La lettre de Ben Ali aux tunisiens !
L’avocat Mounir Ben Salha vient de publier, il y’a quelques instants, la lettre de l’ex-président Ben Ali, qu’il avait annoncée depuis hier et dans laquelle Ben Ali devait répondre aux politiciens qui n’ont cessé de citer son nom et le déclarer gravement malade, ces derniers jours.
Ben Salha a publié la lettre telle qu’elle lui était parvenue, en déclarant qu’il le faisait à la demande expresse de Ben Ali.
Voici le texte de la lettre :
« Les déclarations citant mon nom et évoquant mon état de santé, ainsi que des affaires concernant mon passé de président de la République, se sont répétées ces derniers jours en Tunisie.
Et si je m’étais abstenu, depuis qu’on m’a forcé à quitter mon pays, de faire la moindre déclaration qui serait à même d’ajouter au trouble et aux difficultés que vit la Tunisie, et ce, partant de mon sentiment de responsabilité d’homme d’Etat, envers ce peuple, et de mon devoir de retenue il m’est impossible d’accepter qu’on utilise mon nom à des visées politiques de quelques uns, et qu’il soit exploité à ce sens.
Je remercie Dieu de m’avoir donné la santé et la sécurité, autant que j’en souhaite aux tunisiens, et plus, encore. Et je m’étonne de ce que ne cessent d’aucuns à prétendre à propos de la détérioration de ma santé, ce qui a eu un profond impact sur ma personne et sur les miens.
Je suis la situation qui prévaut dans le pays, comme tout tunisien qui ne peut qu’espérer le meilleur pour son pays, et je trouve le moment impropre pour les surenchères entre les différents protagonistes de la scène alors qu’ils devraient se pencher plus sérieusement sur la défense de leur pays et son sauvetage de la situation économique critique qu’il traverse.
J’ai eu la chance de travailler pour l’intérêt de mon pays et d’assumer ma responsabilité pour le diriger, et seuls Dieu et l’histoire pourront juger de la nature de notre travail, et pourront juger ce que nous avons réalisé et ce que nous n’avons pas pu réaliser. Mais, à l’époque nous n’avons jamais surenchéri sur ceux qui nous avaient précédés, et n’avons jamais surfé sur les faits du passé pour gagner la légitimité du présent, à l’époque.
J’exhorte tout notre cher peuple, ainsi que ceux qui assument la responsabilité de gouverner, maintenant, après nous, à s’accrocher à l’espoir en l’avenir de leur pays, et à dépasser la situation de crise exceptionnelle qu’il traverse. Et soyez assurés que je suis avec vous, corps et âme avec tout ce qu’il est dans mon pouvoir de faire pour le bien de notre chère Tunisie que nous avons eu l’honneur de servir avec abnégation et loyauté pendant cinquante ans, sans jamais avoir pensé à hypothéquer son indépendance et sa souveraineté, ainsi que le droit de ses citoyens au développement et à l’essor.
Je tiens à remercier toutes les tunisiennes et tous les tunisiens qui m’ont adressé des milliers de messages d’amour et de reconnaissance. Et je souhaite à notre cher peuple de pouvoir vaincre les difficultés, et à la Tunisie, la stabilité, l’essor et la prospérité… Et soyez assurés que je serai de retour, avec l’aide et la volonté de Dieu.