Je ne me suis rendu dans le village d’Amona qu’une seule fois. C’était au cours de l’un de mes séjours en Israël. J’ai vu un village juif en terre juive de Judée-Samarie. J’ai vu, comme à chacun de mes passages en Judée-Samarie, que ce village devait se protéger d’agresseurs éventuels, qui, hélas, ne manquent pas. J’ai vu, surtout, que ce village, comme les villes et villages juifs en Judée-Samarie, ne prenait la terre de personne, et que ce village apportait de la vie en un lieu où il n’y avait rien auparavant, depuis longtemps. Et ce doit être dit : la Judée-Samarie est un territoire peu peuplé. C’est un territoire peu développé. C’est un territoire qui, s’il passait sous souveraineté israélienne, offrirait d’immenses opportunités de peuplement et de développement.
Le territoire n’est pas sous souveraineté israélienne, parce qu’après la défaite de la Jordanie lors de la guerre gagnée par Israël contre ses agresseurs arabes, en 1967, le gouvernement d’Israël, à l’époque, avait choisi une politique proposant des territoires contre une paix, qui n’est jamais venue.
Il n’est pas sous souveraineté israélienne parce qu’il y a eu les néfastes accords d’Oslo, la création de l’Autorité Palestinienne, la mise en œuvre de ce qui s’est appelé le “processus de paix” (qu’il vaudrait mieux appeler “processus de guerre”). Et la signature d’un traité de paix entre Israël et la Jordanie, par le biais duquel la Jordanie a renoncé à toute prétention sur la Judée-Samarie, en laissant le territoire comme un lieu dont le statut futur serait à négocier entre Israéliens et “Palestiniens”.
La Jordanie n’a jamais été présente en Judée-Samarie de manière légitime : elle a annexé la Judée-Samarie lors de la guerre de 1948-49, par la force. Elle a perdu ce territoire en se livrant à une guerre contre Israël. Elle avait procédé, après l’annexion du territoire, à une épuration ethnique antijuive. Elle avait distribué des titres de propriété sur les terres de Judée-Samarie, mais ces terres ayant été acquises par la force, ces titres n’ont aucune valeur.
L’Autorité Palestinienne n’a, en soi, pas de légitimité, car elle n’a cessé de violer les accords d’Oslo et de piétiner le “processus de paix”, en se livrant à des actes de guerre et de terrorisme, ou en incitant des criminels à se livrer à des actes de guerre ou de terrorisme. Elle voudrait néanmoins un Etat et que celui-ci repose à nouveau sur une épuration ethnique antijuive, destinée à rendre le territoire Judenrein, comme disait un Allemand monstrueux, que les dirigeants de l’Autorité Palestinienne tiennent en grande estime. Les négociations sont dans une impasse, et un “Etat palestinien” ne verra jamais le jour, chacun le sait, sauf les sourds et les aveugles.
Il est compréhensible que le gouvernement israélien ne veuille pas adopter une attitude excessive vis-à-vis de la Jordanie, au vu du contexte régional actuel. Il n’est pas compréhensible que des titres de propriété jordaniens en Judée-Samarie, sans valeur aucune, soient considérés comme ayant la moindre valeur en Israël.
Il est compréhensible que le gouvernement israélien persiste à gérer un statu quo délicat avec l’entité appelée Autorité Palestinienne. Il n’est pas compréhensible que le gouvernement israélien envisage de démolir un village juif en Judée-Samarie, et fasse ainsi un geste qui ne pourrait qu’être interprété comme une concession et un fragment de victoire par l’Autorité Palestinienne. Ce geste serait d’autant plus incompréhensible qu’aucune concession n’est à attendre de l’Autorité Palestinienne.
Il est compréhensible que le gouvernement israélien entende respecter les décisions de justice. Il n’est pas nécessaire pour autant que le gouvernement israélien applique celles-ci des lors qu’elles reposent sur des titre de propriété sans valeur [Guy, le pouvoir exécutif est subordonné, dans une démocratie, au pouvoir judiciaire. Le gouvernement a donc l’obligation absolue, contrairement à ce que tu prétends, de se plier aux décisions de la justice. Tu n’es pas un juge, tu n’as pas accès à tous les éléments du dossier, et dans ces conditions, te substituer aux juges ou insinuer que ceux-ci n’ont établi leur conviction que sur les titres de propriété jordaniens ne procède pas d’une démarche sérieuse. Ndlr.].
Il est infiniment regrettable que les institutions israéliennes, comme nombre d’institutions humaines, soient très imparfaites.
Israël est une démocratie exemplaire dans une région du monde où les dictatures et les monarchies absolues sont la règle.
La démocratie israélienne ne perdrait strictement rien de son exemplarité en réformant la plus imparfaite de toutes les institutions israéliennes, la Cour Suprême de Justice, qui ne cesse depuis des années de rendre des décisions qui relèvent non pas de la justice et du droit, mais du gauchisme anti-israélien le plus effréné, et qui est, dès lors, une institution très délétère pour Israël [Ce que tu viens d’écrire dans ce paragraphe constitue une insulte à l’Etat d’Israël et à ses institutions. Ndlr.].
La ministre de la Justice d’Israël, Ayelet Shaked, se bat présentement pour que la Cour Suprême de Justice israélienne soit plus conforme au droit et aux intérêts de la démocratie israélienne. On ne peut que souhaiter qu’elle y parvienne.
En attendant, le gouvernement israélien se comporterait de manière juste en laissant vivre Amona, village juif en terre d’Israël, qui ne prend la terre de personne.
Le gouvernement israélien n’a en aucun cas à se faire complice d’un geste d’épuration ethnique antijuive et d’une décision de justice dictée par le gauchisme et non par le droit, et reposant de surcroit sur des documents qui ne sont que des morceaux de papier griffonnés.
La proposition de déplacer les habitants d’Amona pour qu’ils s’installent plus loin était pusillanime. Les habitants d’Amona l’ont rejetée.
La démolition d’Amona, le 25 décembre serait plus qu’un crime, ce serait une faute.
Amona, village juif en terre d’Israël (info # 011812/16)[Analyse]
Par Guy Millière ©MetulaNewsAgency