Le Diable au porc, par Monique Zetlaoui

 Le Diable au porc, par Monique Zetlaoui

 

Comment en pleine période d’un hashtag qui fait trembler la planète masculine (Balance ton porc), Monique Zetlaoui a-t-elle pu passer tant de temps avec un cochon ?

Dans son dernier ouvrage, « Le Diable au porc » paru aux éditions, Menu Fretin, elle traque avec acharnement l’animal depuis sa domestication au Néolithique jusqu’à aujourd’hui où l’animal est devenu un marqueur identitaire et un fait sociétal. 

En manger ou ne pas en manger n’est plus un choix religieux mais un acte qui situe l’individu dans la cité. Elle nous apprend que le tabou autour de sa consommation ne date pas du monothéisme mais est bien antérieur, il est un particularisme du Proche-Orient depuis des millénaires. Avec elle, nous entamons, un voyage dans l’espace et dans le temps, dans les différentes cultures toujours en compagnie du porc.  Si sa chair est exquise pour les Grecs et les Romains, la bête véhicule pourtant une image négative chez eux aussi.

Du tabou mésopotamien en passant à l’Egypte elle analyse avec un microscope ce porc qui ne donne que sa graisse et sa viande alors entés tous les autres animaux domestiqués nous offrent leur laine, leur cuir, leur force de travail et aussi leur lait. Elle dissèque l’histoire de l’interdit dans le judaïsme et l’islam, des relations entre les pig’s eater et les pig’s hater et nous conte l’histoire du porc en France, les procès qui lui furent intentés au Moyen-âge et consacre un chapitre à l’étrange aversion des Ecossais pour le porc et les poissons sans écailles. Avec elle, rien du porc et du tabou ne nous échappe, elle le piste avec ténacité et entêtement et nous rappelle qu’il et notre cousin le plus proche tant au niveau immunologique que génétique. 

Quelques soient  les croyances, le Diable au porc se dévore avec jubilation.

Commentaires

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54 années 9 mois
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La couverture, style "Almanach Vermot" réussie.

Naïfs que nous étions, nous juifs du "Passage". La charcuterie Collini qui faisait face à "La cave de Paris" de George, nous régalait de ses rillettes "pur porc.

Le mot "cacher" n'était pas visible. A l'époque, l'étiquettage n'existait pas.

Viviane Scemama Lesselbaum

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