Amy Winehouse, aux extrêmes de l'art par Michel Arouimi

Lectures de Jean-Pierre Allali - Amy Winehouse, aux extrêmes de l'art par Michel Arouimi

 
 

Au fil des ans, Michel Arouimi nous propose des biographies de vedettes. Après Françoise Hardy, Mylène Farmer, Christophe ou encore les Rolling Stones, voici Amy Winehouse et son génie poétique.

Amy, la « petite juive » qui arborait souvent une Maguen David à son cou, mais aussi « la petite meuf londonienne » qui se voulait « easy going » avec un côté je-m’en-foutiste exaspéré. Du chewing-gum maché pendant les interviews au besoin intempestif d’uriner, en passant par les vomissements, l’alcool, la drogue et la boulimie tant alimentaire que vestimentaire, les tatouages et les piercings, elle poussa à l’extrême le dédain des conventions et des artifices. Attirée par le bouddhisme, elle n’en resta pas moins fidèle à la religion de ses ancêtres. À propos de son judaïsme, elle aimait dire : « La judéité, pour moi, c’est d’appartenir à une famille unie. Pas d’allumer des bougies ou réciter une prière au début des repas ». Cela ne l’empêchait pas de fréquenter sa synagogue, d’embrasser régulièrement la mezouzah fixée sur le linteau de sa porte et d’attendre avec impatience le traditionnel repas du chabbat en famille.

Son œuvre musicale est impressionnante, de « Back to Black » à « Il était temps » en passant par « Gatsby le magnifique », « Frank », « In my bed » ou encore « Take The Box » mais, pour l’anecdote, on relèvera un CD de Noël avec des chants juifs (2006) et une émission de radio intitulée : « Deux Juifs autour d’un sapin de Noël ».

Elle avait un frère, Alex et a été mariée à Blake Fielder-Civil. Le père d’Amy, Mitch Winehouse, publia après sa mort en 2011, une biographie de l’artiste. Sa mère, Janis, fera de même deux ans plus tard.

Née à Londres le 14 septembre 1983, elle est morte le 23 juillet 2011 après un ultime concert donné à Belgrade, au Kalamegdan Park, le 18 juin. Amy Winehouse a été incinérée. Interrogé sur cette pratique refusée par le judaïsme, le Grand rabbin Haïm Korsia a proposé cette explication : « C’est peut-être la volonté de faire disparaître son corps et ses nombreux tatouages ».

Michel Arouimi, qui, d’une certaine manière, s’identifie à Amy, décortique, au fil des pages, ses vidéo-clips et ses chansons. Les références à Arthur Rimbaud sont fréquentes et le philosophe René Girard est souvent appelé à la rescousse.

Une petite anecdote parmi bien d’autres : Amy avait pour compagnon un canari nommé Ava. Par inadvertance, elle oublia de le nourrir et le bel oiseau mourut d’inanition. Elle ne se le pardonnera jamais.

Quelques illustrations agrémentent cette étude intéressante.

Jean-Pierre Allali
(*) Éditions du Camion Blanc. Août 2022. 270 pages. 28 €.

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