Malgré les menaces, 5778 est une année pleine de promesses pour Israël et les Juifs

Malgré les menaces, 5778 est une année pleine de promesses pour Israël et les Juifs (info # 012409/17) [Analyse]

Par Guy Millière © Metula News Agency

 

La célébration de Rosh Hashana, le nouvel an juif, vient d’avoir lieu. Cela nous donne l’occasion de porter un regard d’ensemble sur le futur des Juifs du monde et sur Israël.

 

A certains égards, il y a lieu à mes yeux d’être inquiet : l’antisémitisme est de retour de façon très nette en divers points de la planète, et en particulier en Europe. Ce retour de l’antisémitisme risque d’être persistant pour des raisons dont j’ai déjà traité : ceux qui combattent l’antisémitisme, individus ou organisations, se tournent presque uniquement contre l’antisémitisme d’extrême droite et laissent de côté l’antisémitisme musulman, qui demeure un tabou, et dont il reste très difficile de parler. Or, l’antisémitisme musulman est l’antisémitisme qui agresse et tue des Juifs aujourd’hui. Impossible d’imaginer un recul de l’antisémitisme tant que le combat contre l’antisémitisme sera hémiplégique et laissera de côté ce qui devrait être aujourd’hui sa cible principale.

 

Une autre source d’inquiétude pourrait être l’évolution des Juifs américains. L’immense majorité de ceux-ci reste à gauche, voire très à gauche, et continue de soutenir un parti, le parti Démocrate, qui, parce qu’il est lui-même de plus en plus à gauche, adopte des orientations de plus en plus nettement “propalestiniennes”.

 

L’une des conséquences de ce phénomène est qu’un nombre croissant de jeunes Juifs américains se détachent du judaïsme (47 pour cent des Juifs américains de dix-huit à trente ans disent ne plus se considérer comme juifs). Une conséquence supplémentaire est l’affaiblissement du soutien des Juifs américains à Israël. En dehors de la Zionist Organization of America [organisation sioniste d’Amérique], que dirige Morton Klein, le principal soutien apporté à Israël aux Etats-Unis vient d’une organisation évangélique, Christians United for Israel (CUFI) [chrétiens unis pour Israël], que les Juifs de gauche américains trainent souvent, très injustement, dans la boue.

 

Ces inquiétudes sont compensées par le fait que les Juifs du monde entier ont désormais un pays, et ce pays, Israël, n’a jamais été aussi prospère et puissant. Il y a certes des pauvres en Israël, et divers problèmes économiques, mais Israël ne peut, hélas, pas fonctionner comme une société vivant en paix, et la situation de guerre incessante entraîne son lot de conséquences.

 

Israël n’en est pas moins un pays dynamique, créatif, innovant, créateur d’emplois et d’entreprises, pleinement tourné vers l’avenir et confiant en son propre futur. Israël est un pays dont le taux de natalité au sein des populations juives est très positif, et reflète une population qui rajeunit, alors que les pays occidentaux vieillissent, et pour ce qui concerne l’Europe, paraissent engagés dans les engrenages d’un suicide collectif.

 

Israël a, face à lui, un ennemi puissant, le régime des mollahs en Iran, qui ne cesse de proférer des menaces génocidaires et qui finance le Hezbollah et le Hamas, soutient le régime d’Assad, et dispose d’unités militaires sur le sol syrien. Mais Israël, depuis le mois de janvier dernier, possède à la Maison Blanche non plus un ennemi perfide – Barack Obama, mais Donald Trump, un ami sincère dont l’amitié est indéfectible. Et Trump a fixé des lignes rouges aux mollahs iraniens, qui savent qu’il serait très périlleux pour eux de les franchir.

 

Israël se repose sur une armée qui est la plus avancée technologiquement du Proche-Orient et l’une des plus avancées technologiquement au monde, et cette armée peut compter sur le soutien de l’Armée américaine. Les mollahs iraniens le savent aussi. L’Etat hébreu peut en outre compter sur la neutralité bienveillante de Vladimir Poutine, qui, tout en plaçant ses pions sur l’échiquier mondial et tout en étant allié de l’Iran, ne se conduit pas en ennemi d’Israël, et sait sans aucun doute dire aux mollahs iraniens qu’il est hors de question qu’ils aillent trop loin.

 

Israël a, enfin, un Premier ministre qui compte parmi les grands hommes d’Etat et les grands stratèges du monde contemporain, Binyamin Netanyahu. Celui-ci travaille en synergie avec Donald Trump sur tous les dossiers essentiels, à commencer par le dossier iranien.

 

Netanyahu a su mettre en œuvre un rapprochement entre Israël, plusieurs pays d’Europe centrale, d’Afrique, d’Amérique latine et les pays sunnites du statu quo (émirats du Golfe, Arabie Saoudite), tout en renforçant la coopération avec l’Egypte. Et cela compense l’hostilité sournoise de l’Europe occidentale et de pays tels que la France et l’Allemagne aux dépens d’Israël.

 

Il a su mettre la “question palestinienne” à l’arrière-plan, sachant fort bien qu’elle n’est pas du tout la question centrale pour Israël et le Proche-Orient aujourd’hui.

 

Globalement, malgré les sources d’inquiétude, malgré l’existence de menaces, parce que Donald Trump est à la Maison Blanche, parce qu’Israël est ce qu’il est, parce que Binyamin Netanyahu est Premier ministre d’Israël, la situation des Juifs du monde n’a jamais été aussi bonne depuis des siècles. La situation d’Israël n’a jamais été aussi bonne depuis la (re)fondation de l’Etat du peuple juif.

 

Je n’ai pas parlé du harcèlement que subissent Binyamin Netanyahu et les membres de sa famille. Ce harcèlement est vil et indigne.

 

Ce harcèlement (qu’on peut rapprocher de celui subi par Donald Trump aux Etats-Unis) est un signe de faiblesse de la gauche : ce qu’elle ne peut obtenir par les urnes, elle tente de l’obtenir par d’autres moyens. Ce harcèlement participe d’une attitude de perdants.

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