Pèlerinage de la Ghriba : un climat plus serein

Pèlerinage de la Ghriba : un climat plus serein

 

Le pèlerinage de la Ghriba, sur l'île de Djerba, se déroulera les 22 et 23 mai 2019. Entre 7000 et 8000 visiteurs sont attendus cette année, contre 5000 en 2018, et 3500 l'année précédente.

Ce pèlerinage débute traditionnellement au 33e jour apres la Pâque juive, à la Ghriba, dont l'origine remonterait à la destruction à Jérusalem du temple de Salomon. Des juifs, fuyant la Palestine, se réfugièrent à Djerba et y établirent leur synagogue en 586 avant JC.

Pendant ce rite ancestral, les pèlerins prient, allument des cierges et déposent des oeufs barrés de voeux dans une cavité au fond de la synagogue.

Ils portent ensuite la "Menara", un objet de culte monté sur un tricycle et décoré de foulards auparavant vendus aux enchères dans une ambiance de kermesse, lors d'une courte procession.

«Des personnalités médiatiques, religieuses et politiques seront présentes. De grandes délégations viendront des Etats-Unis et de l’Angleterre. Le pèlerinage se déroulera dans de bonnes conditions et devrait être exceptionnel. Il coïncidera, cette année, avec le Ramadan. Ce mariage entre La Ghriba et le Ramadan va permettre de véhiculer l’image de la tolérance et de la paix de la Tunisie» a déclaré René Trabelsi, Ministre du Tourisme et de l'Artisanat.

Un climat plus serein

Suspendu en 2011 en raison de la révolution, le pèlerinage a eu lieu en 2012 sous haute surveillance, et les années suivantes dans un climat plus serein.

Cependant, à l'approche du pèlerinage 2016 de la Ghriba, Israël avait lancé un sévère avertissement à ses ressortissants ainsi qu'aux Juifs souhaitant se rendre en Tunisie.

"Des élements terroristes, à l'écoute des réseaux djihadistes internationaux, continuent d'agir en Tunisie et tentent de perpétrer des attentats. C'est la raison pour laquelle le niveau de la menace d'attentats contre des cibles juives est très élevée"

Un attentat marquant
Le 11 avril 2002, un kamikaze faisait exploser un camion citerne devant la synagogue, tuant 21 personnes dont 14 touristes allemands et deux Français.  L'attentat revendiqué par Al-Qaïda avait eu des retombées dramatiques sur le tourisme. Il a eu pour effet le départ de nombreux juifs pour l'Europe, les Etats Unis ou Israel. La petite communauté juive tunisienne représente seulement 1.500 personnes dont un millier à Djerba contre 100.000 à l'indépendance en 1956.

Jusqu'à 8.000 personnes participaient aux processions avant cette attaque, et si le pèlerinage a été maintenu les années suivantes, l'affluence avait fortement baissé avant de se relever peu à peu.

En 2012, Moncef Marzouki  s'était rendu à Djerba pour commémorer pour la première fois en Tunisie le 10e anniversaire de l'attentat contre la synagogue, un geste très apprécié par la communauté juive.

Le 26 avril 2013, à l'invitation des autorités tunisiennes, l'ambassadeur de France a participé symboliquement au pèlerinage juif de la Ghriba, à Djerba. Aux côtés du ministre du Tourisme Jamel Gamra et du Grand Rabbin de Tunisie Haïm Bitan, François Gouyette s'est joint à la procession rituelle finale, moment fort du cérémonial.

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