« Juive-Arabe, comment je me suis réconciliée avec mes identités »

« Juive-Arabe, comment je me suis réconciliée avec mes identités », une série radio

La documentariste Cléo Cohen, qui explore l'histoire, la mémoire et le refoulement, interroge des jeunes et sollicite le regard de chercheuses

Par Times of Israel Staff   

Se dire, se penser et se vivre Juif-Arabe aujourd’hui : tel est le thème d’une récente série de l’émission « La Série Documentaire » sur France culture.

Dans ces quatre épisodes de « Juive-Arabe, comment je me suis réconciliée avec mes identités », la documentariste Cléo Cohen s’interroge sur cette identité et rencontre des descendants de la diaspora juive nord-africaine, qui partagent sa quête d’une réconciliation avec la part maghrébine de leur héritage, et ceux qui sont restés au pays. Elle revisite l’histoire du colonialisme, du sionisme et des nationalismes arabes, de Paris à Tunis.

Elle vient ainsi interroger l’histoire, la mémoire et le refoulement, et sollicite le regard de chercheuses.

« J’ai grandi dans une famille juive dans laquelle personne n’était d’accord ni sur l’existence de Dieu, ni sur l’analyse du conflit israélo-palestinien, ni sur comment faire la prière le soir de Pessah, la Pâques juive. Du coté tunisien, il fallait se méfier des Arabes. Ma grand-mère, pourtant, parlait arabe, avait des amies arabes, ne jurait que par le couscous et passait tous les shabbats en djellaba. Mais on était Juifs, nous. Du côté de ma famille algérienne, mon grand-père avait milité pour l’indépendance, défendu des membres du FLN condamnés à mort, et espéré devenir algérien. Mais il était Juif, lui aussi », écrit-elle.

« Alors, pourquoi n’étaient-ils pas des miens, et moi des leurs, les Arabes ? Pourquoi ce sentiment si fort que l’arabité et la judéité étaient impossibles à conjuguer ? »

Face à ces constats, elle a ainsi décidé d’enquêter sur la façon dont les identités juives-arabes sont devenues des « oxymores ».

« Parce que je ne supporte plus les approximations, les reconstructions, les dénis et les trous, tant des récits nationaux que de l’historiographie, longtemps elle-même victime de biais coloniaux. Et parce que je crois en la nécessité politique de construire un discours qui réaffirme la part ‘arabe’ de l’histoire juive, et la part juive des États-nations dits ‘arabes’. »

Les quatre épisodes de la série radiophonique s’intitulent : « C’est où, ‘chez nous’ ? » ; « Retrouver son histoire » ; « Restés au Maghreb » ; et « Se réinventer en Tunisie ».

Cléo Cohen avait sorti l’an dernier le documentaire « Que Dieu te protège », qui suivait ses grands-parents séfarades, originaires d’Algérie et de Tunisie. Dans celui-ci, elle se questionnait déjà sur son identité de jeune femme séfarade et son lien avec ses pays d’origine.

Le 1er février prochain, de 19 à 21h, elle sera à l’auditorium du Musée d’art et d’histoire du judaïsme, à Paris, pour présenter le documentaire radiophonique. Elle sera accompagnée de Sonia Fellous, historienne, et Jonas Sibony, linguiste.

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