 37 en Espagne. Mais le nombre élevé de signalements en Allemagne « est un bon signe », selon un expert, synonyme de confiance en la justice
Un tour des capitales européennes montre sans conteste une explosion des actes antisémites, particulièrement depuis le 7 octobre 2023, date des attaques sans précédent du Hamas contre Israël et du déclenchement de la guerre à Gaza.
En France, deux frères de 19 ans ont été par exemple été placés cette semaine en détention provisoire, soupçonnés d’avoir abattu un olivier planté en mémoire d’un jeune juif torturé à mort en 2006, Ilan Halimi. En Grande-Bretagne, 26 incidents à caractère antisémite ont été rapportés pour la seule journée du 29 juin, au lendemain d’un concert au cours duquel le groupe Bob Vylan avait appelé à la « mort » de l’armée israélienne, selon l’organisation juive CST.
Seulement 37 cas recensés en Espagne
Quels sont les pays les plus affectés ? Difficile à dire. En France, entre janvier et juin 2025, 646 actes antisémites ont été recensés par le ministère de l’Intérieur. Certes en baisse de 27 % par rapport au premier semestre 2024, mais plus du double comparé à la même période en 2023. En Allemagne, un nombre record de 6.236 crimes et délits antisémites ont été recensés l’an dernier, presque trois fois plus qu’en 2022 selon l’agence de renseignement intérieur. Les autorités britanniques ont quant à elles enregistré 3.528 signalements d’actes antisémites l’an dernier. En Belgique comme en Italie, le nombre d’actes antisémites a doublé en 2024 comparé à l’année précédente.
En Espagne en revanche, le ministère de l’Intérieur n’a recensé que 37 cas l’an dernier.
Mais qu’est-ce qui caractérise un acte antisémite ? Les pays de l’UE ne sont pas tous d’accord sur la définition. Paradoxalement, le nombre élevé de signalements en Allemagne « est un bon signe », estime Felix Klein, premier titulaire depuis 2017 du poste de « commissaire à la vie des Juifs en Allemagne et à la lutte contre l’antisémitisme », car il montre une confiance des plaignants dans la suite donnée à leur plainte.
