La facilité trompeuse de la situation stratégique d’Israël

La facilité trompeuse de la situation stratégique d’Israël (011907/18) [Analyse]

Par Stéphane Juffa © Metula News Agency

 

Une petite mise au point pour commencer cette analyse : Israël n’a aucune crainte militaire concernant une double voire une triple confrontation simultanée avec le Hamas, le Hezbollah, la Syrie ou l’Iran. Même, et c’est une considération purement théorique, car elle semble plus éloignée que jamais, un conflit limité avec le contingent russe dans la région se terminerait par une victoire rapide de Tsahal, tant sa supériorité dans tous les domaines est aujourd'hui écrasante.

 

Concernant le corps expéditionnaire de Poutine, il est évident qu’un affrontement équivaudrait à une victoire à la Pyrrhus, car il placerait l’Etat hébreu dans une situation de conflit ouvert avec la seconde plus grande puissance mondiale, ce qui serait une forme de suicide. Ceci explique la raison pour laquelle la plus grande prudence est de mise, et même la prise de certains risques, afin d’éviter des accrochages accidentels. A ce titre, une grande maîtrise s’impose alors que les deux aviations, en ordre opérationnel, se croisent plusieurs fois par jour et par nuit dans les ciels de Syrie et du Liban.

 

Reste que les deux pays font le nécessaire pour éviter tout incident. Plus encore, ils se sont mis d’accord afin que le régime de Damas puisse réoccuper toutes les positions qu’il occupait face à Israël avant le déclenchement de la Guerre Civile, pour qu’il ne pénètre pas dans la zone de désengagement sur le Golan, et pour que la ligne de séparation Alpha, qui n’est pas reconnue internationalement comme la frontière entre Israël et la Syrie, soit sanctuarisée comme telle.

 

Plus encore, Moscou s’est engagé à éloigner l’Iran d’au moins 80km de la ligne Alpha, et laisse le Khe’l Avir frapper à sa guise les positions de la République Islamique, même dans la profondeur de la Syrie, même sur des aéroports où le contingent russe est également présent.

 

A propos des attaques contre les Gardiens de la Révolution khomeyniste, nous avons obtenu des images satellites exclusives montrant à la fois l’emplacement de l’entrepôt d’armes et de munitions qui a été oblitéré dans la nuit de dimanche à lundi sur l’aéroport de Nayreb, dans la banlieue d’Alep, ainsi que celui qui avait été détruit au même endroit, lors d’un précédent raid, le 30 avril dernier.

 

Nous avons aussi appris de sources syriennes non-gouvernementales que, contrairement au communiqué proposé par l’agence d’information d’al Assad, SANA, qui affirmait que l’attaque de dimanche n’avait fait que des dégâts matériels, 17 personnes ont péri lors de celle-ci, dont 9 Iraniens et 3 Libanais, toutes liées à l’activité militaire.

 

Dans le Golan syrien, l’Armée gouvernementale, soutenue au sol et dans les airs par la Russie, et renforcée par des soldats iraniens et des miliciens libanais, tous vêtus d’uniformes syriens, a réoccupé 80% du territoire qu’elle contrôlait avant la Guerre Civile. De jour et de nuit on entend jusqu’à Métula, à 55km des principaux combats, le bruit des bombardements.

 

Jusqu’à maintenant, l’Armée d’Assad n’a pas mis un pied dans la Zone de Séparation démilitarisée désignée par l’accord de désengagement de 1974. Elle n’a pas non plus bombardé les réfugiés qui s’y trouvent, dont le nombre a encore augmenté ces derniers jours de quelques milliers, pas plus que les positions de l’Armée Syrienne Libre qui s’y est en partie retranchée.

 

A notre avis, Assad n’essayera pas de franchir la ligne Bravo ni de mener des opérations au-delà d’icelle. Ce, d’une part parce qu’il en a reçu l’ordre très ferme de la part de Poutine, d’autre part, parce qu’il est satisfait de pouvoir reconquérir cette région sans opposition de Tsahal, et, finalement, parce que tout le monde sait pertinemment, car cela a été dit et répété par le gouvernement et l’état-major hébreux, que la violation de la Zone de Séparation démilitarisée entraînerait une réaction massive et déterminante de l’Armée israélienne.

 

Or Jean Tsadik s’est livré à une simulation [war game] pour savoir ce qu’il adviendrait lors d’un affrontement entre les deux concentrations militaires qui se font face dans le Golan à une quinzaine de kilomètres de distance, et dans leur déploiement actuel (sans l’apport de renforts substantiels et sans participation de la Russie). Il en découle que l’engagement ne dépasserait pas 4 ou 5 heures, que toute l’armée ennemie serait anéantie, et que Tsahal s’expose à perdre, au maximum, une quarantaine de combattants. De plus, selon Jean Tsadik, il n’existe pas de scénario alternatif, dans lequel d’autres belligérants pourraient intervenir du côté syro-iranien (sur le Golan) ou dans lequel le tyran de Damas pourrait toucher des armes supplémentaires ayant la capacité de modifier l’issue de l’éventuelle bataille.

 

Sur la frontière israélo-libanaise, la situation est calme et un embrasement imminent n’est pas à l’ordre du jour. En cas de guerre généralisée entre l’Etat hébreu et le Hezbollah, Israël risquerait la vie d’un millier de personnes au maximum (3 000 en considérant le "scénario du pire"), civiles et militaires confondues, et le Hezbollah n’existerait plus à la fin des combats. La durée et la complexité d’une telle guerre dépendraient de plusieurs variables, comme l’attitude de l’Armée nationale libanaise et celle des milices sunnites, druzes et chrétiennes. Jean Tsadik évalue la durée globale d’un tel conflit, en tenant compte des hypothèses les plus vraisemblables, à deux semaines, compte tenu des forces et des complexités actuellement prévisibles et sans complications.

 

Le front le plus préoccupant et le plus chaud pour Tsahal est actuellement Gaza, face au Hamas et au Djihad islamique. Tant en termes stratégiques que tactiques, Israël n’a rien à craindre des capacités de nuisance des milices islamiques de l’enclave palestinienne ; le Hamas et ses alliés ne disposent pas des moyens nécessaires pour effectuer des gains territoriaux, pour détruire une part significative des infrastructures civiles et militaires de l’Etat hébreu, non plus que pour lui infliger des pertes sévères.

 

Jean Tsadik estime qu’en cas d’affrontement total dont l’objectif serait, pour les Israéliens, de chasser le Hamas du pouvoir, de l’écraser militairement et de reprendre le contrôle de la Bande, le conflit durerait environ une semaine à dix jours et, dans le cadre du "scénario du pire", pourrait coûter la vie de 350 soldats et de 150 civils. Les "pertes moyennes envisagées" par Jean Tsadik sont de 170 militaires et de 70 civils.

 

A l’instar du Golan, il n’existe aucun scénario alternatif dans le cadre d’un affrontement entre les Forces de Défenses d’Israël et le Hamas, tel qu’une impossibilité militaire de prendre Gaza, l’intervention d’un autre pays dans le conflit, l’introduction, côté Hamas, de moyens de nature à fausser les estimations, ou un écart majeur entre le nombre des victimes israéliennes et la simulation proposée par notre camarade.

 

Reste que les renseignements précieux fournis par Jean Tsadik ne représentent qu’une portion de la problématique de Gaza. En témoigne le déploiement de batteries du Dôme de fer et de Frondes de David ces derniers jours aux abords de Jérusalem (mercredi) et de Tel-Aviv.

 

Il nous apparaît probable, à Métula, que l’on se dirige vers une confrontation prochaine avec le Hamas. Depuis la semaine dernière, en effet, l’unique point de passage pour les marchandises de Kerem Shalom entre Israël et le territoire palestinien a été fermé. N’y transite plus que du matériel médical.

 

L’Egypte, pour sa part, a porté à 20 camions journaliers la quantité de denrées qu’elle est disposée à fournir à Gaza, ce qui est évidemment insuffisant pour pourvoir aux besoins d’une population que nous estimons à 1.5 millions d’individus.

 

Au centre de ce bras de fer se situe l’affaire des cerfs-volants et des ballons incendiaires. Alors que les avis sont divisés, tant à la tête de l’Armée qu’au sein de la coalition gouvernementale quant à l’opportunité de "déclencher une guerre généralisée pour le problème des cerfs-volants", il est clair que l’exécutif ne peut guère permettre aux miliciens islamiques de brûler impunément nos champs agricoles et nos flore et faune au sud-ouest du pays.

 

A la Ména, notre approche est totalement divergente. Elle n’est pas politique, puisque le Hamas, qui contrôle l’enclave palestinienne appelle officiellement au génocide des Israéliens et affirme qu’il ne négociera jamais avec nous. Dès lors, ne subsiste dans cette considération politique que le souci humanitaire, et nous n’oublions pas qu’il y a moins de 3% des Gazaouis qui ont participé aux émeutes le long de la barrière sécuritaire, et qu’il y a fort à parier qu’une bonne partie de la population ne demande qu’à être débarrassée du régime de califat, un autre mot pour décrire une théocratie dictatoriale, à l’instar de celle qui oppresse l’Iran.

 

Considérant que l’alternative politique n’existe pas, il ne reste qu’à considérer Gaza sur les plans sécuritaire et stratégique. Or – cerfs-volants ou pas cerfs-volants, cela n’a aucune importance à ce niveau -, nous sommes absolument convaincus que le fait de tolérer le maintien d’une force hyper-hostile, disposant d’un arsenal de milliers de roquettes, à 60km de notre conurbation principale, où vivent 4.5 millions de nos compatriotes, et à 65km de Jérusalem, notre capitale, participe d’une aberration stratégique.

 

Une aberration indigne de la huitième puissance globale, et qui aurait dû être corrigée depuis très longtemps. L’un de nos dictons-maison préférés dit : "Si tu veux que les autres te respectent, commence par te respecter toi-même !", or nous sommes la risée du monde (et particulièrement de Poutine), en considération de notre incapacité à éliminer cette menace. En 2014, l’opération "Khomat Magen" [héb.: muraille de protection], décidée par Binyamin Netanyahu, a duré exactement un mois et dix-huit jours. Côté israélien, 66 soldats et 6 civils y ont perdu la vie, et 550 personnes ont été blessées, parmi lesquelles des dizaines sont restées invalides à vie. De plus, pendant cette période, la vie économique de la moitié d’Israël était paralysée.

 

Comme cela risque d’arriver à nouveau, la raison de l’entrée en guerre de l’Etat hébreu n’était pas d’ordre stratégique, mais découlait du fait qu’une cellule du Hamas en Cisjordanie avait enlevé, puis exécuté, trois jeunes gens à Alon Shvout. Or on punit les responsables d’une telle infamie, mais ce n’est pas une raison valable pour déclarer une guerre ; à moins d’éliminer ses ennemis.

 

Avant de découvrir par hasard l’étendue du réseau de tunnels d’attaques du Hamas et de les détruire [34 tunnels détruits], la direction politique de l’Etat n’avait fixé aucun objectif militaire précis à l’Armée. Cette dernière allait au combat et perdait des soldats sans savoir ce que l’on attendait d’elle.

 

On a assisté à la même faute que celle qui avait mené à la guerre contre le Hezbollah de 2006 et à la précédente confrontation avec le Hamas à l’hiver 2008-2009 [Plomb fondu], alors qu’Ehoud Barak était Premier ministre. A cette occasion, on avait choisi un objectif générique, mais pas d’objectifs tactiques ni stratégiques : "mettre un terme aux tirs de roquettes du Hamas lancés depuis la bande de Gaza". Idem à propos du Liban et de la décision d’Ehoud Olmert : on jetait un pays entier dans une guerre en riposte à l’enlèvement de deux de nos soldats et au meurtre de huit autres lors d’une embuscade frontalière tendue par le Hezbollah. Mais Tsahal n’était pas prêt à cette guerre, et surtout, Olmert ne lui indiqua aucun objectif à atteindre.

 

A Gaza, il suffit de compter le nombre de Qassam tombés sur Israël depuis ces guerres, pour se rendre compte qu’elles n’ont servi à rien et que des dizaines d’Israéliens sont morts en vain. Et l’on s’apprête à commettre exactement la même faute, à croire que les dirigeants israéliens, quel que soit le parti auquel ils appartiennent, n’apprennent jamais rien.

 

Or le problème n’est pas les cerfs-volants incendiaires ; à la limite, il peut servir de motif à une déclaration de guerre, mais c’est celui d’une nécessité stratégique absolue. L’on ne fait la guerre que (1) lorsque l’on fait face à une situation qui défie ses intérêts fondamentaux, que (2) lorsque tous les autres canaux pour parvenir à annuler la menace n’ont pas porté leurs fruits, et (3), que l’on dispose des moyens militaires nécessaires pour effacer durablement la menace dirigée contre vous.

 

Non pas, JAMAIS, en riposte à un guet-apens - on corrige alors ses lacunes et ses dispositions ! -, à l’assassinat d’un ambassadeur – on augmente la protection de son personnel diplomatique ! -, au kidnapping de citoyens par des terroristes  - on trouve les coupables et on les punit, de même que leurs chefs ! -, ou pour empêcher un désagrément tactique, comme une pluie de roquettes – soit on renforce et on multiplie les abris à disposition du public, soit on prend la décision d’éradiquer l’ennemi ! -, une opération limitée permettant à l’ennemi de reconstituer son arsenal par la suite ne servant strictement à rien !

 

Tout chef d’Etat qui engage son pays dans une guerre sans respecter à la lettre les trois conditions que j’ai énumérées – et aucune autre ! – est un aventurier, un despote, un fou, un salaud (Erdogan) ou un idiot. Tout chef d’Etat qui n’engage pas son pays dans une guerre lorsque les trois conditions que j’ai énumérées sont réunies n’est pas un pacifiste, c’est un irresponsable indigne de la fonction qu’il occupe et de la confiance de ses administrés.

 

Dans ces conditions, alors que les trois conditions sont objectivement réunies, qu’est-ce qui empêche Israël de se débarrasser du Hamas ? Premièrement, le fait que si les Hébreux reconquièrent la bande de Gaza, ils seront légalement responsables de la santé et de la sécurité d’1.5 millions de personnes ainsi que de leur fournir de la nourriture et de l’énergie. C’est la loi internationale de la guerre et elle n’est, au demeurant, pas contournable. De plus, si l’on se rappelle la période qui a précédé le retrait de Gaza décidé par Arik Sharon et réalisé en 2005, on se souvient également que, même lorsque la Bande était placée sous le contrôle de l’Armée israélienne, les miliciens islamiques tuaient régulièrement des habitants des 21 implantations israéliennes qui parsemaient alors Gaza ainsi que des soldats de Tsahal.

 

Le principe de durabilité figurant dans la troisième condition régissant l’entrée en guerre serait difficile à tenir, mais pas impossible. Et l’effort requis pour y parvenir est justifié par la nécessité supérieure de soustraire Jérusalem, Tel-Aviv, Ashdod et le pourtour de la Bande à la menace des roquettes du Hamas. De plus, il existe une option différente de l’occupation permanente, que j’exposerai dans quelques lignes et qui répond à l’objectif désigné.

 

Mais même cette option ne remplit pas une case obligatoire dans notre réflexion : on ne va tout de même pas demeurer en contrôle de Gaza et de ses 1.5 millions d’habitants (pour le moment) ad vitam aeternam. A un moment ou un autre, il faudra remettre la gouvernance de l’enclave côtière à quelqu’un. Pas forcément au Hamas, mais à quelqu’un. Cette considération complique un peu notre équation, qu’il faut donc supplémenter : il est nécessaire de soustraire Jérusalem, Tel-Aviv, Ashdod et le pourtour de la Bande à la menace des roquettes du Hamas ET de trouver une solution politique à la gouvernance de Gaza, si l’on entend éviter de plonger la tête la première dans un puits sans fond.

 

C’est là que le bât blesse, que les Athéniens s’atteignissent et que les Romains s’empoignent ! Car il existe bien une solution permettant d’ "éliminer durablement la menace stratégique" sans prendre le contrôle permanent de Gaza : il suffit pour cela de liquider militairement le Hamas et ses chefs, d’emprisonner les miliciens et de prendre le contrôle complet de l’enclave. Puis, pendant environ trois mois (le plus vite sera le mieux), de localiser et de détruire toutes les armes qui s’y trouvent, de démolir les ateliers de fabrication de roquettes, le réseau de communication sous-terrain et les entrepôts de munitions. Pendant ce temps, on peut prendre soin des habitants, ce n’est pas la mer à boire. Ensuite, on se retire sur le pourtour de la Bande, en se livrant à des opérations coup de poing – c’est bien plus facile une fois que le Hamas a été défait – si cela s’avère nécessaire. Les Egyptiens, les Saoudiens ou les Koweitiens peuvent s’occuper de la réorganisation de Gaza, si cela leur chante, tant qu’ils n’y introduisent pas d’armes et qu’ils ne s’opposent pas à notre contrôle militaire à distance. Avec un peu de temps, on pourrait même voir s’instaurer un pouvoir alternatif au Hamas, à l’unique condition qu’il ne nous soit pas hostile.

 

Mais le bât continue à blesser. Pas à cause des Gazaouis ni d’un problème militaire insurmontable, mais à cause de l’obsession de M. Netanyahu. Celui-ci a déterminé que tant que le Hamas contrôle Gaza, personne ne pourra obliger Israël à faire la paix avec les Palestiniens et à leur accorder un Etat. Et il n’a pas tort sur le principe, mais cela implique que le Hamas reste en place, et avec lui, l’ "insupportable menace stratégique", celle qui prive les enfants de Sdérot de sommeil.

 

C’est pour cela que l’on va probablement se lancer prochainement dans une nouvelle guerre sans objectif stratégique. Un conflit qui ressemblera à s’y méprendre à ceux de 2009 et de 2014. On peut même être plus précis : si le Hamas se met à lancer des roquettes à tout va, suite à la fermeture de Kerem Shalom, c’est cela qui va se passer. Et on se retrouvera dans une guerre générée par des cerfs-volants, que nous n’aurons, une nouvelle fois, pas décidé de faire.

 

M. Netanyahu est campé sur ses pattes arrières et résiste tant qu’il peut à cette éventualité, mais la pression populaire et politique est à la fois compréhensible et insupportable. C’est elle qui l’a obligé à fermer Kerem Shalom, dans l’ultime espoir que le Hamas, au lieu de se saborder, propose, par Egypte interposée, de négocier la réouverture du point de passage contre l’arrêt de l’envoi des cerfs-volants. C’est du 50-50, et cela dépend de la décision d’Ismaïl Hanya, pas de la nôtre.

 

Là où la situation se corse, c’est que Binyamin Netanyahu a presque réussi et que son obstination a presque payé : si, jusqu’à maintenant, notamment sous la présidence Obama, la destitution du Hamas engendrait quasi-automatiquement la remise de Gaza à l’Autorité Palestinienne, désormais, sous Trump, cela n’est plus le cas.

 

Dans son "plan de paix du siècle",  l’actuel président américain prévoit de séparer les destins de la Judée-Samarie et celui de la bande de Gaza. La Cisjordanie deviendrait un Etat à souveraineté limitée, et Gaza, soumise à l’influence de l’Egypte de l’ami Abdel Fattah al-Sissi, et avec l’argent des Saoudiens et des Emirs du Golfe, une ville-Etat, genre Singapour, après l’exfiltration en douceur du Hamas.

 

C’est encore loin d’être dans la poche, mais avec un bulldozer comme Trump aux commandes, cela pourrait réussir. Netanyahu, dans le sillage, a presque gagné son improbable pari. C’est sûr que nous préférons qu’il n’y ait pas de route suspendue ou de tunnel entre Hébron et Gaza-city, cela n’aurait probablement pas tenu. Mais si cela ne fonctionne pas, ou que la mise en place dure trop longtemps, on va rester avec 10 000 Qassam en équilibre sur nos têtes, dont 1 000 qui peuvent atteindre Jérusalem et Tel-Aviv.

 

Stratégiquement, attendre est évidemment une faute, parce que les choix ne se font pas entre les meilleures hypothèses possibles, mais entre les moins mauvaises. Or il est grand temps que la huitième puissance du monde se débarrasse définitivement d’une bande de desperados islamiques sanguinaires et qu’ils foutent enfin la paix aux habitants de Sdérot. D’autant plus que l’option militaire n’empêche pas la réalisation du projet Singapour. A mon avis, cela ne peut pas attendre. Mais je suis analyste stratégique, et Bibi est Premier ministre ; c’est lui qui décide, et il est têtu comme une mule. 

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