POUR 500 RIALS D'OR - LA FORTUNE DE CH'HA
Contes de Tunisie

Sonia Koskas
 

Collection La légende des mondes

68 pages • 10,50 €

EAN : 9782343109350

En lisant ces contes, vous rencontrerez une jeune et belle boulangère qui épouse un prince, un prince fils de cordonnier, un mendiant qui donne des leçons au Sultan, des pauvres qui ne le sont plus grâce à leur sagacité et leur imagination... Vous rencontrerez aussi Ch'ha, le fou-sage, cousin de Nasredine. Pauvreté, fortune, amour, humour, merveilleux tissent ce recueil de contes judéo-arabes.

L'auteure

Sonia Koskas est conteuse. Elle est née en Tunisie et a grandi en région parisienne. Son répertoire principal est celui des contes de la Méditerranée, contes juifs et contes arabes, contes du Maghreb et du Moyen-Orient. Elle a déjà publié plusieurs ouvrages de contes juifs tunisiens. Les contes rassemblés dans ce recueil font l’objet d'un spectacle de contes en musique.

Table des matières

Histoires de Ch’ha

Introduction
L’héritage
La dette
Les 9 pièces d’or
L’aumône
Les riches et les pauvres
L’ami à 30 dinars
Le sarouel
Les babouches
La jeba neuve
De quoi dépend le prix
Ch’ha contrebandier ….
Le passage du lac de Tibériade

Contes " Pour 500 Rials d’or"

La devise du Sultan
Un médicament contre la pauvreté
La fille du boulanger et le prince Jonathan

Extraits

Les 9 pièces d'or

« Et il s’est rendormi, il a fait un rêve magnifique : il a rêvé que dans ses mains ouvertes tombaient une à une des pièces d’or : une pièce d’or, deux pièces d’or, trois pièces d’or, quatre pièces d’or, cinq, six, sept, huit, neuf !
Dans son rêve, Ch’ha regarde ses mains et il s’écrie en regardant le ciel :
– Eh alors, tu ne sais pas compter jusqu’à 10 ?
À ce moment-là il s’est réveillé et il a vu que ses mains étaient vides. Alors il a refermé les yeux et il a dit :
– Ça fait, rien, tu peux quand même envoyer les neuf pièces… »

La dette

« Ce soir-là, Ch’ha était dans son lit et il ne dormait pas : tourne que je te tourne, il ne trouvait pas le sommeil. Mais sa femme non plus ne trouvait pas le sommeil :
– Mais enfin Ch’ha, qu’est-ce qu’il y a à la fin ?
– J’ai des soucis.
– Tu as des soucis ? Confie tes soucis à ta femme !
– C’est que je dois vingt dinars à Moncef.
–Tu dois vingt dinars à Moncef et tu ne dors pas ?
– C’est que je dois les lui rendre demain… et je ne les ai pas.
– Ah, attends !
Alors elle ouvre la fenêtre et elle appelle :
– Moncef ! Yeh Moncef !
Moncef, c’est le voisin d’en face. Il ouvre la fenêtre, tout ensommeillé :
– Ah, Aïcha ! Pourquoi tu me réveilles à cette heure ?
– Ch’ha, il te doit vingt dinars ?
– Oui !
– Et il doit te les rendre demain ?
– Oui !
– Et ben il te les rendra pas ! Voilà, c’est tout, tu peux aller te recoucher !

Elle ferme la fenêtre et elle se tourne vers Ch’ha :
– Voilà, tu peux dormir, maintenant c’est lui qui ne dormira pas ! »