Le cinema de Sylvain SROUSSI

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En 1962, le jeune SYLVAIN SROUSSI né à Tunis au 105 de L’avenue de Paris, âgé de 18 ans décide de quitter définitivement son pays natal pour Paris. 

Comme la plupart de tous ces jeunes juifs de cette époque équipés d’une valise et de 30 Dinars, l’adolescent sans grand bagage intellectuel, laissant ses parents à Tunis, part donc tenter sa chance là bas de l’autre coté de la Méditerranée. 
Le jeune homme, bien avant de quitter sa chère Tunisie, travaillait guichetier chez son beau frère dans les divers cinémas que ce dernier possédait à savoir le Palmarium, le Mondial, et le Palace. 

Il tenait la caisse. Lors de ces qqs années de vendeur de billets, il se prend de passion pour le cinéma à tel point me dit t’il ‘…Albert, il m’arrivait de voir et de revoir trois ou quatre fois le même film.. !’

A cet âge, combien d’entre nous, n’avons pas eu dans notre délire de ressembler à tel ou tel acteur d’un film américain ou autre. Perso, j’adorais Burt Lancaster et par de là, je me projetais dans certains de ses rôles. 
Sylvain n’avait jamais imaginé qu’un jour, il franchirait le seuil d’un studio. Mais il arrive souvent que le rêve devienne un jour réalité. 

Il débarque donc à Paris à 18 ans avec sa valise et ses 30 Dinars. Il ne connait personne et n’a aucune attache parentale dans cette grande capitale des années 62. Paris à cette époque devait aussi gérer la situation de tous ces rapatriés d’Algérie. Sylvain, tunisien juif , ne rentrait pas dans cette catégorie de français qui prétendait à une aide. 

Son seul compagnon D ieu. Et personne d’autre. Comme on dit chez nous ‘…Tecel ââla rabi ou ââl drayou… !’ Il ne compte que sur Dieu et sur son énergie.
Il loge dans un hôtel de passe du coté du Sentier. Il l’ignorait, ce n’est que qqs jours plus tard qu’il comprit qu’il avait atterri à son insu dans un quartier de putes. 

Les 30 dinars qu’il avait en poche servait à régler sa location mais après… ? Après… ? Alors qu’il passait devant un grossiste de gadgets, Sylvain bien inspiré décide de parler au patron de cette officine. Un juif. Il lui propose de lui fournir qqs gadgets à crédit moyennant quand même un légère avance pour le principe. 

Le patron ayant remarqué la situation précaire de ce jeune décide de l’aider. Il lui fait confiance et lui remet un petit lot de ces gadgets, payable à tempérament. 
Sylvain beau parleur, et surtout fort sympathique n’ira pas très loin pour épuiser Son petit stock. Les filles de joie, au vu de sa gouaille, lui achète ses gadgets. Il se fait donc connaitre parmi ces femmes au sourire charmeur. Flairant le bon filon, il ira créscendo, allant jusqu’à accrocher au revers de son costume, petits insignes et porte bonheur qu’il présentait à cette gente féminine bien génèreuse.

Avec les petits bénéfices qu’il faisait, il pu enfin payer sa chambre et se nourrir convenablement. Il était devenu vendeur à la sauvette dans le quartier du Sentier. Plus tard, il se convertira dans les vêtements, troussautier puis comme vendeur à domicile de livres et autres encyclopédies. Son bagout fait merveille. Bref, notre jeune homme plein de bonne volonté s’adaptait à tout ce qui se présentait à lui, sans jamais rien rechigner. C’était un bosseur. 

Un jour qu’il écoulait ses bibelots en ferraille, il tombe en arrêt devant un groupe de personnes armé de caméra qui filmait une scène de film. Sans hésiter et comme mû par une voix divine, il traverse la chaussée et demande à voir le producteur. Il se propose comme acteur. Et remet même au directeur de la production sa carte de visite. 
Ne croyant pas trop à sa chance, il est surprit le lendemain de recevoir un coup de fil lui annonçant de bien vouloir se présenter pour un rôle. Sylvain bien sur accepte. 
Son aventure cinématographique va commencer. 
 

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