Histoire des « Bnat Chemama »

Histoire des « Bnat Chemama »
 
Bnat Chemama (également orthographiée : Bnat Samama, anglais : Chemama Sisters) étaient des chanteuses et danseuses juives tunisiennes.
 
Elles s'appelaient Kammouna, Mannana, Bibiya et Bhayka .
 
Voici leur grand succes Zine Ezzine :

 
Les photographies les montrent avec des pantalons bouffants coquins, leur mise en scène et leur talent leur assurant une célébrité entre les années mille neuf cent cinq et mille neuf cent vingt : elles sont ainsi de toutes les fêtes des familles tunisoises. Installées avec leur mère dans un hôtel particulier de la rue de l'École à Tunis, elles suscitent la convoitise de chevaliers servants et obtiennent un succès tel qu'elles reçoivent des propositions de la part de maisons de disques, comme celle de Fella Nataf, et enregistrent plusieurs de leurs succès.
 
Musiciennes par leur éducation familiale, considérées comme belles et talentueuses, elles fondent alors une troupe musicale (aouada) pour se produire sur scène malgré les réticences de leur famille conservatrice.
 
On raconte qu'elles font de l'ombre à Leïla Sfez, qui est de moins en moins sollicitée et doit se résigner à s'occuper de l'éducation musicale de sa nièce, Habiba Msika.
 
Les sœurs chantent en chœur et dansent, régulièrement accompagnées par le violoniste Kaylu.
Bien que ce groupe ne soit pas resté dans la mémoire populaire d'aujourd'hui, il est considéré comme le pionnier de la chanson simple et légère du début du XXe siècle et le précurseur de la musique populaire avec le début des enregistrements vocaux.
 
Les enregistrements et documents qui racontent l'histoire des sœurs Chemama sont rares. La dernière des Bnet Chemama décéda en 1935.
 
Discographie:
-Ezzine Ezzine
-Lbnat Chemama
-Tabkaw Ala Khir Ya Syadi
-Dir El Khamr Fi Al Kass
-Taher Ya Motahir
-Ala Jannat
Source des photos : Collection du Sheikh Khamaies Al-Tarnan, receuillies par Dr Saleh Al-Mahdi et publiées par l'Institut Rashidi de la musique tunisienne en 1981, p. 88.
(Photos coloriées par mes soins)
Références :
•Hamadi Abassi, Tunis chante et danse : 1900-1950, Paris, Du Layeur, 2001, p.47.
•Mohamed Garfi, Musique et spectacle, le théâtre lyrique arabe : esquisse d'un itinéraire (1847-1975), Paris, L'Harmattan, 2009, p. 502.
•Amnon Shiloach, Multifaceted Music and Identities (p. 482).
•Eyal Bijaoui, Retour à l'âge d'or : où sont passés tous les Juifs qui ont réussi dans les pays arabes ?
•Haykel el Hazgui, Cheikh Afrit et la Musique des Juifs de Tunisie, 2015.

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